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Rituel d’amplification du monde
Ce n’est ni le lieu ni l’heure Pour filmer, il faut sortir de chez soi. Pour sortir de chez soi, il faut du temps. Pour avoir du temps, il ne faut pas travailler. En cette fin d’année, au travail, les tâches s’accumulent ne me laissant que peu de temps. À chaque fois que je peux sortir, le temps maussade, le ciel gris, m’en empêche, il y a si peu de (...)
Penser en couleurs vives
Quand je ne dis rien je pense encore Chaque phrase hésite à se poser, chaque ligne vacille comme si elle allait s’effacer avant même de s’inscrire. Dans l’étirement de l’instant, cet intervalle qui amplifie la tension, qui en retient l’élan, le mot tarde à venir, presque à contretemps. Il faut attendre, parfois longtemps, que le bon mot se forme, qu’il (...)
C’est à l’intérieur que ça souffle
Rien ne distingue les souvenirs des autres moments J’ai parlé. Je l’ai fait. Les mots sont sortis, fluides, portés par le souffle. Une trajectoire assurée. Chaque syllabe, chaque nuance. Et maintenant, là, le silence. Rien. Un rien épais, vaste, saisissant. Je tends l’oreille, j’attends. Rien. J’écoute l’enregistrement, aucun son, une ligne plate. Où (...)
Une suite de séquences brèves
La présence au bout des doigts qui se dérobent malgré tout Au milieu du repas d’anniversaire des soixante ans de mariage de mes parents qui nous avaient invité chez eux pour l’occasion, les conversations comme souvent passent d’un sujet à l’autre sans rester longtemps sur le même, on l’effleure comme une caresse, des souvenirs, des nouvelles des uns des (...)
Une réponse à une question
Marcher à côté de ses lacets dans un frigidaire vide Les installations de Chantal Akerman forment un contrepoint spatialisé à son œuvre cinématographique. Elles nous invitent à inventer notre propre chemin, à éprouver et à traverser le film ou l’installation chacun à sa manière. Elles construisent un espace qui nous met en mouvement et éveille notre (...)
L’incertitude des premiers pas
Au lieu de créer une distance J’avais entendu une de mes collègues en parler à la bibliothèque. Je n’ai pas réalisé tout de suite qu’il s’agissait de l’exposition dont nous avions vu des reproductions avec Nina sur le quai d’une station de la ligne 1, la semaine précédente. J’ai proposé à Caroline qu’on s’y rende. Un but de promenade. Partir sans (...)
Les liens et les secrets
L’esprit d’escalier À l’intérieur du métro, à la correspondance de la station Bastille, montant les marches de l’escalier pour rejoindre la ligne 1 depuis la 5, derrière l’homme qui vient de chanter en jouant de la guitare dans notre rame, nous assistons à une scène insolite. L’homme se retourne vers un homme noir, descendant l’escalier, boitillant, une (...)
Par un long temps flottant
Une absence de point final Les valises tournent lentement sur le tapis roulant de l’aéroport. On regarde son manège monotone, l’air hagard, les yeux fatigués, baillant, le visage terne, les vêtements froissés. Certaines valises passent plusieurs fois devant nous, personne autour de nous ne les prend. Dans le même état d’attente et d’effroi, épuisés (...)
Le temps n’est pas une destination
Entre deux nuages Difficile à contrôler, ça n’arrive jamais à l’instant prévu, à l’endroit qu’on imagine. C’est désarçonnant. Premières marches de l’escalier en colimaçon, dans une sculpture monumentale de plusieurs étages (sculpture symphonique de Gabriel Loire, entièrement incrustée de vitraux colorés). On monte sans prendre garde à la hauteur du bâtiment, (...)
L’heure où les ombres se penchent
Le temps d’un flottement C’est à chaque fois différent mais le même trouble nous submerge. Treize heures d’avion ce n’est pas rien. Décollage depuis Roissy, en début d’après-midi. On n’arrive que le lendemain. Mais entre-temps c’est la durée du voyage qui s’allonge comme suspendue, maintenue en l’air, semblant ne pas avancer. Deux journées se confondent en (...)
Le réel échappe à nos prévisions
Un rôle dans cette comédie Un attroupement devant le restaurant, mais de loin je ne suis pas sûr qu’ils attendent vraiment leur commande à l’extérieur. Dans le doute je m’approche pour vérifier. À leur hauteur, je me rends compte qu’il ne s’agit pas de clients, mais de professionnels de la mode en pleine séance photo. Autour d’une jeune femme blonde (...)
Entre le bruit et le silence
La profondeur d’un vertige C’est un rêve, un rêve étrange. Je me suis réfugié avec d’autres qui comme moi semblent fuir un invisible oppresseur. Je dois rester caché pour qu’ils ne me voient pas, qu’il ne m’attrapent pas. Je progresse non sans mal à travers le dédale d’un ancien silo à l’abandon, aux murs très hauts, dont le sol est envahi par des vagues (...)
Un motif de réflexion
Dans cet état de veille, complice en secret du lieu qui l’accueille Souvenir de ces dimanches en famille où nous partions marcher après manger, encore lourds d’un repas qui s’était prolongé dans l’après-midi, sans savoir où nous irions, encore indécis, nous éloignant doucement de la maison, pas traînants, ralentis, un peu las, repoussant ce moment où le (...)
Le son du mot lumière
Un signe de vie J’ai écrit une lettre, cela faisait des années que je n’en avais plus écrit. Écrire une lettre ce n’est pas si différent que d’écrire un récit. Il n’y a que l’adresse qui change. Mais cela se développe un peu de la même manière. On part sur une idée qui en déclenche une autre. On emprunte un chemin qui nous amène à faire un détour, à nous (...)
Se situer dans le présent
Moment décisif Dans son livre Question de couleur Joel Meyerowitz décrit son travail de photographe travaillant en parallèle avec deux boîtiers, l’un pour le noir et blanc et l’autre pour la couleur. Ce livre accompagne l’apprentissage de ce grand spécialiste et pionnier de la photographie couleur qu’il appréhende dans son rapport au noir et blanc. (...)
L’ordre du monde
Tout, partout, tout à la fois J’ai une idée en tête, écrire un poème sous la forme d’une vidéo que je veux réaliser, j’entrevois le but que je veux atteindre, mais ce n’est jamais celui auquel je parviens à la fin. Pendant le processus de création, j’expérimente des formes, cela peut parfois aller très loin de ce que j’ai imaginé au début. Ici, après être (...)
Sa forme et ses couleurs
Ne dis pas n’importe quoi Harry (Maurice Ronet dans La Piscine, le film de Jacques Deray), homme d’affaires en pleine réussite, méprise Jean-Pierre (Alain Delon) écrivain raté et lui conseille d’épouser Marianne (Romy Schneider) car il pourrait aisément la reconquérir. Harry et Marianne font des achats ensemble. Jean-Paul et Pénélope (Jane Birkin) (...)
Souvenirs de voyage immobile
Ni présent ni futur La place est calme, inondée d’un soleil déjà chaud qui chasse les ombres sur les côtés, les écrase de tout son poids. Un vieil homme chauve, assis contre le mur d’un vieil immeuble où une plaque en marbre précise que Victor Hugo a séjourné enfant entre 1803 et 1805. Impassible, le regard dans le vide. Une première salve des cloches de (...)
Ici la lumière s’allonge
Faire du bruit Il y a les événements auxquels on assiste, ce qu’on y ressent sur place, et ce que la télévision filme et restitue en direct. Ce soir-là, je suis invité aux deux quarts de finale de Beach Volley au Stade Tour Eiffel. J’arrive largement avant le début de l’épreuve. Les gradins sont clairsemés, encore peu de personne. Il fait encore jour. (...)
Pour ne pas perdre ses couleurs
Et moi avec elle Je finis par lui avouer l’idée qui m’a traversé l’esprit il y a quelques jours, ce projet fou qui m’entête depuis. Je sais bien que sa réaction peut tout remettre en cause ou décupler au contraire mon envie de m’y jeter à corps perdu. Je prends le risque qu’elle ne partage pas mon enthousiasme. Cela peut arriver. On se berce d’illusion (...)
Qu’y a-t-il entre nous ?
Pas encore d’ici, plus jamais de là-bas Il y a quelques années, j’ai commencé à écrire un livre autour Bilal Berreni, alias Zoo Project, artiste urbain né en 1990 à Paris et mort assassiné le 29 juillet 2013 à Détroit. Après plusieurs versions du texte, faute de parvenir à trouver la forme d’un récit où parvenait à se mêler harmonieusement portrait de (...)
Au-delà de cette limite
L’autre chemin possible Je me rends en métro dans ce quartier que je ne connais pas bien. Je visite le lieu en écoutant des lectures de textes sur le parcours. Au moment de rentrer, Anne et Joachim, mes guides du jour, me conduisent jusqu’au métro à proximité du restaurant où ils vont s’acheter à manger. Ce n’est pas la même ligne de métro que pour (...)
Il faudrait que quelque chose arrive
Remplacer le sens par le signal Un sentiment d’impuissance qui découle curieusement d’une forme d’impunité. Rien ne les arrête. Ils ne se remettent jamais en cause. Ce sont toujours les autres les fautifs, ceux qu’il faut craindre, repousser. Et si on tente d’élever la voix, de se rebeller, si on essaie de répliquer, d’affirmer notre désaccord, un (...)
En dehors des possibles
Hurler sans bruit Sur les murs, des tags écrits à la hâte, parfois à peine lisibles. Slogans rageurs. Les traces de fumée noir d’un incendie rapidement maîtrisé, le long de la façade d’un immeuble, rongent ses deux derniers étages. Les panneaux des élections législatives devant l’école ont été recouverts d’inscriptions répétées sur chaque candidat. Les (...)
Les souvenirs sont contagieux
Au fond de l’inconnu Je suis parti me promener le long du Canal de Saint-Denis. J’avais prévu d’utiliser un Vélib pour filmer des plans à vélo. Mais dans les stations croisées sur mon chemin, les rares vélos disponibles ne fonctionnaient pas. À chaque fois que je posais sur la borne la carte que m’a laissé Caroline pendant son séjour en Corse, la même (...)
Combien de temps va durer le bleu du ciel ?
Principe d’équivalence Dans la salle à manger, Alice a déposé l’ensemble des cartons de son déménagement. Ses affaires, livres, vêtements, bibelots, vaisselles, tiennent dans des sacs, des cartons de différentes tailles, installés sur des chariots, des diables ou à même le sol. Un amoncellement qui recouvre l’espace du salon devant la bibliothèque basse, (...)
Ma mémoire est une maison
Le point aveugle Dans un pays étranger, en plein hiver la nuit, traqué par des personnes, trois hommes, une femme, qui m’empêchent de prendre les photos que je souhaite sur mon parcours. Je ne réussis pas à photographier par exemple la gare dans laquelle je me suis réfugié pour leur échapper, la verrière qui se reflète au sol sur une immense flaque (...)
Petits morceaux de papiers déchirés
Tomber des nues Je n’ai pas vu tout de suite le lien entre les deux événements. Dans l’entrée de notre immeuble ce sachet beige ramolli aux allures disgracieuses d’un préservatif usagé, scotché sur le montant métallique des boîtes aux lettres, avec ce mot écrit à la main qui l’accompagne, des voisins se plaignant que des importuns jettent tout et (...)
Vous pouvez dire ce que vous voulez
Staying alive Un endroit banal dans Berlin que le film Ondine de Christian Petzold rend particulier, surprenant, c’est le lieu de rendez-vous où les personnages se retrouvent, se perdent de vue, se font des promesses, des adieux, se menace d’y mourir, de partir ou de revenir, un lieu chargé de ces gestes traversés par des émotions qui n’existent (...)
Sur un fil invisible
Bonheur insigne de reconnaître Dans la rue des Vinaigriers, nous passons devant une large porte fermée derrière laquelle se profile une cour typique du quartier, envahie de plantes vertes rétrécissant le passage en forme de couloir jusqu’au bout qui s’ouvre sur une placette, dans cette perspective fuyante. Je l’indique à Caroline qui ne l’avait pas (...)
Le temps s’en va tout le temps
L’envers se laisse deviner Dans le parc des Buttes Chaumont, un vieil homme portant des lunettes de soleil et s’aidant d’une canne pour marcher, s’est arrêté sur le bord du chemin pour couper les fleurs blanches d’un arbuste. Il les secoue avant de les dissimuler dans la poche intérieur de sa veste. Avec Caroline nous le regardons faire. À notre (...)
Les reflets sur la surface
La fin est au bout de l’histoire C’est ce qui se passe derrière les yeux, plutôt que devant les yeux. La mémoire, les souvenirs, la confusion. Sans commencement ni fin. Un couple se retrouve dans un hôtel d’Évreux pour le prononcé du jugement de leur divorce. Ils ne s’étaient pas revus depuis leur séparation, ils ne se sont pas parlés depuis très (...)
