HALD (Jutland)
Tu es cette heure d’exil, ouverte à l’enfance des gestes. Au silence des galets, à leur avidité, lisse, aveugle. Au trop plein d’herbes minutieuses.
Qui te dira pourquoi est-elle revenue, la chance que tu ne guettais plus, trace mouvante du partage ?
Tu te tais, tu te cognes, de partout tailladé, avec un sourire de vieille pierre, alors que le jour tombe, abrité, dessaisi, derrière les arbres. Qu’au moins tu ne sois pas libre, qu’on ne te laisse pas le choix du monde, que l’envie te reprenne, du rien, pour rien, sans t’arrêter...
Tu les suis, avec en toi toutes les anciennes questions, et les retours, et les lumières, depuis que l’herbe se déroule... Une fois, tu as ôté les murs, vu le ciel intact, t’y es perdu... Puis tu repris la nuit, avec dedans, comme une ligne que l’on peut imaginer droite, la vaine réponse.