Electric Ladyland
cassette au fond d’un tiroir photo pochette découpée en magazine soigneusement recollée au carton titres recopiés Bic le nom sur la tranche
The Jimi Hendrix Experience
première face qui s’achève sur une intro harpsichord carillon venu buter au silence morceau avorté parce que Voodoo Chile si long quand 60 minutes de bande
Burning of the midnight lamp
lui comme d’autres de cette cohorte fantômes de ceux qu’on retrouve au matin dont on dit que trop d’excès agonisent seuls de ceux qui sont allés plus loin hommes des frontières rongés de quelle attente ce qu’ils ont vu en ont ramené au travers d’eux la mort qu’on apprivoise
The morning is dead
And the day is too
eux les incapables du non-espoir paisible hommes-fouaille excavateurs d’eux-mêmes comme destin se mettre au vif tailler en pièces cet un peu plus de soi qu’on délivre s’y dire s’y fuir tandis que seul livré à la foule devinant à peine ce qu’on peut voir quand les yeux perdus nuque en arrière les doigts qui courent
There’s nothing left here to greet me
qu’inépuisables se superposent les strates que se mêlent rêves et passé les images de l’ivresse matière sonore surgie nourrie et dévorante
But the velvet moon
audace d’un peu plus loin dans la nuit débusquer quelle loi secrète creuser encore dig it puissance sans limite en comprendre quoi de ce qui extrait des doigts entraîné jusqu’où dans ce tunnel aspiré filtre du son quand seulement à l’écouter y devenir licorne aveugle raison abandonnée
All my loneliness
I have felt today
deviner que là travaille ce que soul ils nomment lieu multiple d’un travail sourd soul body and mind fabrique des images hors lexique grammaire des dissonances espaces multiples de l’harmonie et de là rendre la mort moins probable
It’s a little more than enough
To make a man throw himself away
litanie convenue trilogie pauvre sex and drugs and rock’n’roll formule chape d’où rien ne surgit refrain si fade pour ce qui s’y creuse ressources infinies perpétuelles mises au jour embarquent plus qu’au loin ces miroirs brisés moins que ligne fatale horizons où bascules infinies kaléidoscopes où perdre pied y trouver quoi quelles voies frayées dans ce fatras nocturne
And I continue
To burn the midnight lamp
Alone
rêves dérobés mots dévastés si peu retenu entre les doigts de nos mains lisses mais demeure la compagnie des morts ces éclats de matière venus s’ancrer en nous quand ce trop de vide accumulé si fort besoin se sentir vivre plus tardive l’étrange fratrie des souffrances
Now the smiling portrait of you
Is still smiling on my frowning wall
douleurs lointaines mais qu’on sait propices et qu’on fait siennes échos sonores où s’éploie l’inarticulé qu’on bégaie quand silencieux confondant les femmes et la mort baigné d’ardente illusion qu’un peu moins frêle au corps à corps allongé muet
It really doesn’t bother me too much at all
si vite revenue cette impression qu’attendre seulement attendre sans prise au lisse du monde sans promesse sans réponse et tout désir évacué ce qu’ils y cherchaient peut-être une aspérité un signe s’assurer que la nuit est autre que vide et néant
It’s just the, uh, ever falling dust
That makes it so hard for me to see
si seulement capable de demeurer quiet au silence l’œil sur la glycine au fond du jardin le balancement des peupliers tranquillité de l’instant saisi comme promeneur paisible quand l’œil aux mouvements des bateaux promenade au port
That forgotten ear-ring laying on the floor
Facing coldly toward the door