Cet éclat assourdissant et silencieux
Le monde tourne sans nous Après avoir choisi le meilleur emplacement en ville, un point de vue sans vis-à-vis, ni immeuble ni arbre, pour enregistrer le lent défilement des nuages dans le ciel, se rendre compte que finalement on ne regarde que très peu le ciel. Assis sur un banc, sur une placette adossée au mur aveugle d’un immeuble, ce qui attire (...)
Demain n’est pas à nous
C’est difficile la nausée Ce matin Alice a l’air fatigué, elle m’annonce qu’elle n’a pas bien dormi, qu’elle a mal au cœur. Cette expression me surprend toujours, d’ailleurs quand je fais une recherche à propos de ce terme sur Internet, l’ambiguïté persiste. Mal au cœur remplace souvent douleur au cœur. Il y a quelque chose d’enfantin au cœur de cette (...)
Un feu voilé de silence
Une bouche à l’intérieur d’une bouche Karl Dubost me fait découvrir l’application WaniKani qui permet d’apprendre l’écriture du japonais par les kanji. Pour écrire le mot temps, il faut associer le signe de la bouche (représentée par un carré) dans une bouche (un autre carré). Un carré dans un carré. Sur l’application, des moyens mnémotechniques (...)
La réalité d’une apparition
L’enfer, c’est les autres Ce moment où tout bascule, coincé, pris entre deux. À l’intérieur du restaurant, la musique diffusée par les enceintes semble justifier la comédie exagérée que jouent les deux serveurs, l’un s’agitant derrière le bar et l’autre en salle. Ils plaisantent ensemble sans qu’on parvienne à comprendre leurs sous-entendus, références à (...)
Les signaux lumineux
Principe de certitudes et d’incertitudes À distance, en réunion, les propos fusent parfois, les arguments se confrontent plus violemment que d’habitude, la véhémence des répliques, les positions tranchées, tout paraît plus tendu, exacerbé. À l’issue de la réunion, lorsque les deux collègues se rapprochent, l’une passe devant le bureau de l’autre et (...)
Ce temps qui dure en soi
Signe fantôme Croiser par hasard son reflet dans un miroir, remarquer cette pointe de chemise qui dépasse du col du pull. Ce n’est pas la première fois, l’effet est toujours le même. Le débraillé imprévisible du vêtement ravive le souvenir d’une image d’enfance. Le jour de la photo de classe, le bout de la liquette à petits carreaux reste (...)
Celui qui ne viendra pas
Mémoire vive Une image de la séquence des fresques dans Fellini Roma sert d’illustration à un article sur la décomposition des fichiers numériques de films et d’émissions de télévision qui préoccupe Hollywood. Les professionnels de l’industrie craignent en effet que de nombreux fichiers numériques deviennent inutilisables, une tragédie archivistique qui (...)
Présent avenir
Rien ou l’espace À l’hôpital, dans la salle d’attente pour une consultation. Attendre son tour en lisant. Le temps passe. Surplace. Voici le temps des portes qui se ferment. Tous les patients arrivés avant moi sont appelés les uns après les autres par leur médecin, puis tous les patients arrivés après moi. Je ne regarde pas l’heure pour renforcer (...)
Le corps du vif
Leur seule litanie Les visages sous le soleil. Les yeux rougis par les pleurs. Dans l’attente que la cérémonie commence enfin. Un cimetière au milieu d’une zone industrielle de banlieue parisienne. Les avions traversent le ciel et disparaissent à l’horizon pour aller atterrir à Orly. Nous observons une minute de silence. Cet instant condense en (...)
Une avalanche à rebours
Paprika Ce n’est pas une question de hasard, les ratés du jour préparent en filigrane les réussites à venir. On ne les voit pas venir, parfois c’est à peine si on parvient à distinguer l’enchaînement de circonstances qui mènent à la surprise. Il y a quelques mois, nous avions trouvé porte close, le Bal était fermé, nous étions rentrés avec Nina et (...)
Hier c’était demain déjà
Liminaire Pour un texte que je suis en train d’écrire, je vérifiais d’anciens textes sur mon site à la recherche d’une référence précise. J’ai repéré à cette occasion quelques erreurs, quelques problèmes techniques que j’ai dû résoudre. Mon site fête ses vingt ans cette année. Pour maintenir en état les 2000 articles du site, je dois régulièrement modifier le (...)
L’esprit du lieu
Entre deux averses Jouer avec la lumière, les mouvements des nuages dans le ciel, l’anticipation de leur déplacement, le contraste entre le bleu d’une partie du ciel et la gamme de gris des nuages qui s‘agglomèrent en couches successives, amas et superpositions, en perpétuelle transformation. Marcher d’un bon bas pour tenter de maintenir cette avance (...)
Les jours qui nous ont échappé
Au bénéfice du doute Ça fait combien de temps que je suis ici ? J’ai la sensation de revivre la même journée. Une forme d’étonnement proche de l’hébétude. La lumière du jour force le barrage de mes paupières. Une exploration, avec ce sentiment d’effraction et cette appréhension. La surprise succède à l’effroi, la curiosité à la sensation délictueuse. Un (...)
Force majeure
Plan B Une seule lettre vous manque et tout est dépeuplé. Une lettre renversée qui détourne le sens du message imposé, l’ordre à suivre auquel il faut s’opposer, détourner discrètement pour mieux s’en moquer, s’y opposer, dans la position opposée. Une façon de lutter à sa manière, d’entrer en résistance. Un B inversé pour tenter de renverser la réalité. (...)
Perdu et retrouvé
En un regard Je ne sais pas si c’est la fatigue, la vitesse de notre marche, le froid dans la gare de Lyon, l’arrivée imminente de la rame du RER, mais nous marchons d’un pas pressé en direction du quai déjà bondé, avant que le train pénètre dans le souterrain. Une zone dans la salle d’échange avait été protégée, l’espace d’un très large carré délimité (...)
La force de l’évidence
L’appel des odeurs La peau exposée au soleil, l’odeur douce et sucrée de l’épiderme tiède. Le parfum qu’on vaporise sur son poignet, son effluve oubliée qui ressurgit quelques heures plus tard. L’odeur persistante des asperges et du café dans son urine. L’herbe sèche. L’amidon des pâtes. Le parfum de la Biafine dont l’arôme Yerbatone évoque automatiquement (...)
Jusqu’à la fin de la nuit
Flèche magique Écouter une chanson sans en comprendre les paroles, le texte écrit dans une langue qu’on ne maîtrise pas, qu’est-ce que l’on comprend de cette chanson si seule la musique nous touche ? Mais la musique ici n’est pas ce qui vient en-dessous du texte chanté ou l’accompagne, les deux fonctionnent ensemble indissociables, sans que l’un prenne (...)
Premier souffle
Où nous étions Son visage ne m’évoque rien. Je sens une familiarité avec elle. Sa fille gigote à ses côtés, loquace, je m’adresse à sa mère par son intermédiaire, je ne m’en rends pas compte tout de suite, c’est en poursuivant la conversation que cela m’apparait. Sa mère reprend avec ses mots, en traduction simultanée, tout ce que je dis à sa fille. Je la (...)
Ceux qui vont par les étranges terres les étranges aventures quérant
#Unpoèmede, une proposition collective initiée par Marie-Anaïs Guegan et Charlotte Hiver : le 10 de chaque mois, sur un même poème, plusieurs adaptations vidéos sont proposées. Imagine. Il existerait un peuple sans origines, sans mythes d’origine. Un peuple vaguant. Qui rêve. Ne se rêve peuple mais rencontres d’hommes conversant. Sait que les (...)
Like a bird on the wire, de Leonard Cohen
Leonard Cohen a 25 ans quand il quitte son Canada natal pour l’Angleterre en quête de nouvelles expériences et de reconnaissance internationale. Après une brève halte à Athènes, Leonard Cohen embarque sur la mer Egée à destination de l’île d’Hydra. Le 27 septembre 1960, six jours après son vingt-sixième anniversaire, il achète une maison à Hydra pour 1500 (...)
Tarkos poète : Œuvres et documents, au Cipm et au Frac
Tarkos poète est la première exposition monographique d’ambition rétrospective consacrée à la poésie de Christophe Tarkos. L’exposition se déploie au Cipm et au Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur et réunit sur ces deux lieux, des publications, livres et revues devenus très rares et des documents originaux de toute nature tels que des carnets et des cahiers (...)
L’espace d’un instant #60
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Antamok, Philippines : 06:53 C’est l’heure du petit-déjeuner. Têtes baissées, mère et (...)
L’espace d’un instant #59
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Kirovsk, Russie : 22:36 Dans un bar étroit, sombre et bruyant, mal aéré, sans fenêtre, la (...)
L’espace d’un instant #58
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Tbilissi, Géorgie : 16:00 Elle s’est assise, dans cette salle d’attente, sur une chaise (...)
L’espace d’un instant #57
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Mafeteng, Lesotho : 12:34 Il n’y a pas beaucoup d’endroits pour se cacher dans le paysage (...)
L’espace d’un instant #56
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Melekeok, Palaos : 14:28 Allumer un feu, ce n’est pas si simple, surtout lorsqu’on n’a pas (...)
L’espace d’un instant #55
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Saint John’s, Antigua-et-Barbuda : 05:41 Sur la terrasse avec vue sur le port de plaisance (...)
L’espace d’un instant #54
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Jar, Norvège : 00:24 La flamme tremblante de la bougie. Sa lumière incandescente. La cire (...)
L’espace d’un instant #53
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Mindelo, Cap-Vert : 20:26 Téléphoner dans la rue est devenue pratique courante. Plus (...)
L’espace d’un instant #52
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Vladivostok, Russie : 06:15 Au petit matin. Elle se redresse à peine, le draps relevé sur (...)
L’espace d’un instant #51
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Manama, Bahreïn : 06:58 La manifestation a été interrompue par les forces de police et (...)
L’espace d’un instant #50
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Hafar Al-Batin, Koweït : 14:40 Une file de voitures et de camions roulent au pas. (...)
L’espace d’un instant #49
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Libreville, Gabon : 09:56 Prise au piège. Incapable de bouger. Elle reste là à le regarder (...)
L’espace d’un instant #48
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Nijni Novgorod, Russie : 03:14 Dans le clocher de l’église, un astucieux dispositif de (...)
L’espace d’un instant #47
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Samarkand, Ouzbékistan : 06:06 La tête tourne, elle s’est levée trop tôt, trop vite. Elle (...)
L’espace d’un instant #46
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Concepción, Chili : 19:33 Elle consulte son smartphone dans la pénombre de son (...)
L’espace d’un instant #45
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Shalkar, Kazakhstan : 17:02 Discussions à battons rompus entre voisins, chacun dans son (...)
L’espace d’un instant #44
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Tel-Aviv, Israël : 21:11 Il est monté à pied sur la colline qui surplombe la ville pour (...)
L’espace d’un instant #43
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Dubaï, Émirats Arabes Unis : 19:39 Le visage blessé. Pour la première fois depuis (...)
L’espace d’un instant #42
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Gogankhat, Bangladesh : 11:22 La profondeur se cache à la surface. Point de vue inédit. Au (...)
L’espace d’un instant #41
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf La soufrière, Guadeloupe, France : 12:46 La ville est déserte, à l’abandon. Toute la (...)
L’espace d’un instant #40
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Iakoutsk, Russie : 01:12 Sur les hauteurs de la ville, les lumières étincelantes. La ville (...)
L’espace d’un instant #39
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Bandar-e Anzali, Iran : 16:55 Ce besoin de prendre du recul, de lâcher la pression des (...)
L’espace d’un instant #38
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Nizhny Novgorod, Russie : 08:44 Il a plu toute la nuit. Une pluie dense et continue. Une (...)
L’espace d’un instant #37
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Stornoway, Écosse, Royaume-Uni : 07:31 L’aube grise soulève lentement ses rideaux d’ondées. (...)
L’espace d’un instant #36
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Sofia, Bulgarie : 18:01 Elle se penche très doucement sur le clavier du piano, son geste (...)
L’espace d’un instant #35
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Yaoundé, Cameroun : 11:19 Au lit. Ils s’embrassent, enlacés. Leur fragilité, leur mystère (...)
L’espace d’un instant #34
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Tallinn, Estonie : 08:27 Dans la nuit, chez lui, les lumières de la ville se reflètent sur (...)
L’espace d’un instant #33
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Bugiaui, Papouasie Nouvelle-Guinée : 16:04 Le visage de cette femme est maquillé d’argile (...)
L’espace d’un instant #32
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Thessalonique, Grèce : 11:59 La nuit il faut agir vite, dans la clandestinité, le temps est (...)
