Vases communicants : François Bonneau (L’irrégulier).
En mémoire de Maryse Hache, de ses empreintes de bienveillance.
En savoir plus sur les Vases communicants et sur mes textes écrits à cette occasion depuis le début de l’opération.
C’est parfois domestique :
On aurait l’impression d’emmener une bête chez le vétérinaire. Evidemment blotti dans sa cage, l’animal ne voudrait plus sortir. Il faudrait plonger la main, dans la cage qui s’avère être plus longue que prévue, plus profonde que la longueur d’un bras, essayer d’attraper la bête, précautionneusement, tandis que s’abattent griffes et dents, il faudrait présenter sa paume, se montrer bienveillant, l’animal peut-être remonterait le long du bras pour nous sauter au visage.
Autant penser à autre chose. Autant se fredonner un air. Autant superposer des strates.
C’est la mouche qui se pose quelque part sur ton genou, que tu balaies du dos d’une main, qui fait trois tours autour d’une lampe et qui revient au même endroit.
Ça n’est plus un refrain. C’est une voie d’eau, que l’on écope à la passoire.
Autant penser à autre chose. Ne pas se laisser recouvrir.
Mais elle revient, la couverture, rampe doucement, venue des pieds pour arriver jusqu’au menton. On aura beau la mettre en boule, elle ne restera pas froissée. Elle se déploie, d’elle-même, inexorable, vient recouvrir encore, des pieds au menton.
C’est parfois domestique. Autant penser à autre chose.
« Domestique » a été composé et rédigé par François Bonneau (texte et pièce sonore) pour une mise en ligne le vendredi 2 novembre 2012 sur le site liminaire.fr en échange du texte « Distant Fingers » de Pierre Ménard sur le site François Bonneau dans le cadre des « vases communicants » de septembre 2012 (3ème année)