Ça s’en va et ça revient
Chaque jour se lève avec des airs de recommencement, et pourtant il porte en lui l’étrange familiarité d’un déjà-vu. Les gestes se répètent, les mots suivent des chemins battus, les pas retombent là où ils sont déjà passés. On avance comme à tâtons, mais les contours sont connus, le décor à peine changé. Ce qui semblait nouveau (...)
Ni des origines ni des jaillissements
La paysage disparait sous la brume. Au-delà du toit des premiers immeubles parisiens, le reste de la ville sombre sous un voile blanc renforçant l’impression d’isolement. L’espace réduit à ce qui nous entoure. Perdu sur une île au milieu de l’océan. On distingue certains bâtiments remarquables, on met du temps à (...)
Chaque mois, un film regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux.
« Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ».
Jorge Luis Borges, Fictions
J’ai des souvenirs que je n’ai pas choisis, des (...)
Des lumières et des ombres
Dans l’obscurité vacillante d’une salle de projection oubliée, l’écran s’illumine soudain, mais ce n’est pas un film qui commence. C’est une mémoire fluide, un flux d’images qui s’écoulent comme des rivières de lumière, se déformant à chaque instant, glissant entre les doigts. Les premières scènes montrent une forêt qui respire, (...)
À l’heure où la technologie redéfinit nos manières de penser, de créer et d’habiter le monde, l’imaginaire des villes occupe une place centrale. Comment raconter la ville autrement ? Comment les outils d’intelligence artificielle (IA) peuvent-ils, tout en nous aidant à inventer des paysages variés, nous aider à voir la ville autrement ? Tels sont les (...)
Dans un état de suspension
L’atelier est une épreuve. Une improvisation. Un fil tendu sur lequel on marche en équilibre précaire, instable. Chaque jour, ne jamais savoir ce qui va suivre, si ce qu’on a prévu fonctionnera bien, s’il sera compris, accepté. Le temps que cela va prendre. On a beau programmer les différentes journées de l’atelier, imaginer (...)
Ce n’est ni le lieu ni l’heure
Pour filmer, il faut sortir de chez soi. Pour sortir de chez soi, il faut du temps. Pour avoir du temps, il ne faut pas travailler. En cette fin d’année, au travail, les tâches s’accumulent ne me laissant que peu de temps. À chaque fois que je peux sortir, le temps maussade, le ciel gris, m’en empêche, il y a si peu de (...)
Quand je ne dis rien je pense encore
Chaque phrase hésite à se poser, chaque ligne vacille comme si elle allait s’effacer avant même de s’inscrire. Dans l’étirement de l’instant, cet intervalle qui amplifie la tension, qui en retient l’élan, le mot tarde à venir, presque à contretemps. Il faut attendre, parfois longtemps, que le bon mot se forme, qu’il (...)
Chaque mois, un film regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux.
« Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ».
Jorge Luis Borges, Fictions
C’est un lieu qui n’est ouvert qu’une fois par an. Le (...)
Rien ne distingue les souvenirs des autres moments
J’ai parlé. Je l’ai fait. Les mots sont sortis, fluides, portés par le souffle. Une trajectoire assurée. Chaque syllabe, chaque nuance. Et maintenant, là, le silence. Rien. Un rien épais, vaste, saisissant. Je tends l’oreille, j’attends. Rien. J’écoute l’enregistrement, aucun son, une ligne plate. Où (...)