L’espace d’un instant #31
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Kwakoegron, Suriname : 14:47 Il y aurait des lieux dont on pourrait sacrifier le paysage (...)
L’espace d’un instant #30
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Islamabad, Pakistan : 12:13 On ne veut plus rien entendre. Il faut que cela cesse. Faire (...)
L’espace d’un instant #29
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Bissau, Guinée-Bissau : 14:51 On ne sait plus trop pourquoi maintenant. Beaucoup de monde (...)
L’espace d’un instant #28
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Morrumbala, Mozambique : 11:30 Tout habillé, il se laisse porter, flottant au-dessus de (...)
L’espace d’un instant #27
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Brazzaville, Congo : 13:29 Il n’y a pas de logique. Comment pénétrer dans ce monde (...)
L’espace d’un instant #26
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Bangkok, Thaïlande : 18:08 L’attente. Sentiment de découragement et d’épuisement. Éprouver (...)
L’espace d’un instant #25
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Minsk, Biélorussie : 17:50 Au téléphone. Longue conversation de fin d’après-midi. Le reflet (...)
L’espace d’un instant #24
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Qeqertarsuaq, Groenland, 10:09 Lumière rasante. Température fraîche que le soleil rend (...)
L’espace d’un instant #23
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Yeruham, Israël : 17:35 Cet homme est un musicien. Il photographie les membres de sa (...)
L’espace d’un instant #22
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Kaesong, Corée du Nord : 19:20 Dans la cuisine de leur petit appartement. L’un à côté de (...)
L’espace d’un instant #21
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Koker, Iran : 09:19 Le bras en écharpe. Cassé. Dans le plâtre. Un cœur dessiné sur le (...)
L’espace d’un instant #20
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Douchanbé, Tadjikistan : 21:42 Ce n’est pas un enfant comme les autres. Cette jeune fille (...)
L’espace d’un instant #19
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Riyadh, Arabie Saoudite : 9:07 À l’école. Dans sa classe, entourée de toutes ses camarades. (...)
L’espace d’un instant #18
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Neskaupstaður, Islande : 06:43 Dans l’obscurité d’un recoin isolé du café. Devant ce jeu (...)
L’espace d’un instant #17
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Chiraz, Iran : 05:35 Un tunnel, le bout du tunnel, la lumière qui baigne le conduit entre (...)
L’espace d’un instant #16
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Zvenigorod, Russie : 14:10 Le ciel étoilé. Au-dessus de nos têtes. Confettis de lumière. (...)
L’espace d’un instant #15
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Phnom Penh, Cambodge : 16:37 La fatigue harassante d’une journée caniculaire. L’air pesant, (...)
L’espace d’un instant #14
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Khartoum, Soudan : 13:52 Ce serait une page blanche. Un mur immense sur lequel projeter le (...)
L’espace d’un instant #13
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Bagdad, Irak : 13:45 Je me penche à ma fenêtre sans arrière-pensée. Une vieille habitude. (...)
L’espace d’un instant #12
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf La Havane, Cuba : 15:57 Mystère d’un instant suspendu. Arrêt sur image. Papier glacé. Le (...)
L’espace d’un instant #11
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Fukuoka, Japon : 04:18 Le soir, au lieu de rentrer chez toi, tu restes à la librairie. (...)
L’espace d’un instant #10
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Manille, Philippines : 17:21 Dans le silence des rues, nos pas frappent le sol à coups (...)
L’espace d’un instant #9
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Orlando, Floride, USA : 23:16 C’est l’été, la chaleur de la nuit est tombée depuis (...)
L’espace d’un instant #8
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Ljubljana, Slovénie : 03:23 Devant l’incendie de cette bâtisse, je repense aux caravanes (...)
L’espace d’un instant #7
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Île du Roi-George, Antarctique : 12:38 Silence étrange et menaçant qui trouble et ralentit (...)
L’espace d’un instant #6
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf São Paulo, Brésil, 20:54 Ces actions quotidiennes pratiquées sans y penser. Par habitude. (...)
L’espace d’un instant #5
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Francfort, Allemagne, 22:03 Un battement appuyé, un mouvement qui déplace les lignes. Cela (...)
L’espace d’un instant #4
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Yaroslavl, Russie, 18:25 La journée de travail s’achève. Par un moment de pose. Tout mettre (...)
L’espace d’un instant #3
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Toutes les semaines, le mercredi, retrouvez un nouvel épisode du Podcast L’espace d’un (...)
L’espace d’un instant #2
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Toutes les semaines, le mercredi, retrouvez un nouvel épisode du Podcast L’espace d’un (...)
L’espace d’un instant #1
« La grande révélation n’était jamais arrivée. En fait, la grande révélation n’arrivait peut-être jamais. C’était plutôt de petits miracles quotidiens, des illuminations, allumettes craquées à l’improviste dans le noir ; en voici une. » Vers le phare, Virginia Woolf Toutes les semaines, le mercredi, retrouvez un nouvel épisode du Podcast L’espace d’un (...)
Ce n’est pas les mots, c’est ce qui est dans les mots
« Faire ressortir l’âme sous l’esprit, la passion derrière la machination, faire prévaloir le cœur sur l’intelligence en détruisant la notion d’espace au profit de celle du temps. » Montage, mon beau souci, Jean-Luc Godard Je ris en pleurant silencieusement. Je ne parviens pas à me dépoisser du sommeil. J’attaque le brise-lames du temps. (...)
Arrêt sur image et points de vue variés sur la ville
Cet atelier s’inscrit dans le cadre d’une série d’ateliers d’écriture sur le thème de la ville que j’anime, depuis janvier 2020 pour le compte de la bibliothèque François Villon (fermée en ce moment pour travaux de rénovation) à la Maison des Associations et de la vie Citoyenne du 10ème. Je profite de la dernière séance de cette série d’ateliers pour (...)
Un glissement d’ombres
« Faire ressortir l’âme sous l’esprit, la passion derrière la machination, faire prévaloir le cœur sur l’intelligence en détruisant la notion d’espace au profit de celle du temps. » Montage, mon beau souci, Jean-Luc Godard J’attends sur une place vide. Je m’assois au milieu de la chaussée. Je ressens comme un creux, un passage à vide. Je remarque (...)
Superpositions sonores et variations visuelles
Dans un cinéma du Quartier Latin, du côté d’Odéon, se tient une rétrospective réunissant les grands films de l’année 1958 : La Soif du mal, d’Orson Welles avec Charlton Heston et Janet Leigh, Sueurs froides, d’Alfred Hitchcock avec James Stewart et Kim Novak, Hiroshima mon amour, d’Alain Resnais, avec Emmanuelle Riva, et Eiji Okada, Ascenseur pour (...)
Lambeaux de pensées parmi tant d’autres sensations
« Faire ressortir l’âme sous l’esprit, la passion derrière la machination, faire prévaloir le cœur sur l’intelligence en détruisant la notion d’espace au profit de celle du temps. » Montage, mon beau souci, Jean-Luc Godard J’ai grandi debout devant la glace qui ne me renvoyait pas mon image. J’entends retentir la sirène du départ. Je remarque un (...)
Un endroit plus agréable à vivre
À la fin de l’été 1955, le 24 août pour être précis, au lendemain de l’élection à une forte majorité du candidat démocrate au poste de gouverneur de l’État du Mississippi, M. J. P. Coleman, partisan convaincu de la ségrégation raciale, Emmett Till, un garçon noir de 14 ans, originaire de Chicago, en vacances chez son oncle, entrait dans une épicerie rurale (...)
Les restes de la nuit et des rêves
« Faire ressortir l’âme sous l’esprit, la passion derrière la machination, faire prévaloir le cœur sur l’intelligence en détruisant la notion d’espace au profit de celle du temps. » Montage, mon beau souci, Jean-Luc Godard J’imagine que les visages vont naître de l’instant. Je montre les limites de son monde. J’aperçois le geste incrédule et (...)
Une perpétuelle confusion d’actes et d’impressions
« Faire ressortir l’âme sous l’esprit, la passion derrière la machination, faire prévaloir le cœur sur l’intelligence en détruisant la notion d’espace au profit de celle du temps. » Montage, mon beau souci, Jean-Luc Godard Je me dresse en soupirant de bonheur. J’attends avec des petits rire et des grimaces. Je suis secoué par un ordre, un désir (...)
L’heure des nostalgies
« Faire ressortir l’âme sous l’esprit, la passion derrière la machination, faire prévaloir le cœur sur l’intelligence en détruisant la notion d’espace au profit de celle du temps. » Montage, mon beau souci, Jean-Luc Godard Je me cache dans un coin de leur chambre. Je manipule le chiffon humide sur ma figure. Je contemple les trous noirs que j’ai (...)
Lecture simultanée de l’espace
« Faire ressortir l’âme sous l’esprit, la passion derrière la machination, faire prévaloir le cœur sur l’intelligence en détruisant la notion d’espace au profit de celle du temps. » Montage, mon beau souci, Jean-Luc Godard Je m’ouvre comme des mains d’aveugle. Je sens les choses exister hors de moi. J’assimile la répétition des gestes et des (...)
La difficulté de se situer dans le présent
« Faire ressortir l’âme sous l’esprit, la passion derrière la machination, faire prévaloir le cœur sur l’intelligence en détruisant la notion d’espace au profit de celle du temps. » Montage, mon beau souci, Jean-Luc Godard Je m’occupe étranger aux sensations de l’extérieur. J’agis sous le poids d’innombrables fatigues. Je regarde ses très longs (...)
Coïncidences visibles
« Faire ressortir l’âme sous l’esprit, la passion derrière la machination, faire prévaloir le cœur sur l’intelligence en détruisant la notion d’espace au profit de celle du temps. » Montage, mon beau souci, Jean-Luc Godard Je cherche à échapper à la fascination des autres regards. J’envie la chaleur de midi, ou le goût des oranges amères, ou la (...)
Seul au monde
Ce texte a été écrit dans le cadre de la première séance de l’atelier d’écriture animé en ligne par Laura Vasquez : Écrire chez soi, sur le thème de la foule, à partir d’un texte de Lev Rubinstein (extrait de La Cartothèque). La foule de ce texte tente de reproduire celle du court-métrage d’animation Tango, (...)
Portrait sonore de la ville, par Nicolas Frize
Dans le cadre du projet de Constellations sonores lancé par les bibliothèques de Paris et réunissant six d’entre-elles autour des sons de la ville, à l’occasion de leur festival numérique Numok qui aura lieu du 28 mars au 18 avril 2020, je réalise pour la Bibliothèque François Villon une série de portraits sonores qui seront intégrés et diffusés dans (...)
Portrait sonore de la ville, par Arnold Pasquier
Dans le cadre du projet de Constellations sonores lancé par les bibliothèques de Paris et réunissant six d’entre-elles autour des sons de la ville, à l’occasion de leur festival numérique Numok qui aura lieu du 28 mars au 18 avril 2020, je réalise pour la Bibliothèque François Villon une série de portraits sonores qui seront intégrés et diffusés dans (...)
Des nuits d’invention, des rêves à reculons
L’air fait du bruit en passant au creux de l’oreille. Rien n’est si quelque chose paraît. Par-dessus tout par-dessus. Distance heureuse prétendent certains. Une timide lumière, un trait de soleil tiède. Le réel se refuse et nous prévient parfois par effractions. Une journée d’embardées, comme je l’avais imaginée. Tout n’est enfin qu’ordre et beauté. (...)
Portrait sonore de la ville, par Philippe Cohen Solal
Dans le cadre du projet de Constellations sonores lancé par les bibliothèques de Paris et réunissant six d’entre-elles autour des sons de la ville, à l’occasion de leur festival numérique Numok qui aura lieu du 28 mars au 18 avril 2020, je réalise pour la Bibliothèque François Villon une série de portraits sonores qui seront intégrés et diffusés dans (...)
De l’intime, les "beaux moments" d’Hervé Guibert
Hervé Guibert commence une collaboration au journal Le Monde qui publiera ses chroniques sur l’actualité photographique et culturelle, entre 1977 et 1985. L’Image fantôme, son essai sur la photographie, qui prolonge cette réflexion sur la photographie comme fait d’écriture, est paru aux Éditions de Minuit en 1981. La photographie d’Hervé Guibert ne (...)
Portrait sonore de la ville, par Anne Savelli
Dans le cadre du projet de Constellations sonores lancé par les bibliothèques de Paris et réunissant six d’entre-elles autour des sons de la ville, à l’occasion de leur festival numérique Numok qui aura lieu du 28 mars au 18 avril 2020, je réalise pour la Bibliothèque François Villon une série de portraits sonores qui seront intégrés et diffusés dans (...)
