sur le mur trois taches blanches trois portraits : même taille, même lieu, même regard[] [] []
elle pense : c’est lui, c’est lui, sûrement.pas au même âge, mais ici, toujours ici,
assis sur le même banc,le banc prend de l’âge en même temps que lui il s’écaille
par endroit et il devient plus clair, un Véronèse presque tendre, presque gris
son visage aussi, même jeune parait gris, un peu lointain, même jeune,
il paraît inaccessible.elle vient plus près, se penche proche comme pour parler
elle suit le contour doux du visage doux, il sourit doucement, retenu, un
sourire gris semblable au reste, la couleur est à l’intérieur de si près on la sent
sourdre elle est si près à présent qu’elle voit le reflet de ses yeux elle
elle se regarde le regarder, elle se regarde, elle le regarde elle pense, j’y
suis, ça y est, je suis dedans...elle redresse l’un des cadres qui penche
un peu sur le mur noir, trois taches blanches à l’intérieur même.