Quand on se promène dans le quartier de Mission, notre regard est tout de suite attiré par les grandes fresques murales colorées aux sujets politiques ou sociaux qui décorent les murs des bâtiments.
Il y a environ 600 peintures murales dans San Francisco, dont la majorité se trouvent dans le quartier de Mission : Balmy Alley, Clarion Alley...
Un peu d’histoire tout d’abord : même si les murals ont toujours fait partie du langage de la communauté mexicaine, c’est au 20ème que ces gigantesques fresques célébrant l’histoire et l’héritage culturel de l’Amérique latine devinrent une véritable tradition. Encouragés et financés par le gouvernement mexicain, des artistes comme Diego Rivera ou Jose Clemente Orozco et David Siquieros ("Los Tres Grandes") sont devenus les maitres incontestés des fresques murales.
Dans les années 60, les chicanos (mexican-americans) inspirèrent une nouvelle génération de muralistes qui continuèrent la tradition en traitant des sujets sociaux et politiques. Et c’est comme ça que le mouvement démarra dans le Mission District de San Francisco dans les années 70, mené par des artistes locaux et des groupes de femmes comme les Mujeres Muralistas (on peut apercevoir leurs premières fresques dans Balmy Alley).
Ces fresques communautaires (community murals) sont peintes par et pour les communautés dont elles ornent les murs. Elles reflètent les besoins, espoirs et rêves des membres des communautés qui les créent. Elles défendent des opinions politiques, des valeurs familiales, une fierté culturelle ou représentent des événements historiques.
On peut retrouver tous ces « murals » simplement en se baladant dans les rues de San Francisco (voir la carte des murals).
Beaucoup d’enseignes et de commerces à San Francisco font également appel à des graffeurs pour habiller et enjoliver leurs façades, faisant ainsi de la ville un lieu très coloré.
Artistes inconnus ou personnalités locales, on découvre au gré des déambulations dans les rues de San Francisco, de nombreuses œuvres dont celles du plus populaire d’entre eux, Banksy. On trouve facilement sur internet la plupart de ses productions ainsi que les adresses des endroits où elles se situent. L’activiste anglais originaire de Bristol est en effet passé plusieurs fois par San Francisco depuis 2001.
Comme je le rappelais dans cet article Graffitis palimpsestes sur les graffeurs du Brésil intervenus à Melun, j’ai repensé ici aussi au travail remarquable de Cassidy Curtis sur son site Graffiti Archaeology : Les photographies de graffitis évoluant dans le temps et dans les mêmes endroits, ont été prises à San Francisco, New York, Los Angeles, Londres sur une période oscillant entre 1990 et aujourd’hui. À voir également, ses nombreuses photographies de Graffitis et de Street Art sur son Flickr.