Harmonisations du réel
Il y a quelques jours, Guillaume Vissac évoquait dans le journal qu’il tient sur son site Fuir est une personne Slow Motion Blackbird qui n’est pas comme il le croyait une composition de Steve Reich mais un genre d’hommage à Steve Reich de Chris Merrick Hugues. « Il reproduit en réalité le procédé à l’œuvre dans « Four organs » (qui est juste un (...)
Sounds From Dangerous Places, de Peter Cusack
Peter Cusack est un artiste, musicien, compositeur et improvisateur anglais qui s’intéresse plus particulièrement aux sons dans l’environnement. Il conduit parallèlement à son activité de musicien, des travaux assidus sur notre relation au sonore, en réalisant par le biais de son travail d’enregistrement de terrain, l’empreinte acoustique de lieux, (...)
La nuit en feu (Light My Fire)
Samedi 20 juillet, dans le cadre du festival Paris l’Été, la Compagnie Carabosse a transformé le Parc de la Villette avec une installation éphémère, visuelle et sonore. À la nuit tombée, nous avons déambulé avec Caroline au milieu des flammes malgré la pluie battante. Je repensais à la mort de Jim Morrison. Tu sais ce serait déloyal. Je vais souvent au (...)
Portraits fictifs et autobiographèmes
Fin 2018, des chercheurs de Nvidia ont créé une intelligence artificielle capable de générer de toutes pièces des photos réalistes de personnes qui n’existent pas. Pour arriver à ce résultat, ils se sont appuyés sur un système de machine learning qui met deux réseaux neuronaux en compétition. Le premier, le générateur, produit des images à partir des (...)
Un voyage en poésie dans des chambres d’hôtel
A Suite Of Poems : Un voyage en poésie dans des chambres d’hôtel. Poèmes de Lars Saabye Christensen mis en musique par Ketil Bjornstad et chantés par Anne Lidrecker. En Scandinavie, Lars Saabye Christensen est un des écrivains contemporains les plus adulé et prolifique. Né à Oslo comme le pianiste Ketil Bjørnstad, les deux artistes se sont connus lors (...)
Dans la lumière du feu
Ces courts poèmes offerts sous forme de petits livres reliés à Caroline pour son anniversaire le 1er janvier ont été découpés façon cut-up dans les pages d’un vieil exemplaire du livre de William Faulkner (traduction de Maurice Coindreau) : Le bruit et la fureur.
Récits et paysages mentaux
Dominique Petitgand réalise des pièces sonores présentées lors d’expositions, de festivals de théâtre, cinéma ou musique, dans le cadre d’installation sonore ou produite sous la forme de disque, à la radio, ou à l’occasion de séances d’écoute qui s’apparentent à des concerts dans l’obscurité. La parole, les silences, les bruits se mêlent parfois à la (...)
Écrire avec l’image : élaborer un récit photographique
Sommaire complet de l’atelier d’écriture en ligne : écriture et photographie 6ème séance de l’atelier d’écriture : La photographie est une « machine à fictions » Rubrique des ateliers d’écriture en ligne Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, Publie.net, 2018 Le temps n’a plus d’emprise La main de l’homme peut se sentir dans le froid de la (...)
Écrire avec l’image : élaborer un récit photographique
Sommaire complet de l’atelier d’écriture en ligne : écriture et photographie Textes et photographies des participants à l’atelier (Séance n°7) Rubrique des ateliers d’écriture en ligne Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, Publie.net, 2018 Approche : Élaboration d’un récit photographique personnel, d’une narration visuelle individuelle. (...)
La photographie est une « machine à fictions »
Sommaire complet de l’atelier d’écriture en ligne : écriture et photographie 6ème séance de l’atelier d’écriture : La photographie est une « machine à fictions » Rubrique des ateliers d’écriture en ligne Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, Publie.net, 2018 L’inconnu Tu glisses à demi le journal du matin dans l’unique ouverture (...)
La photographie est une « machine à fictions »
Sommaire complet de l’atelier d’écriture en ligne : écriture et photographie Textes et photographies des participants à l’atelier (Séance n°6) Rubrique des ateliers d’écriture en ligne Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, Publie.net, 2018 Approche : La photographie est une « machine à fictions » (Anne-Marie Garat), sans aucun doute. (...)
La trace, la disparition, la mémoire
Sommaire complet de l’atelier d’écriture en ligne : écriture et photographie 5ème séance de l’atelier d’écriture : La trace, la disparition, la mémoire Rubrique des ateliers d’écriture en ligne Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, Publie.net, 2018 Brouhaha intérieur Il y a du brouhaha extérieur Un sentiment familier m’envahit La maison (...)
La trace, la disparition, la mémoire
Sommaire complet de l’atelier d’écriture en ligne : écriture et photographie Textes et photographies des participants à l’atelier (Séance n°5) Rubrique des ateliers d’écriture en ligne Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, Publie.net, 2018 Approche : « Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces (...)
Le mouvement déambulatoire de la marche
Sommaire complet de l’atelier d’écriture en ligne : écriture et photographie 4ème séance de l’atelier d’écriture : Le mouvement déambulatoire de la marche Rubrique des ateliers d’écriture en ligne Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, Publie.net, 2018 Traverser, vite Elle tourne à droite. Seule règle : un passage piéton d’écart. Trafic (...)
Le mouvement déambulatoire de la marche
Sommaire complet de l’atelier d’écriture en ligne : écriture et photographie Textes et photographies des participants à l’atelier (Séance n°4) Rubrique des ateliers d’écriture en ligne Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, Publie.net, 2018 Approche : D’abord les textes : Ce que l’on voit, ce que l’on perçoit en marchant, dans ce (...)
Le paysage en mouvement
Sommaire complet de l’atelier d’écriture en ligne : écriture et photographie 3ème séance de l’atelier d’écriture : Le paysage en mouvement Rubrique des ateliers d’écriture en ligne Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, Publie.net, 2018 En mouvement Les pavés font balloter la voiture, ses petits sursauts alors qu’elle accélère m’arrachent (...)
Échos et reflets à l’infini
Des mots, il y en a toujours trop. Je me suis renseigné. Il faut de la méthode à ma folie. Laissons : « labyrinthe ». À chaque dictionnaire des mots manquent qui se trouvent dans un autre. Qui lit encore le dictionnaire ? À chaque page, je suis sidéré de constater à quel point les mots que j’ignore sont nombreux. Le noir des mots, le noir des lettres. De (...)
Lire le paysage : la poétique des lieux
Cette 15ème journée départementale "Lecture et jeunesse", conçue en partenariat avec la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale de Seine-et-Marne et le Rectorat de Créteil, permettra aux bibliothécaires, enseignants et acteurs du champ social et de la jeunesse de poursuivre leur réflexion sur les enjeux de la transmission (...)
Le paysage en mouvement
Sommaire complet de l’atelier d’écriture en ligne : écriture et photographie Textes et photographies des participants à l’atelier (Séance n°3) Rubrique des ateliers d’écriture en ligne Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, Publie.net, 2018 Approche : Dans un trajet quotidien (en train par exemple) noter sur le vif, sur le motif, ce que (...)
Le paysage et son cadre
Sommaire complet de l’atelier d’écriture en ligne : écriture et photographie 2ème séance de l’atelier d’écriture : Le paysage et son cadre Rubrique des ateliers d’écriture en ligne Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, Publie.net, 2018 Le paysage et son cadre, la fenêtre Du hublot Du hublot on voit la ville qui approche. L’avion semble (...)
Le paysage et son cadre (Fenêtres sur le monde)
Sommaire complet de l’atelier d’écriture en ligne : écriture et photographie Textes et photographies des participants à l’atelier (Séance n°2) Rubrique des ateliers d’écriture en ligne Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, Publie.net, 2018 Approche : D’abord le texte : « Chaque regard porté sur le paysage intègre les traces de (...)
Le portrait, la mémoire et l’identité
Sommaire complet de l’atelier d’écriture en ligne : écriture et photographie 1ère séance de l’atelier d’écriture : Le portrait, la mémoire et l’identité Rubrique des ateliers d’écriture en ligne Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, Publie.net, 2018 Portrait de famille Le sourire des vingt-huit individus massés sur la photographie tranche (...)
Le portrait, la mémoire et l’identité
Sommaire complet de l’atelier d’écriture en ligne : écriture et photographie Textes et photographies des participants à l’atelier (Séance n°1) Rubrique des ateliers d’écriture en ligne Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, Publie.net, 2018 Approche : Le portrait, la mémoire et l’identité, à partir du livre d’Anne-Marie Garat (...)
Quoi ? - l’Éternité
Lorsque j’étais enfant je jouais au tennis. Je prenais des cours le mercredi et je jouais le week-end avec mon père. Adulte, j’ai cessé de jouer. Je ne regarde plus le tennis à la télévision, ce que je faisais avec passion dans mon enfance. J’ai arrêté depuis très longtemps de jouer au tennis. Il m’arrive souvent dans les moments (...)
async, un album de Ryuichi Sakamoto
Le pianiste japonais Ryuichi Sakamoto, pionnier de la musique électro-acoustique vient de sortir un nouvel album, après 8 ans d’absence discographique. Le disque s’intitule async et il est disponible depuis le 28 avril prochain sur Milan Records. Enregistré à New York, l’album a été conçu comme la bande originale d’un film d’Andreï (...)
Intermédia et transmédia à partir des œuvres de Marguerite Duras
Dans Le message narratif [13] Claude Bremond évoque les travaux de Vladimir Propp sur les contes et note que « toute espèce de message narratif, quel que soit le procédé d’expression qu’il emploie, relève de la même approche à ce même niveau. Il faut et il suffit qu’il raconte une histoire. La structure de celle-ci est indépendante des techniques qui la (...)
Une chaise est une chaise est une chaise
Vendredi soir, nous sommes rentrés du concert de Pete Doherty au Palais de Tokyo avec ma fille aînée, en empruntant le métro. En montant dans le wagon, nous remarquons une chaise en bois vide, disposée juste devant la porte du conducteur. Une chaise vide dans un espace comble où il ne reste aucune place libre. Le métro entre dans la station (...)
Proust : le temps d’un film
Jean-Pierre Sirois-Trahan, professeur à l’Université Laval, à Québec vient de révéler, dans son article Un spectre passa... Marcel Proust retrouvé, paru dans le dernier numéro de la Revue d’études proustiennes (Classiques Garnier) [19], la découverte d’un film d’actualité dans lequel figurerait Marcel Proust. Sur ce film de 1904, (...)
Boucler la boucle
Une image muette, structure à la croisée de l’effet et du sens, de la répétition et de la fluidité. Entre chaque image, l’impression d’un mouvement perpétuel. L’animation masque les béances, suture les bandes et les blancs, en s’appuyant sur la persistance rétinienne. Une sollicitation du regard, une caresse pour les yeux. Dans le double (...)
S’il y a lieu
C’est d’abord un silence, le cas échéant un temps en suspens ; une lumière rasante qui souligne le paysage, en isole les aspérités ; l’absence de mouvement ; nuances de gris ; la poussière qui virevolte en l’air dans le faisceau lumineux, pris au piège sous les feux du projecteur ; personne ne marche ; personne n’attend pour traverser ; le feu indique (...)
Collages, films et photographies d’Anaïs Ibert
L’artiste Anaïs Ibert est photographe, cinéaste, elle réalise également des collages à partir de journaux et de magazines découpés. Dans ce travail de découpage l’artiste se concentre sur des détails, des images dans lesquelles elle cadre, soulignant un geste suspendu dans son mouvement, isolant un regard, un sourire, montrant un oiseau qui s’envole, (...)
D’un jour à l’autre, avec Michel Butor
On peut distinguer trois phases dans la production littéraire de Michel Butor, les romans publiés aux éditions de Minuit (La modification, L’emploi du temps), puis les grandes séries poétiques telles Répertoire publié chez Minuit (5 volumes d’essais et conférences), Le génie du lieu publié chez Grasset pour le premier volume, puis chez Gallimard pour les (...)
La mer est ton miroir
Tous les jours, souvent même plusieurs fois par jour, se rendre au même endroit, à l’évidence s’y rendre, comme on dirait à bon escient s’y abandonner, abonnés, car nous ne pouvons plus nous en passer, lieu devenu incontournable, comme nous avons besoin de ce temps là, de cette activité là, une respiration dans la journée, une parenthèse, il faut sans (...)
Le sel de la vie
Françoise Héritier est ethnologue et anthropologue. Elle a succédé à Claude Lévi-Strauss au Collège de France, inaugurant la chaire d’« étude comparée des sociétés africaines ». Dans Le sel de la vie, [21] ouvrage que m’a conseillé Anne Savelli il y a quelques semaines, Françoise Héritier répond à une carte postale que lui adresse son médecin et ami, le (...)
