Tout paraît calme et florissant. Le ciel est un mirage pour initiés. Une plume vole. C’est la dernière note d’un soupir. Mais il fait nuit. On entend son pas gronder au loin. Mais tout a déjà été rendu il y a longtemps. Du plus loin de l’horizon une tache noire se met à grandir, soulevant la poussière. Il n’y a plus de mirage mais des rues. Soleil couchant ou bien nuages bousculés chaque jour différents. Se poser en milliers de signes. Quelqu’un se lève. Un homme la main tremblante. Que d’histoires narrées qui n’auront pas d’écoute. Silence au-dedans de moi. Le poids de tant de rives sur une seule rue éclate comme l’orage. On voudrait bien entendre le silence faire enfin silence. La nuit à son travail. Comme en procession. Chacun déloge l’autre. À jamais figurants de ma mémoire. Nulle valise ne la rapatriera. Je me faufile hâtivement entre eux. Un homme tombe à la renverse. Et me voici, j’accours. Me voici en vie. Cavalier seul errant en sombres bâtiment à gauche sur cour. Accompagnant le jour versatile vers son déclin. Croyant apprivoiser tous les oiseaux. Le jour une fois encore redevient jour. Tout ce qui est autour déjà rongé. Un combat avec les monstres. Voleurs à la sauvette. Ne pas être aurait été un tel repos. Au faîte de la douleur un mot. Rendez-vous dans la ville et de ville en ville. Dans la lumière revenue. Sur les larges trottoirs qu’un orage soudain surprend. Encombrant ma rue de vos pas sans but. Un peu de poussière aux doigts. Les horloges marquent toutes une heure différente. Nous faisons ensemble un pas.
Texte écrit dans le cadre du projet de vases communicants sur le site de Michel Brosseau (qui a depuis changé de site, texte n’apparaissant plus sur son site je me permets de le mettre en ligne à nouveau ici). « Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. »