Au Cimetière du Père-Lachaise, dans le Jardin du Souvenir, on trouve de nombreuses stèles imposantes commémorant de récents accidents d’avion comme ceux de Charm El Cheikh, le 3 janvier 2004, ou de Maracaibo au Venezuela, le 16 août 2005. Mais sur Internet, sur Google Maps, j’ai découvert récemment une stèle virtuelle, celle des disparus du désert du Ténéré.
L’attentat du DC-10 d’UTA a coûté la vie aux 170 passagers et membres d’équipages du vol UT-772 reliant Brazzaville au Congo à Paris, via N’Djaména au Tchad le 19 septembre 1989. Il a explosé au-dessus du désert du Ténéré au Niger.
En raison de l’éloignement de l’endroit, des morceaux de l’épave se trouvent encore sur le site du crash.
Un mémorial a été construit dans le désert du Ténéré, par Les Familles de l’Attentat du DC10 UTA, association membre de l’association française des victimes du terrorisme, avec un financement de la Fondation de l’Attentat du DC10, à l’endroit exact du crash, où il reste encore aujourd’hui des débris de l’avion. Il est constitué de la silhouette du DC-10 au sol (visible du ciel), et d’une aile avec les noms des victimes.
Le mémorial a été construit à la main, en deux mois entre mai et juin 2007, il s’agit d’un cercle d’un diamètre de 60 mètres réalisé avec des pierres sombres, laissant apparaître, en réserve, le dessin d’un avion, sa silhouette dans le sable. 170 miroirs brisés représentent chaque victime, ils ont été placés autour de la circonférence du mémorial. L’aile droite de l’avion sur laquelle les noms des victimes se dresse dans le sable au bord du mémorial.
Le désert du Ténéré est l’un des endroits les plus inaccessibles de la planète. Les pierres du mémorial y ont été transportées par camion sur plus de 70 kilomètres.
Le Mémorial est donc visible sur Google Maps. Stèle virtuelle, dans un des endroits du monde les plus reculés, visible depuis n’importe quel endroit du monde. En mémoire de ces disparus.