Voix dédoublée
Cette expérience est un jeu de l’enfance. Se cacher derrière quelqu’un et parler à sa place, lui demander de bouger les lèvres sans prononcer un mot tel un ventriloque, d’articuler en silence, de parler dans le vide, en accompagnant cette pantomime de gestes discrets soulignant ce qu’il dit. Personne ne parle vraiment sans bouger les mains, même de (...)
Saut dans le vide
« Celui qui saute dans le vide n’a plus de comptes à rendre à ceux qui le regardent. » Jean-Luc Godard, dans sa critique de Montparnasse 19. « Ce qu’Yves Klein met en place, écrit Camille Morineau commissaire de l’exposition du Centre Pompidou [22], est destiné à s’effacer devant le dialogue que le regardeur établit avec un au-delà, qui reste pour (...)
Une nouvelle manière de voir le monde
La pratique de la photographie numérique avec un téléphone mobile s’est très largement diffusée ces dernières années. Instagram, application gratuite pour téléphones et tablettes numériques, créé en 2010, qui revendique plus de 100 millions d’utilisateurs, a été achetée en avril 2012 par Facebook pour un montant d’environ un milliard de dollars. Elle tient (...)
Le dormeur dans l’art
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. Arthur Rimbaud, Le Dormeur du val Le texte d’Un homme qui dort de Georges Perec s’ouvre, tout comme les premières pages de À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, en mettant en scène un (...)
L’eau qui dort, de Michael Pinsky
L’exposition à ciel ouvert L’eau qui dort, de l’artiste plasticien Michael Pinsky, met en lumière les dérives de notre société de consommation, de manière poétique et pédagogique, dans le cadre de la COP21. Elle est visible sur le bassin de la Villette, face à la Géode, jusqu’au 3 janvier 2016. Habitant du quartier depuis une quinzaine d’années j’ai connu (...)
Plis et replis
Dans les draps, l’ombre que leurs plis forment dessine le portrait d’une femme ou d’un homme. Mémoire de nos mouvements nocturnes dont il reste au matin les traces dans les ondulations du tissu, qui se répercutent parfois comme en écho, sur la peau de notre visage, mémoire à fleur de peau. J’imagine une chaîne de montagnes derrière laquelle le soleil (...)
L’inquiétante étrangeté
Un oiseau est entré par accident dans ta chambre. Un pigeon. Il faisait chaud, tu avais laissé les fenêtres de ton appartement grandes ouvertes, pour faire entrer un peu de la fraîcheur de l’air du jour déclinant. L’animal s’est cogné violemment contre le mur opposé, battant des ailes, affolé, en perte de repère comme de vitesse, puis il s’est posé en (...)
Le langage des fleurs
Dans la rue, elle notait les bribes de phrases qu’elle saisissait sur le vif, un travail de capture ressemblant selon elle à mon activité photographique. Je suis très touché par ton côté rebelle, animal blessé. Elle répétait ses phrases inlassablement comme son travail d’actrice le lui avait appris à le faire, jusqu’à ce qu’elles se transforment en une (...)
Comme seul un poète peut parler
Découvrir par hasard sur Internet cet entretien de Gérard Depardieu à propos du Garçu de Maurice Pialat. « Le Garçu c’est simplement un testament pour son fils Antoine. » Entretien réalisé par Serge Toubiana le 30 avril 2003. Quelques mois après la mort du cinéaste. Et se sentir tout à coup happé par ce qui est dit et la manière avec laquelle l’acteur (...)
Pâle lumière de la mémoire
Depuis l’enfance, j’aime les œillets et la peinture. Je suis née à Toulouse. Mon père était huissier et ma mère libraire. Quand elle se mettait en colère, elle criait après moi en espagnol. Mon enfance fut terne et sans relief. Dès que j’ai pu, je suis partie de chez mes parents. Je jouais du piano. Je suis gauchère. Visage ovale. Pas mariée, je ne crois (...)
Une ville sous la ville : cet envers de soi dans l’endroit où l’on vit
Un réseau de tunnels caché sous l’étendue de la ville qui n’est pas celui qu’on connait, avec ses bureaux, ses centres commerciaux, ses stations de train ou de métro et ses cinémas situés sous le niveau de la rue. Une ville sous la ville, une ville qui dédouble la ville. Une ville souterraine dans la partie la plus dense de la ville, dans son (...)
David Bowie is (sound and vision)
L’exposition David Bowie is tente de montrer toutes les facettes de David Bowie, dans la toute nouvelle salle conçue par Jean Nouvel : La Philharmonie de Paris. Un artiste multi-facettes : auteur, chanteur, acteur, producteur (on lui doit des albums comme Transformers de Lou Reed ou The Idiot d’Iggy Pop). David Bowie is all around you Les (...)
Où es-tu ? Là, t’es où ?
Où es-tu ? Là, t’es où ? Tu es là à me parler à l’autre bout du téléphone, et me voilà transporté, je t’entends comme si tu étais là, à mes côtés, toute proche, sans doute est-ce pourquoi je répète cette question dans le vide, où es-tu ? Sans entendre ta réponse, où es-tu ? sans l’attendre, où es-tu ? Car au fond je sais bien que tu es absent, lointain, en même (...)
Face à face : selon toute ressemblance
Aucune ressemblance entre deux visages ne peut rester crédible à l’attention méticuleuse d’un observateur aguerri, le semblable est assez peu répandu dans la nature, les vrais comme les faux jumeaux se ressemblent mais regardez-y de plus près, prenez le temps d’observer leurs visages et vous verrez, avec le temps, comme pour le jeu des sept erreurs, (...)
Avis de recherche
Avec tes amis du théâtre tu avais diffusé des dizaines d’affiches signalant la disparition d’une jeune femme dans les rues de Paris. Une affiche en noir et blanc, avec photographie d’un visage de face et avis de recherche, placardée dans différents quartiers. La photographie d’une certaine Sarah Vautier, sa description, la date de sa disparition, le 21 (...)
Tu chauffes
Tu m’avais fait une surprise pour mon anniversaire que je n’ai pas oubliée, tu disais souvent que tu n’aimais pas les papiers cadeaux, inutiles selon toi, vu que nous nous empressions de les déchirer, sans le respect des Japonais et leur furoshiki nouant un carré de tissus. Tu avais disséminé un ensemble de cadeaux dans tout mon appartement, un livre (...)
Nos 390 photos de sapins de Noël
L’année dernière, Gaétane Laurent-Darbon, photographe vivant à Marseille, a lancé une série photographique autour des sapins de Noël abandonnés dans la rue, Our 390 Christmas Trees, série publiée sous forme d’album sur Facebook à laquelle une quarantaine de personnes ont participé en envoyant leurs clichés. J’évoquais ce projet sur mon site l’année (...)
Une photo devant le photomaton
Une photographie c’est un geste, un regard, parfois très rapide, surgit d’on ne sait où, rapide comme l’éclair. Un désir. Cette femme, c’est elle que j’aperçois dans cette lumière tombante de fin de journée, cette teinte automnale des feuilles mordorées jonchant le sol humide, les lettres de l’enseigne lumineuse du photomaton qui se détachent dans le ciel. (...)
L’Inconnue de la Seine
Dans le visage de cette jeune inconnue, masque d’adolescente aux yeux clos, dont on n’apprit jamais ce qui, du suicide, du meurtre ou de l’accident, l’avait précipité dans les eaux du canal de l’Ourcq, avant qu’on retrouve son cadavre flottant dans la Seine, les nombreuses copies du masque réalisées à l’initiative du médecin légiste qui fut frappé par (...)
À la surface du mur
Le visage et ses distances nécessaires. Faire bonne mesure. Limite de discrétion. Dans les banques et certains magasins, ces marques signalétiques au sol qui délimitent une zone à ne pas dépasser, ne pas franchir. Au-delà de cette limite votre proximité devient suspecte, gênante, cette intrusion peut troubler, interférer dans la bonne marche de notre (...)
Derrière le miroir
Un mur qui fait office de miroir, une glace sans tain. Je veux que tu m’écoutes, j’ai besoin de parler. Ta voix ne me quitte plus depuis que tu n’es plus à mes côtés, elle m’entête, l’impression de t’entendre tout le temps, tes paroles s’entremêlent dans le tumulte de mes pensées, ce que l’on me dit ou ce que j’entends, les bruits environnants. Je te (...)
L’énigme des visages
Ce qui était le privilège de quelques agences de presse, communiquer en temps réel une photo à distance, s’est popularisé dès que la photographie est devenue connectée. Cette métamorphose s’explique par une définition toujours plus grande de l’image, l’accroissement de la capacité des serveurs, l’alliance du mobile et des outils de communication, (...)
Ton visage étoilé de souvenirs
Tu ne souhaitais pas te rendre à cette soirée, j’ai insisté pour que tu acceptes. Il y avait beaucoup de monde, chacun était venu accompagné de ses amis et ses connaissances, le nombre des convives bien trop grand pour permettre à chacun de discuter et d’échanger avec les autres. Le volume de la musique monté au maximum empêchant toute discussion. Bien (...)
Club du sourire contre ville des suicides
Une série de suicides tragiques survient à Budapest, entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, de nombreux habitants se seraient jetés dans les eaux sombres du Danube obligeant les autorités à mettre en place des patrouilles afin de surveiller les quais et les ponts et de protéger ainsi les accès au fleuve. À l’époque certains ont cru que ce (...)
Portrait parlé
Je croyais avoir totalement oublié ce jeu puéril que l’on trouvait dans certains magazines que l’on achetait aux enfants pour les distraire pendant un long trajet en train, au moment des départs en vacances ; plus tard ce serait un livre d’Agatha Christie, dans la collection Le Masque à la couverture jaune si particulière ; ce jeu qui consistait à (...)
Ombres urbaines
Ce texte a été écrit à partir de la série photographique d’Agathe Lippa : Ombres urbaines. C’est comme cela que nous nous sommes rencontrés, dans ces circonstances précises, sur un quai de métro, je marchais derrière toi à quelques mètres en retrait, à bonne distance pour te voir et en même temps ne pas être visible, je n’étais pas sûr de t’avoir reconnue (...)
La tête dans les nuages
Dans L’Énergie spirituelle, Henri Bergson expose l’hypothèse selon laquelle c’est par une paréidolie, à partir des phosphènes naturels qui apparaissent lorsqu’on ferme les yeux, que sont élaborées les images des rêves. Cloud Face (détail), de Shinseungback Kimyonghun Je t’ai souvent raconté qu’enfant je passais mon temps allongé dans l’herbe à (...)
Nuage de fumée
Tu allumes une cigarette, tu ne fumes pas souvent mais lorsqu’il y a des amis à la maison, au restaurant après un agréable repas accompagné de bons vins, un café appelle une cigarette, à chaque fois que tu en allumes une je suis surpris, je n’ai pas l’habitude car je ne fume pas, ce geste me paraît toujours incongru, artificiel, un geste (...)
Le Jeu des probabilités
« On n’osait pas, au début de la photographie, regarder trop longtemps les visages des personnes fixés sur la plaque. On croyait que ces visages étaient eux-mêmes capables de nous voir » écrit Walter Benjamin. L’image, la vie. Le parallèle entre les deux. Face à nous-mêmes. Que valent nos souvenirs ? que valons-nous ? s’ils s’effacent et disparaissent ? (...)
Portrait dans un miroir
La lumière brûle tes cheveux, en blanchit abrasive les boucles blondes. Sur la pointe des pieds, tu tentes de t’approcher du miroir, te penches pour observer un détail de ton visage, le grain de ta peau, une rougeur peut-être, la clarté du soleil te surprend et suspend ton regard, en t’éblouissant. Tu fermes les yeux pour ne pas t’aveugler. Paupières (...)
L’autoroute du Sud ou le grand embouteillage
« Au début, la jeune fille de la Dauphine aurait bien voulu compter les heures, mais l’ingénieur de la 404 n’en voyait pas l’intérêt. tout le monde pouvait regarder sa montre mais c’était comme si ce temps attaché au poignet ou le bip bip bip de la radio mesurait autre chose, par exemple le temps de ceux qui n’avaient pas fait la bêtise de vouloir (...)
Des journées dans les arbres
Le photographie ne travaille pas dans le présent mais dans le futur antérieur, permettant de découvrir plus tard ce qui a été vu, une fois lʼimage révélée. Vivre le présent de son expérience comme le passé dʼun futur. Mais ne garder que l’essentiel, selon le principe des contacts successifs. Deux photos choisies de manière arbitraire selon leur numéro (...)
Deux temps de son histoire
Le photographie ne travaille pas dans le présent mais dans le futur antérieur, permettant de découvrir plus tard ce qui a été vu, une fois lʼimage révélée. Vivre le présent de son expérience comme le passé dʼun futur. Mais ne garder que l’essentiel, selon le principe des contacts successifs. Deux photos choisies de manière arbitraire selon leur numéro (...)
