Si toutes les feuilles de tous les arbres avaient une langue et si ses langues parlaient de vous, si elles vous décrivaient le jour et la nuit pendant des siècles, elles ne pourraient pas dire qui vous êtes.
Laura Vazquez, La semaine perpétuelle, 2021
Le temps, ici, n’a pas lieu
Une suite de séquences brèves, sans que l’image se modifie de façon (...)
Au lieu de créer une distance
J’avais entendu une de mes collègues en parler à la bibliothèque. Je n’ai pas réalisé tout de suite qu’il s’agissait de l’exposition dont nous avions vu des reproductions avec Nina sur le quai d’une station de la ligne 1, la semaine précédente. J’ai proposé à Caroline qu’on s’y rende. Un but de promenade. Partir sans (...)
Frédéric Boyer revient sur le décès d’une enfant de huit ans, en août 2009 dans la Sarthe, à la suite de sévices infligés par ses deux parents. « Les enfants découvrent que les histoires les plus terribles sont en réalité celles qu’on leur fait vivre. » L’auteur s’adresse à l’autre qui est lui, afin de mettre à distance la violence inouïe, l’horreur (...)
L’esprit d’escalier
À l’intérieur du métro, à la correspondance de la station Bastille, montant les marches de l’escalier pour rejoindre la ligne 1 depuis la 5, derrière l’homme qui vient de chanter en jouant de la guitare dans notre rame, nous assistons à une scène insolite. L’homme se retourne vers un homme noir, descendant l’escalier, boitillant, une (...)
Chaque mois, un film regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux.
« Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ».
Jorge Luis Borges, Fictions
C’est la cinquième année que je reviens au Japon avec (...)
Une absence de point final
Les valises tournent lentement sur le tapis roulant de l’aéroport. On regarde son manège monotone, l’air hagard, les yeux fatigués, baillant, le visage terne, les vêtements froissés. Certaines valises passent plusieurs fois devant nous, personne autour de nous ne les prend. Dans le même état d’attente et d’effroi, épuisés (...)
Pour faire le portrait de son père qui porte le nom d’une île en Louisiane sur le point de disparaître, Hélène Gaudy utilise les mêmes outils que dans son précédent roman, Un monde sans rivage, « l’observation, la déduction, les mots et les images, une enquête de proximité pour mieux le découvrir, le rencontrer. » Un récit sensible et mélancolique sur cet (...)
Entre deux nuages
Difficile à contrôler, ça n’arrive jamais à l’instant prévu, à l’endroit qu’on imagine. C’est désarçonnant. Premières marches de l’escalier en colimaçon, dans une sculpture monumentale de plusieurs étages (sculpture symphonique de Gabriel Loire, entièrement incrustée de vitraux colorés). On monte sans prendre garde à la hauteur du bâtiment, (...)
Le temps d’un flottement
C’est à chaque fois différent mais le même trouble nous submerge. Treize heures d’avion ce n’est pas rien. Décollage depuis Roissy, en début d’après-midi. On n’arrive que le lendemain. Mais entre-temps c’est la durée du voyage qui s’allonge comme suspendue, maintenue en l’air, semblant ne pas avancer. Deux journées se confondent en (...)
Il y a un jeu de lumière et d’ombre. Une pièce qui s’écoule parallèle à cette pièce et quand tu pars de la pièce, un léger déclic et tu tournes. Un visage distinct et la foule, qui se multiplie.
Cole Swensen, Nef, 2005
Cet appel d’air et de lumière
Je continue à scruter l’horizon en espérant voir le fameux rayon vert. Lire dans ses propres sentiments, (...)