Cet atelier d’écriture propose d’explorer la ville à travers Google Street View et le monde qu’il dessine, et d’apporter un nécessaire regard critique, une analyse de la représentation des territoires qu’il nous propose.
Google Street View est un service lancé en mai 2007, en complément de Google Maps et Google Earth, qui permet de naviguer virtuellement dans les rues de grandes villes. Il est un révélateur de notre expérience du monde et, en particulier, de la tension paradoxale entre notre indifférence quotidienne aux choses qui nous entourent et notre incessante recherche de connexion et d’interaction.
Associer ces images de la ville ordinaire à des bribes de fiction qui inventent à leur tour une autre ville. Écrire un texte de qualité ne s’improvise pas en quelques minutes, il s’agit d’une entreprise longue. Toutes les propositions de l’atelier doivent être considérées comme « un territoire à explorer ».
Cette exploration s’appuiera sur des thèmes liés à la ville, l’étude de références littéraires d’auteurs contemporains comme déclencheurs d’écriture, ainsi que d’exemples d’artistes produites à partir de Street View. Et notamment le site d’Olivier Hodasava, Dreamlands (Carnet de voyage virtuel).
« Les photographies aériennes nous donnent un accès indiscret aux lieux inaccessibles ou interdits de la ville, écrit François Bon, décalent notre vision de la ville ordinaire. C’est depuis ce moment que j’associe ces images à des bribes de fiction qui s’autorisent le fantastique, et recomposent à leur tour une autre ville ».
On est dans un lieu que l’on reconnaît sans pour autant y être vraiment, sans jamais y être allé, vague impression de familiarité, on retrouve certaines similitudes avec la rue dans laquelle on se promène régulièrement sans pour autant la reconnaître d’emblée. On va où l’on veut et même si tout autour de nous ne présente qu’assez peu d’intérêt, il y a cette possibilité d’agir à notre guise (liberté de mouvement même de manière illusoire) et nous grise un peu. On peut aller où l’on veut (que ce soit pour refaire le chemin déjà parcouru), retrouver ou vérifier par l’image une adresse avant de nous y rendre, mais la ville est neutre et anonyme (sans vie, sans bruits et si peu de volumes malgré les 360° de l’image) et quand on finit par y croiser des êtres vivants (habitants, passants, animaux, etc.) ils sont neutralisés (leurs têtes floutées pour qu’on ne les reconnaisse pas).
Chaque semaine, du 25 janvier au 18 avril 2016, je diffuserai le lundi matin la proposition d’écriture à partir de laquelle vous pourrez vous appuyer pour écrire votre texte que vous enverrez sur le blog Tumblr Le Tour du Jour en 80 mondes qui vient d’entrer cette semaine dans sa cinquième année d’existence.
Pour vous inscrire au blog et publier vos textes, il vous suffit de suivre le blog en cliquant sur ce lien :
https://www.tumblr.com/register/follow/letourdujour
Si vous n’avez pas de compte ou de blog Tumblr, il vous faut en créer un en cliquant sur Inscription en indiquant un email et un mot de passe.
http://letourdujour.tumblr.com/submit
Nous allons donc travailler à partir d’ateliers d’écriture et de captures d’images prises sur Street View sur le thème de la ville, pour écrire des textes, micro-fictions sur le lieu et le lien qu’on entretient avec lui. Il s’agit d’utiliser les outils du net pour arpenter la ville autrement, une « nouvelle manière de découvrir la ville, écrit Nicolas Nova, en hybridant un espace physique (les lieux) et virtuels (des histoires, des fictions) pour produire ni plus ni moins des légendes urbaines. » À partir d’une ville de votre choix, et de sa représentation virtuelle sur Street View, appréhender ce qui change profondément de notre imaginaire de la ville.
Une série de douze ateliers d’écriture parallèlement aux ateliers proposés sur cette même période aux étudiants en deuxième année de Sciences Po, ayant pour but l’écriture d’un récit numérique à partir des images de Google Street View et diffusé sur le blog Le tour du jour en 80 mondes.
Séance 1 : Fantasme de ville, ville rêvée, ville qu’on invente.
Séance 2 : Parcours dans la ville.
Séance 3 : La ville à travers le temps.
Séance 4 : Lecture vagabonde de la ville.
Séance 5 : Les faits ordinaires de la ville quotidienne.
Séance 6 : Le visage d’une ville.