Images de rêve
En famille, dans un endroit de Paris que je ne crois pas connaître, nous traversons une gare, nous remontons le quai jusqu’à la partie la plus sombre de la gare, là où les voies sont les moins utilisées, peu de trains partant de là, voie de garage, surpris d’y trouver ce qui ressemble aux restes d’une fête en train de se terminer, d’une célébration de (...)
Un point invisible de l’espace
Le photographie ne travaille pas dans le présent mais dans le futur antérieur, permettant de découvrir plus tard ce qui a été vu, une fois lʼimage révélée. [42] Chaque photographie, comme dans une spirale, porte en elle le souvenir de celles qui la précèdent. Rue d’Alsace-Lorraine, Paris 19ème, le 29 mars 2014 La Campagne à Paris, le terme est devenu (...)
Se perdre à côté de chez soi
J’ai relu en début de semaine quelques passages du livre Le poids du monde de Peter Handke, la force de cet ouvrage est telle qu’elle a changé le cours de ma semaine, celle-ci transformant les menus faits du quotidien par le regard et l’attention posés sur eux, contrairement à l’habitude, qui nous empêche de les voir au quotidien. « Ce livre n’est (...)
Une émotion de cinéma
Pour son dernier numéro, le numéro 700 des Cahiers du cinéma, la revue a invité des réalisateurs, des auteurs, des acteurs, et leur a demandé de raconter une émotion de cinéma, un moment qui les hante, afin que ce n° 700 ressemble à un cahier d’émotions intimes, comme une grande tapisserie ou une bande d’images, un film rêvé. Hier, sur Facebook, Martin (...)
Qu’est-ce que tu regardes ?
Elle est sortie fumer une cigarette dans la rue, dans les bureaux, c’est interdit désormais, il faut sortir, prendre un moment dans sa journée pour descendre les escaliers, affronter le froid comme en cette journée de printemps un peu fraîche. Elle attend peut-être quelqu’un, sans paraître impatiente, pressée de le voir. Elle fume. Les passants (...)
Lit de mousse
Ce matin je suis sorti me promener le long du canal de l’Ourcq là où avec Pierre nous avions l’habitude d’aller courir tous les deux, tous les dimanches, jusqu’à Pantin, poussant dans nos meilleurs jours jusqu’aux Magasins généraux des douanes abandonnés dont j’ai visité le bâtiment cette année avant sa restructuration. Et comme je l’avais souligné à (...)
Les couleurs de la ville
Avancer dans le noir. Le bleu, le rouge, le jaune. Pour la plupart d’entre eux c’est un travail en bordure. Il suffit d’avancer. Le noir se détache du noir. Le chemin s’arrête dans le regard. La couleur participe pleinement à construire la ville, car elle permet en effet de travailler à réaliser de la diversité, de la singularité, mais aussi des (...)
La logique ne provoque que des nuits blanches
Cet été j’ai lu la presse tous les jours, en allant acheter le pain ma femme me rapportait le journal. J’ai lu dans Libération, vendredi 16 août, l’annonce de la mort de Sławomir Mrożek. Le dramaturge, écrivain et dessinateur franco-polonais Slawomir Mrozek est mort hier matin à Nice, à 83 ans. Né en Pologne, il s’est installé en France après avoir (...)
Abécédaire des prépositions
En avril 2008, Yves Bonnefoy proposait un bel éloge de l’abécédaire, dans le Magazine littéraire : « Un abécédaire ? Ce mot me fait remarquer que les livres d’apprentissage de la lecture, où les mots du parler quotidien s’accompagnent de la représentation simplifiée, naïvement archétypale, de la chose dites par eux, se conforment le plus souvent à l’ordre (...)
La ville est sous mes pas
Pour marcher dans le vide, il faut se construire un chemin. J’aime laisser faire les choses et j’ai toujours peur de peser. Comme tout passe, cela passera aussi. La vie, comme elle jaillit et nous éclabousse. Je crois, mais ma mémoire est défaillante. Sentiment cruel d’avoir perdu mon temps, de l’avoir utilisé à mauvais escient, de l’avoir consumé en (...)
Book Machine
Je ne viens plus guère dans cet endroit, mais je me souviens qu’à l’époque lointaine où j’ai travaillé à la bibliothèque, et chaque fois c’est la même impression, je suis ému, troublé. Dans le hall, beaucoup de monde, de bruits, de discussions, la foule des grands jours, beaucoup d’hésitation, de fatigue aussi, de lassitude sur les visages et d’excitation (...)
En chantier : un état des lieux
Depuis quelques années j’anime de nombreux ateliers d’écriture et de création numérique : Vitry-sur-Seine (École d’ingénieurs ESIEA), Melun (Médiathèque de l’Astrolabe), Enghien-les-bains (Médiathèque George Sand), Deauville (Festival littéraire), Nilvange (Médiathèque), Valence (Beaux-Arts), Pau (Collège Marguerite de Navarre), Poitiers (Sciences Po et (...)
Objets trouvés du temps perdu
Nicolas Gary vient de publier l’information de la prochaine transformation de rames du métro de Buenos Aires en bibliothèques sur le site Actualité : viernes 11 de enero de 2013 07:04 PM AP / Buenos Aires : Panorama « Les autorités locales ont pour projet d’offrir la première fournée de livres qui constitueront le stock mis à la disposition du (...)
MUR ou Le Voyageur exténué, de Raymond Bozier
La première fois que j’ai lu un livre de Raymond Bozier, c’était Abattoir 26, trouvé sur les rayonnages de la médiathèque de l’Astrolabe. Ce livre, tout d’abord publié chez Pauvert en 1999, a depuis été réédité, et c’est tant mieux chez Publie.net. J’ai proposé deux ateliers d’écriture autour de ses textes. Le premier autour de son livre Bords de mer , publié (...)
Ed Fella : Documents / In the Street
Ed Fella - Documents / In the Street Vernissage - projections, au centre international de poésie de Marseille, le vendredi 25 novembre 2011, à 18h30 In the Street, soirée de cinéma dédiée à la rue new-yorkaise, à travers le regard d’artistes, auteurs et photographes, précédée du vernissage de l’exposition consacrée à Edward (Ed) Fella. Ed Fella (...)
Jean-Luc Godard
Jean-Luc Godard, le cinéaste Franco-Suisse, né le 3 décembre 1930 est mort le 13 septembre 2022. Je vous propose de voir et d’écouter un montage d’extraits de certains de ses films. Jean-Luc Godard est l’un des plus importants cinéastes, il n’a jamais cessé de renouveler le cinéma (fer de lance de la nouvelle vague, expériences inédites de télévision, (...)
écrire dit vivre
Magnolia, Maryse Hache « offrandes et libations miel pain fleurs et eau fraiche vers qui invite splendeur émouvante de se sentir appelée ça chante pinsons et merles ça s’agite abeilles et papillons ça pique en bouquet d’ortie à moi la vivance de la langue à moi les grandes bêtes venez à la visite ça crie dedans avec livrées sauvages ça cavale (...)
Monostique paysager, par Jacques Jouet
Jacques Jouet, né en 1947 à Viry-Châtillon, a été dix ans animateur culturel en MJC, avant de consacrer sa vie à l’écriture à partir de 1979. Il a écrit de nombreux livres : théâtre, poésie, romans… Il est membre de l’Oulipo depuis 1983. Il est en résidence d’écrivain au Parc de Rentilly. Situé à une trentaine de kilomètres à l’est de Paris, en zone rurale, (...)
Décorum
Musique composée par Rodolphe Gissinger et Philippe Zulaica excepté le morceau n°04 composé par Aurore Dudevant et Philippe Zulaica. sur l’écran souvent le film je ne le vois plus distrait par le son, les bruits me portent loin de l’image je ne vois plus rien à l’écran que la bande originale. le contraire est vrai souvent. une bande son c’est un film (...)
Claude Favre
En présentant le premier ouvrage de Claude Favre diffusé sur Publie.net, Des os et de l’oubli, François Bon écrivait : « Parce qu’il y a une urgence à mettre ici ces mots, qu’il peut y avoir urgence aussi à dire à l’auteur qu’on les entend, qu’on les partage. Qu’on s’y mette nombreux. » Oui, il y a urgence, et particulièrement en ce moment où Claude Favre (...)
Nous l’aimions tant que ça, Glenda ?
Tu revois ce moine des ordres mendiants, qui ne voulait ni mourir ni vivre. La paix était sur son visage, débordant et excluant, insondablement, tous les attributs, toutes les voies... Tu pressentais comme une rivière que descendraient des barques de grenat et de noir, des feux entre les rocs, saveur de pain, toucher de doigt, licorne, narval, (...)
Mon très lent paysage
Toujours changeant, demeurant pourtant le même homme dans son mouvement, ce parcours qu’il découvre en marchant, cette ville qu’il invente à chaque trajet, chaque promenade, cette ville qui s’invite à lui, se projetant en avant, avançant vers ce qu’il était, ce qu’il est et dans le même temps ce qu’il sera, tous ces instants réunis, regroupés en un même (...)
GNOSES
Ébauche qui ne tend qu’à ce qu’elle renvoie, les pas dans la nuit, l’avance énigmatique du chat, le vent qui bat aux vitres comme si, entre pardon et éveil, tu nous avais une dernière fois revus... Légiférer contre les oukases du monde, de l’Un fustigeant ses voilements et ses remords, enfin voué à l’éblouissement qui le comble, s’en allant vers le (...)
L’identité obscure, de Jacques Ancet
C’est comme, minuscule à peine, une effervescence avec les mêmes images, leur même lumière, le chêne, son tronc obscur, le chat sur la fenêtre, le silence soudain de l’heure, on ne sait plus trop pourquoi maintenant, plutôt que demain ou qu’hier, pourquoi ici, mais ici, maintenant, c’est partout, c’est le monde qu’on n’entend que quand il se retire (...)
VOYAGES II (1970)
HALD (Jutland) Tu es cette heure d’exil, ouverte à l’enfance des gestes. Au silence des galets, à leur avidité, lisse, aveugle. Au trop plein d’herbes minutieuses. Qui te dira pourquoi est-elle revenue, la chance que tu ne guettais plus, trace mouvante du partage ? Tu te tais, tu te cognes, de partout tailladé, avec un sourire de vieille pierre, (...)
Comme en des forêts
qui peut comprendre qu’on soit parfois dans les villes comme en des forêts où chaque arbre vous ressemble où chaque mouvement est vôtre où chaque cri chaque regard se perdent dans la touffeur de l’air où les craquements des choses étouffent les battements du cœur où l’odeur même du sol est celle de votre corps planté là sur une dalle en béton (...)
TÉMOINS
Nazim HIKMET : Teindre les miroirs, enjamber la tonsure de l’hiver, à l’approche de cette brusque giclée de lumières. Pari sur l’avènement de la bataille d’aujourd’hui, pas sur l’issue de celles à venir. Ton pli, ton joug, ta chance.... Octavio PAZ : La fenaison vénale te requiert. Qu’importe si la nuit aztèque exhibe ses pluriels, si le temps joue à la (...)
VOYAGES
SAN GIMINIANO, Toscana (1972) Du temps où nous dispersions la lumière neutre, t’en souviens-tu, sur l’une ou l’autre de ces crêtes grises, l’aveu de la chose à venir, déni, grain levé, grappe, rafale, strie... Il t’a fallu dénaître, depuis, renvoyer la verte indifférence, réconcilier l’intelligence de la brume et la première imprécision des hymnes... Tes (...)
ONE FOOT IN THE GRAVE
Pas plus de traces que de preuves : seule, l’indue gratuité des passages. Ô les gestes de craie, le périple des souffles sur le dernier promontoire – ces enfants aplatis, déguisés, dedans l’assèchement qui n’accueille pas. (Non pas un quelconque but, mais le BOUT : car il ne se peut pas qu’un homme se soit autant plongé dans la dévastation sans (...)
THERE ARE MORE THINGS... (1974)
Pas plus de traces que de preuves : seule, l’indue gratuité des passages. Ô les gestes de craie, le périple des souffles sur le dernier promontoire – ces enfants aplatis, déguisés, dedans l’assèchement qui n’accueille pas. (Non pas un quelconque but, mais le BOUT : car il ne se peut pas qu’un homme se soit autant plongé dans la dévastation sans (...)
FREVO RECIFENSE
Arracher tout horizon comme toute assise, sans jamais les punir tels qu’à l’heure du Retour ils t’effacent. Contre les préjugés du global, les mépris qu’ils engendrent, les déracinements qu’ils gèrent, sachons ne jamais oublier que, oui, il y a, il y aura toujours des territoires, des appartenances, des paysages, des langues, des espaces pétris de (...)
