Dans le cadre du projet de Constellations sonores lancé par les bibliothèques de Paris et réunissant six d’entre-elles autour des sons de la ville, à l’occasion de leur festival numérique Numok qui aura lieu du 28 mars au 18 avril 2020, je réalise pour la Bibliothèque François Villon une série de portraits sonores qui seront intégrés et diffusés dans l’application Listeners créée par le musicien Eddie Ladoire et sa société Unendliche studio.
La deuxième personnalité à qui j’ai demandé de nous parler de son rapport aux sons de la ville, est musicien, il habite Paris dans le 10ème, rue Martel, il est compositeur, il est notamment l’un des fondateurs du trio Gotan Project, il s’agit de Philippe Cohen Solal.
Philippe Cohen Solal est un musicien, créateur du label Ya Basta !. Il a découvert Keziah Jones jouant devant une terrasse parisienne et a produit ses premières maquettes. C’est lui aussi qui a présenté Zazie au label Mercury. Directeur musical pour Virgin, il a été l’un des premiers music supervisor en France et a travaillé sur les musiques de films d’Arnaud Desplechin, Nikita Mikhalkov, Lars von Trier, Bertrand Tavernier ou Kieslowski, puis a composé plus tard pour Tonie Marshall, Christian Vincent et Didier Le Pêcheur. Il est l’un des fondateurs du trio Gotan Project, qui a amené l’univers du tango vers un mariage particulier avec la musique électronique. En mai 2006, ils sortent leur deuxième album, Lunático. Gotan Project a entamé une tournée mondiale au début de l’été 2006. Après des concerts à l’Olympia à Paris, à l’Opéra de Vienne et au Hollywood Bowl de Los Angeles, celle-ci s’est prolongée jusqu’à la fin de l’été 2007. Son premier album solo depuis Gotan Project sort en 2018. Paradis Artificiel(s) est composé sur des textes de Charles Baudelaire, et inspiré du Club des Hashischins de Théophile Gautier. Il travaille en ce moment sur un ambitieux projet réunissant des musiciens étrangers vivant dans le 10ème.
Le parcours musical de Philippe Cohen Solal :
Les sons de la ville, par Philippe Cohen Solal :
La parution de cet article coïncidence avec la sortie du nouvel album de Philippe Cohen Solal écrit avec Chassol. Comme le vin, il est intéressant de mettre la musique à l’épreuve du temps. C’est ainsi que Mind Food a été composé et enregistré il y a une vingtaine d’années. À l’origine, le compositeur a eu l’idée de créer une musique pour un film imaginaire ou un film à venir. Pendant cette période de sa vie, il composait beaucoup pour des films de fiction, des documentaires ou des publicités comme il le raconte dans notre entretien. Il a toujours aimé travailler sous la contrainte d’un scénario ou d’un réalisateur, mais il sait aussi que les meilleurs films sont souvent ceux où les images ont été assemblées sur une musique déjà enregistrée ou composée. The Thomas Crown Affair avec Steve Mc Queen et Faye Dunaway, qui est la principale référence pour les arrangements sur Mind Food, est l’un de ces rares films, où le réalisateur Norman Jewison a décidé de suivre le tempo de la partition de Michel Legrand et non l’inverse.
Cet album est un excellent cru qu’il faut écouter sans modération !