LIMES (fragments)
Qu’on te rende le vacarme multiplié de l’affût, l’archer et ses amulettes, là où rien n’avilit, mais accompagne, saisie de l’araignée dans sa transparence... Tu pouvais désormais t’éloigner sans dévoyer ou trahir des rites, te souvenir sans soumission de tout, la fraîcheur sombre, le pli déclos lovéen ces temps enfin à part, une distance creuse, quelques (...)
ZEN
J’ai su que je ne savais rien de rien sur rien le jour où j’ai rencontré ces quelques lignes lentes et fermes, m’éclairant avec douceur et ironie du fond des âges : « Avant d’étudier le Zen, je croyais que les fleuves étaient des fleuves et les montagnes des montagnes. Tandis que j’étudiais le Zen, j’ai su que les fleuves n’étaient pas des fleuves et les (...)
Écrire
Ce monde est éclaté (ou absent) ; ce langage lui ressemble, qui l’épouse en creux. Et si nous le jouons, son impassible ténacité nous joue, elle aussi : « reflet » d’une tension, certes, mais reflet qui se refuse, immuable au centre de la dislocation, qui se perd en s’assumant pour PRODUIRE et non pas pour REFAIRE. Langage qui nous parle jusqu’aux (...)
FILIATION
D’être qui tu es, le délire en bout de piste ne suffit plus. Ni le temps, cette vieille fille. Ni cette banquise à détisser. Pas même un beau lâcher de faucons. Depuis que la dialectique a loupé la dernière marche, un sommeil narquois , en attente de vide...Ou alors débris d’un paysage, cuir des nuits rutilant dans la coulisse, à l’orée aplanie des (...)
De la critique...
Il nous semble qu’avant même de poser et de se poser les questions que immanquablement surgiront, il conviendrait de définir avec plus de précision la notion même de « critique littéraire ». Nous lisions récemment sur le site de Fabula un article sur le livre que Dominique Viart a consacré à l’œuvre de François Bon ; après avoir loué l’intensité et (...)
L’APPEL
A Lacan ses lacunes (MissTic, la belle graffiteuse) C’est là, sur l’autre scène, que se dénoue ce jeu à la fois opaque et cohérent, celui dont le secret, naguère signe vide, se remplit et se reconnaît : lente reconquête sans noyau ni contour, où les deux se rejoignent dans le sillage de cette main d’ombre jusqu’au nœud de son inaltérable effacement. Ni (...)
RIMBAUD, LE FILS
À Pierre Michon, à ce qu’il fut, à ce qu’il est, où qu’il soit Frêle noyau, livrant ses choix aux vents, aux carrefours, aux brins d’herbe, pierres gisantes où ne demeure que ce qui devient deux, s’innocente, s’incurve, s’abaisse à ses propres poussières... Ici le lieu n’est plus enclos ni territoire, don d’emblée saisi, lest de chance, dépouille des lois. (...)
SÃO LUIS DO MARANHÃO, BRASIL
Toison, moelle des feux, frayeur du lieu qu’ils peuvent enfin trouer et teinter pour en détisser la rumeur, faces se mirant en creux comme pour y remonter l’Autre, fils des vents, derviche du côté des lumières, qui s’écarte, se laisse porter, glisse où la houle l’entraîne - lui qui n’a connu ni le baiser qui parjure, ni la main qui berce et délie... (...)
Parages...
« On n’aime pas parce que, mais malgré ; non pour les qualités mais malgré les défauts. » William Faulkner « Celui qui est incapable de faire un mauvais tableau ne mérite pas d’en réussir un bon. » Max Ernst « Un temps long avait passé, aussi peu racontable que l’oubli. Vous le savez : N’existe que ce qu’on dit. Ni vous ni moi ni personne n’existons sans (...)
Désigner
Nommer. Ce qui en vient appartient déjà à l’oubli, au bris, au ressac, aux fêlures... Tout nom, tien ou d’autrui, est chose inguérissable ; c’est d’un biais plus dru que toute lame qu’il te faut l’évider en ce jour de traversée vers la « pure contradiction », cette « joie de n’être le sommeil de personne » dont Rilke nous voulait les silencieux témoins... (...)
Ellipse et laps
8h45 Une femme traînant une valise m’accoste alors que je suis en train de retirer de l’argent au distributeur automatique de billets. Mon bon monsieur, moi je suis une chaude, j’aime le sexe. Mais n’allez pas le dire au voisin, là dans la rue. 11h32 Un petit garçon emprunte un livre à la médiathèque. J’ai pas envie de le rendre de toute ma (...)
Les états du désert
Certainement, il n’y a pas un art aussi intelligent que celui d’aujourd’hui. Il n’y a même que ça : de l’art intelligent, c’est bien le problème. Le problaiaime ! mais pourquoi un problème ? Parce que justement, il n’y a plus d’art, il n’y a plus que de l’art intelligent, c’est à dire, autant qu’il y a d’artistes, autant d’idées de l’art. Les artistes ne (...)
Corps célestes sans concession
La justice chinoise a interdit la vente de parcelles de la Lune, jugeant que les corps célestes n’étaient la propriété de personne, rapportent samedi des médias chinois. La cour d’appel de Pékin avait été saisie par une société, l’Ambassade de la Lune en Chine, qui vendait des concessions lunaires au prix de 600 yuans l’hectare. En trois jours, écrit (...)
L’enfance de la question
Les étoiles c’est des morceaux de soleil. ’’Comment Jésus peut-il faire le soleil ?’’ Avec des morceaux de lune. ’’Qu’est-ce que c’est que la lune ?’’ C’est quand il fait noir. ’’Mais qu’est-ce que c’est ?’’ C’est une boule. ’’Elle est grande ?’’ Oui comme le soleil. ’’Il y a plusieurs lunes ?’’ Oui. ’’Combien ?’’ Il peut y en avoir deux. ’’Pourquoi (...)
Mars
Je commençais à soupçonner que me manquait la faculté de reconnaître, chez les gens, la méchanceté ou la bêtise ; en d’autres termes : peu à peu je me rendais compte que chacun savait à quoi s’en tenir sur le bien et le mal mais que, contrairement à tous les autres, je ne savais pas ce qui était bien et ce qui était mal, je ne savais que ce qui était (...)
Tu es bien portant et tu vas te perdre
Il aurait bien voulu l’aimer dans sa langue, et par sa langue à lui ; or, au lieu de cela, il se mit à la regarder fixement, d’un air de menace. Après le premier instant d’étonnement elle se mit à avoir peur et pas seulement pour lui faire plaisir. Il jouait avec la pensée de la tuer, ou du moins de lui voler ou de lui détruire quelque chose ; personne (...)
car
Je vis mais sans vivre en moi-même tant j’espère une vie meilleure, et je me meurs car je ne meurs. Thérèse D’Avila
Sommeil
Dormir ce n’est pas seulement allumer le capiteux lumignon rouge dans la chambre obscure pour que le corps inconscient puisse vaguer à son aise en lui-même ou s’il prend l’idée d’aller au cinoche du cerveau être chauffé à blanc par les stridences supportrices de sa conscience rêveuse, laquelle se trouve intéressante et voudrait bien se mettre en scène. (...)
Ce qui se donne à lire se donne à lire par citations
Pour ceux toutefois qui ne considèreraient pas gl comme une réponse satisfaisante - pour en avoir d’abord attendu une réponse -, ceux à qui gl ne dit rien - pour avoir d’abord cru que gl ne disait pas rien - et qui, on se demande pour quel repas, continueraient à baver sur place, suggérons que la question théorique, élaborée, sûrement (métalangue - (...)
Afin de désobéir encore
Il n’y a jamais eu autant de mythes, concurrences de mythes durant l’histoire humaine, que maintenant : Femme divinisée. Mort adorée. Démocratie plus violente et plus inégalitaire qu’au temps de Périclès. Guerre du sujet contre lui-même dans la névrose qui n’est que le récit secret de l’assujetissement. Fétichisme technicien. Jeunisme grégaire sauvage. Pis (...)
Fureur en ut
Quand la fureur utérine surprenait la duchesse de Villadarias, rien ne pouvait la retenir. Elle s’emparait de l’homme qui lui excitait l’instinct, et il devait la satisfaire. Cela lui était arrivé plusieurs fois dans les assemblées publiques, d’où les assistants avaient dû se sauver. Casanova, Histoire de ma vie, vol.11, page (...)
Où va
Puisque nous tournons en gardant pour centre le jour, son revers et notre repos doivent alors se superposer, à l’heure où une séquence de mots ne peut parvenir qu’en essaim de voix, enveloppant dans une étoffe douce mon corps qui filtre de moins en moins, la porte fermée, les yeux clos, au moment de glisser dans le sommeil la source de lumière où (...)
Bleu
L’aurore boréale se présente la plupart du temps comme un phénomène lumineux d’un bleu foncé, bleu gris ou bleu vert. Nous savons que ce sont là les couleurs qui accompagnent en général les réactions de l’énergie d’orgone. Elles peuvent être facilement observées dans les protozoaires, les cellules cancéreuses, les bions de toutes sortes, les enveloppes des (...)
L’étoile
La mort, la venue vers soi de la mort, c’est aussi ce souvenir. C’est comme le présent. C’est entièrement là, comme le souvenir de ce qui est arrivé, comme de celui qui va arriver, les printemps des années passées, amoncelées, et celui qui vient, une feuille à la fois, au bord d’être là, avec nous. C’est, de même, l’explosion de cette étoile qui s’est (...)
Le voyage que, tous, nous essayons de faire
Nous sommes, en réalité, appelés par des quantités d’endroits, par des côtés lumineux, par des soleils, par des rayons, et aussi par le côté noir. Mais c’est le côté noir que nous préférons. Si j’ai décrit Hélène belle, seule, sensuelle, une magnifique jeune fille qui pouvait tout attendre de la vie, et si je lui ai fait préférer le trou noir dans lequel elle a (...)
Tu es bien portant et tu vas te perdre
Il aurait bien voulu l’aimer dans sa langue, et par sa langue à lui ; or, au lieu de cela, il se mit à la regarder fixement, d’un air de menace. Après le premier instant d’étonnement elle se mit à avoir peur et pas seulement pour lui faire plaisir. Il jouait avec la pensée de la tuer, ou du moins de lui voler ou de lui détruire quelque chose ; personne (...)
Au milieu de la ville
La femme et l’enfant sortirent de l’immeuble sur une rue tranquille où, éblouis par la lumière grêle de l’après-midi d’hiver, ils fermèrent les yeux. Ils allèrent vers le centre de la ville par une rue où roulaient beaucoup de voitures, avec des banques à droite et à gauche, l’une se reflétant dans l’autre. A un feu rouge l’enfant imita le personnage du feu (...)
De l’affirmation
L’Occident, c’est cette civilisation qui a survécu à toutes les prophéties sur son effondrement par un singulier stratagème. Comme la bourgeoisie a dû se nier en tant que classe pour permettre l’embourgeoisement de la société, de l’ouvrier au baron. Comme la capital a dû se sacrifier en tant que rapport salarial pour s’imposer comme rapport social, (...)
Hallali sur l’hanami
Le chef de la météorologie nationale nippone a dû faire des excuses publiques mercredi après avoir annoncé prématurément l’ouverture de la saison des cerisiers en fleurs, rituel printanier célébré chaque année par le Japonais. La saison annuelle du « hanami » (« regarder les fleurs » en japonais), qui dure souvent moins d’une semaine, draine des millions de (...)
Univers, univers
Elle sait qu’elle fait partie de l’espèce, d’un troupeau immense planétaire. Elle jette son temps avec mépris, à sa mort personne ne pourra jamais la soupçonner d’avoir fait quelque chose pour quelqu’un, elle n’aura participé à rien d’autre qu’au roulis hagard du quotidien. Elle pense qu’ailleurs rien ne se produit, elle ne respecte pas la souffrance, elle (...)
Cicatrice
Nous étions sans sommeil : couchés dans les roues d’horloge de la mélancolie, et nous courbions les aiguilles comme des férules, et elles jaillissaient en arrière et elles fouettaient le temps jusqu’au sang, et tu parlais à des crépuscule grandis, et par douze fois j’ai dit "tu" à la nuit de tes mots, et elle s’est ouverte, et elle est restée ouverte, (...)
L’évènement
Il semble que notre problème, en cours de route, ait tout à fait changé. Nous demandions quelle était la nature des compatibilités et des incompatibilités alogiques entre les évènements. Mais, dans la mesure où la divergence est affirmée, où la disjonction devient synthèse positive, il semble que tous les évènements même contraires soient compatibles (...)
La raison vide de vraie pensée
« ...Et nous pensons que depuis quatre cents ans la conscience européenne vit sur une immense erreur de fait. Ce fait est la conception rationaliste du monde qui dans son application à notre vie de tous les jours dans le monde donne ce que j’appellerai « la conscience séparée. » Vous allez tout de suite comprendre ce que je veux dire. Vous savez tous (...)
Spéléologues
Des spéléologues, c’est ainsi qu’on appelle ces gens qui ont voué leur vie explorer des grottes, et qui suscitent toujours le plus vif intérêt surtout chez les citadins lecteurs d’illustrés, ont récemment exploré une grotte située entre Taxenbach et Schwarzach, qui tait jusqu’ici reste complétement inexplorée, comme nous l’avons appris par le journal. A (...)
NYC
Dans le baiser de qui la langue est dans la bouche de qui ; deux langues sont dans deux bouches, une et une langue est dans une et une bouche, deux langues sont le baiser. Ainsi la lumière dans l’avenue, l’avenue dans la lumière, la lumière dans la pluie et la pluie dans la lumière selon une incessante alternance. Heureusement sinon comment le (...)
Ma langue va mourir
Ma langue va mourir. On le dit, et sans doute en va-t-il des langues comme des civilisations, des religions. Ma langue va naître puisque j’écris, puisque nous l’écrivons, la parlons. Il faut à cette jeunesse toujours commençante le support d’une insondable vieillesse. Qui parle de décadence ? Les moribonds seulement, les muets, les traitres, les (...)
Discordante bande son
23 novembre New Orleans Amour en poudre, en cendre, en pleurs. Le monde me redevient opaque et ordinaire. Poulet au chocolat. Sandwich de dinde aux huitres frites. Je tire un rideau de larmes sur le Mississippi. Assise en tailleur dans l’herbe, béate et souriante, une femme me masse la plante des pieds avec une bouteille de Coca. L’Amérique est (...)
vider le cache
Le livre est un vague amas de brouillons contradictoires. Je l’ai examiné une fois : au troisième chapitre le héros meurt, au quatrième il est vivant. c’est à cause du nom vous savez, un nom c’est juste quelques lettres il pouvait changer de nom chaque chapitre la mort du héros, c’est pour semblant J’écris sans imagination, par manque d’imagination. (...)
TROUBLEtrouble
une façon de se sentir épars éparpillé, papillon paille et papille pas pire mais pille pile poil la fois [tre] important de cette chose coupe te pose de soi cette importance là à côté de soi, comme une autre personne mais personne autre que soi, [celle] n’a plus qu’une feuille d’importance mince où à glisser entre soi et toi un soir une façon de se (...)
Tenir un journal
« Ni rature, ni reprise, ni biffure. Les phrases comme elles viendront, sans les comploter. Et interrompues sitôt que suspendues. La syntaxe à l’avenant de la composition... Enfin peut-être parviendrais-tu, dans la faible mesure de tes moyens, émuler tes contemporains, racontant leur vie, pissant de la copie de vécu - et s’y croyant. Tu aurais pu (...)
Physionomies des caractères combinatoires
[............................................................. A.pproche de ... Le paysage se traduit par une modification imperceptible, comporte certains signes, lettres ou figures gravés entraînant des zones de grande amplitude jusqu’aux jours du grand dialogue compos. B.alisage des corps ... En particulier, dans ce cas, Il est (...)
le champ d’une réponse se situe à mi-course
attendu qu’il y soit ... mais pas plus que ou est-ce la facilité encore ? felicit elle dit d’humeur, et moi j’appelerai d’un nom indéfini imprononçable je dirai : c’est ton nom. et sur ce nom viendra la couleur. nous aurions su préparer sa venue, une place. part. part du lieu, un espace, (...)
CO-INCIDENCE 3
ça pourrait paraître suspect je m’étendrais volontiers sur une foule de petits n’importe quoi (un peu plus loin : assise répète (la foule) : n’importe quoi n’importe quoi n’importe quoi n’importe quoi n’importe quoi n’importe quoi ... n’importe quel petit n’importe quoi fera figure de suspect pourvu qu’on s’y tende. v o u s l’ a t t e n d r e z (...)
flanc sur champ
je ne prépare rien, rien du tout un tout que je laisse m’écraser l’ombre jusqu’à s’asseoir sur ses genoux un tout que j’avale en faisant comme si l’air tait d’air et non pas le lieu du vertige je ne prépare rien, rien devant Je laisse faire le vide, se faire vide est la chose la plus difficile que je connaisse, (...)
d’ailleurs sur elle
j’ai perdu l’impatience ne me demandez pas comment, ça c’est fait seul, dans le fond la photo tant attendue ne change rien à notre affaire ce qui fait que ça change c’est le fait du passage à une autre perception.imperceptible. cette sorte de décor des choses on y évolue en croyants les arbres tordus sont tordus, les maisons casses casses les (...)
________finira par arriver / quelque chose finira par
c’est mettre les mains dans la terre, et les mains entraînent d’autres penses ou à penser à autre chose ce qui est presque pareil, sauf que là les penses naissent des mains et peut-être même de la terre qui les transmet aux mains, des penses de terre. on pourrait croire que ce sont des penses de rien tant elles sont différentes de c elles (...)
chambre d’espacement 2
ça vous tombe dessus d’un coup BLANC comme vide, vide la chambre lu mire cligne l’œil ébloui où ? est où dit-il de l’œil qui cligne, devrait-il soulever voilure pour mer haute ? ou rester amarré bas plus bas, on gagne en air, l’air de rien permet d’être la foule permet du dos rond l’anonyme silhouette furtive, ne plus savoir si oui ou non ne plus compter (...)
HA billage 3 [ au sec]
montage et habillage face [3] des monturesne m’étaient étrangers ni lui ni sa monture de divers composants : une devanture, deux côtés, une arrière cour et un fond vitré.[l’intérieur ayant une capacité évidente démolir l’extérieur] NOTICE 1. Quand on souhaite que visage et à côtés soient posés perpendiculairement au sol seulement une surface tanche (...)
HA billage 2 -
je debout sur la chaise la mère plus basse accroupie l’œil froncé sur je dois rester droite ... reste droite dit la mère accroupie tourne un peu sa tête à droite puis à gauche, elle veut dire, mais les épingles dans sa bouche les épingles si plantes ... elle en tire une doucement et pique sec hop avec l’autre l’autre main comme (...)
HA billage 1 -
est-ce toi qui me / me tu /me touches tu trop /si tu me touches me touches l /appuie fort rien n’empêche l’orientation c’est toi qui me / tu touches ce que tu et je / insiste voir sur ce qui touche n’est pas plus bas que ce qui ne pas / mais toi où ? / de moi cavale / dans quoi exactement est-ce toi qui me vraiment ? /touches tu ou appuies (...)
M_O_U_V_e_M_E_N_T_S ____un deux troits
simple jardin déroule lumière de course... solanum dulcamara ... solanumnigrum ... perce persiennes à petite échelle marque dessin au mur dessin changeant ou est-ce le mur ? décolle, lève toi veux-tu lavabo eau et eau, eau et rires, corps --- elles s’enduisent plusieurs couches, le matin visage de crème lisse ----. similairement (...)
entre peaux entre côtes entre mises entre vous : nous
une fenêtre devant / une fenêtre derrière nous et yvonne suit la course à ne pas s’y noter, ne pas s’étrangler la gorge entre baillante saute la perche yvonne, crache cache (se souvient encore vivement de leur première rencontre, et de qui présenta yvonne à l’achat, adoption immédiate, remerciements écrits)se penche la première fenêtre sentant (...)
état des lieux > > qques pistes mêmes
sur le mur trois taches blanches trois portraits : même taille, même lieu, même regard [] [] [] elle pense : c’est lui, c’est lui, sûrement.pas au même âge, mais ici, toujours ici, assis sur le même banc,le banc prend de l’âge en même temps que lui il s’écaille par endroit et il devient plus clair, un Véronèse presque tendre, (...)
Avec le feu
On oublie parfois ce que l’on écrit, sa portée. C’est peut-être aussi pour ça qu’on écrit. C’est assez beau du reste l’idée que cette portée est musicale et rien d’autre que cela le sens qu’on veut y mettre, que l’on veut y insuffler, c’est dans cette direction qu’il faut aller, à l’oreille, suivre son instinct Depuis si longtemps cette phrase, entre nous, (...)
Écrire, écrire, écrire...
« A vrai dire, je me sens plutôt fatigué. J’écris sans arrêt, presque d’une aurore à l’autre, produisant un chapitre par jour... ou plus. Quelle chose grande et puissante que l’art ! Étant donné ma position, je devrais tenter quelque chose... oui, m’agiter, me démener, brouiller ma piste... Bien sûr, il n’y a pas de danger immédiat, et j’ose dire qu’il n’y (...)
Un journal
« Hélas, mon récit dégénère en un journal. Pourtant, il n’y a rien faire ; j’ai pris l’habitude d’écrire, au point que je suis maintenant incapable d’y renoncer. Un journal, je l’admets, est la forme la plus basse de la littérature. » La méprise, Vladimir Nabokov, Gallimard, Collection Folio n°2295, 1991, (...)
La zone
« La zone est peut-être un système très complexe de pièges... Je ne sais pas ce qui s’y passe en l’absence de l’homme, mais à peine arrive quelqu’un que tout se met en branle... La zone est exactement comme nous l’avons créée nous-mêmes, comme notre état d’âme... Je ne sais pas ce qui se passe, ça ne dépend pas de la zone, ça dépend de nous. » Stalker Andreï (...)
La forme d’une ville
« La forme d’une ville change plus vite, on le sait, que le cœur d’un mortel. Mais avant de le laisser derrière elle en proie à ses souvenirs - saisie qu’elle est, comme le sont toutes les villes, par le vertige de la métamorphose qui est la marque de la seconde moitié de notre siècle -, il arrive aussi, il arrive plus d’une fois que, ce cœur, elle (...)
FRESHLY FOUND LABYRINTH
Elle appelle plusieurs fois de suite à la maison. Je sais qu’elle va passer ce soir. Avant qu’elle arrive je dispose ma caméra dans un endroit bien placée, cadrant à la fois toute la salle à manger et tellement en évidence qu’on ne la voit pas. Enfin j’espère. Elle passe. Elle n’enlève même pas son manteau, ne défait pas son épaisse écharpe. Peu importe. (...)
MORDRE ET RÊVER
des extraits choisis de conversations volées ne peuvent être reconnus contre moi que mes écrits des séances de media training pour apprendre aux magistrats à communiquer avec la presse et à contrôler l’information La parole est au procureur cet avis tient lieu de faire-part comment ai-je pu dire un truc pareil ? car il ne s’agit pas de se faire (...)
LA COULEUR D’UN MONOLOGUE
certains persistent à confondre colère sourde et atonie rage froide et somnolence on ne partage rien ou si peu... l’épreuve de force est inévitable nous sommes allés au maximum de ce que nous pouvons faire compte tenu des contraintes qui pèsent sur nous le maximum dans la limite du raisonnable l’épreuve de force est raisonnable la diversité est (...)
L’intermédiaire
Chassé du pays, il se replie vers ce qui sera selon l’expression d’un enquêteur son “sanctuaire affectif.” Il vit en état de prostration, incapable de communiquer autrement que par écrit. Leur intimité n’est pas un secret pour lui. Pendant plus de quinze ans, il règne en maître sur sa propriété. “Un type froid et méprisant. Un vrai con”, déclare le (...)
BLEU TRES NOIR
on dit que les bords de côte regorgent de requins Les gens d’Aceh ne veulent plus manger de poisson du ciel ce ne sont plus que de vastes et innombrables langues de terre vierges D’un bleu très noir Plus âme qui vive Plus de traces Que la mémoire de ce qui fut Les personnes interrogées y voient l’assurance d’une belle vie et plein de vacances selon (...)
Créateur d’intérêt
C’est votre personnalité qui compte pour nous. Des projets qui nous rapprochent. Négociateurs de créances. Recherchons des candidats sachant convaincre. Recrutement immédiat. Entrez dans la vie active en poursuivant vos études. Excellence des goûts, qualité de l’accueil. Goûtez au plaisir d’entreprendre. Rapide progression de carrière possible. (...)
La scène
La peinture est déjà là. Avant que tout commence. C’est par là que tout commence. C’est une toile tendue. On ne voit qu’elle en patientant dans la salle, en attendant que se lève un rideau qui n’existe plus depuis longtemps. Les acteurs entrent en scène, dans le noir. Comme par mégarde. La salle chuchote. Ca commence, murmure qui se tait comme une (...)
LIMINAIRE le 20/12/2024 : un site composé, rédigé et publié par Pierre Ménard avec SPIP depuis 2004. Dépôt légal BNF : ISSN 2267-1153
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