Le sanctuaire shinto Fushimi Inari est situé dans la proche banlieue de Kyoto, pour s’y rendre on emprunte une ligne de trains de banlieue, la JR line L’artiste français Frédéric Lère a réalisé un étonnant travail pictural sur cette ligne lors de son séjour au Japon.
Ce temple est surtout connu pour ces milliers de Torii (des portes en bois vermillon) que l’on entraperçoit notamment en 2005 dans le film Mémoires d’une geisha.
Fushimi Inari est un très beau sanctuaire shinto, dédié à la déesse Inari (protectrice des céréales et du riz). L’entrée est gardée par plusieurs temples et des renards de pierre ; ils ont dans leur gueule une clé symbolisant celle du cellier à riz.
La tradition de revêtir certaines divinités bouddhistes et shintoïstes de bavoirs serait apparue dès l’ère Heian ou l’on peut trouver des exemples dans des rouleaux illustrés (Emakimono 絵 巻 物) et dans le classique du Dit du Genji 源氏物语. Selon la croyance populaire japonaise, le rouge est la couleur utilisée pour chasser les démons et les maladies.
Un long sentier serpente à travers la montagne, sous les arbres, en passant sous des milliers de torii rouges. Chaque torii est un don, la plupart du temps d’une entreprise compte tenu du coup de ces imposants torii. Une ambiance assez irréelle se dégage de ce lieu calme, on se croirait dans une forêt enchantée, en dehors du temps.
Régulièrement, le sentier arrête de monter, et il y a un palier avec un petit temple, un sanctuaire ou un minuscule cimetière plus ou moins abandonnés.
Le sentier sous les torii est sombre, à la nuit tombée des lampes s’allument, renforçant l’atmosphère si particulière de ce lieu. On pourrait y rester pendant des heures… Et même découvrir son avenir dans les lignes de sa main.
Les torii ne sont pas tous aussi bien entretenus, beaucoup ont perdu de leur vermillon éclatant. Lors de notre ascension, des ouvriers réparaient d’ailleurs la base en plâtre fragilisée par le temps de certains d’entre-eux.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ces torii ont été financés par des hommes d’affaires, des sociétés ou de grands groupes. Au dos de chacun des poteaux, leur nom est inscrit, ainsi que la date de pose du torii.
Accompagnant les créatrices de Mini labo, invitées en voyage d’affaire au Japon pour l’inauguration d’une boutique à Tokyo, nous nous sommes rendus compte, rétrospectivement, que le temple de Fushimi Inari était en fait le temple de la société Belle Maison qui les invitait et que cette société prospère au Japon, y entretenait plusieurs torii à leur nom depuis fort longtemps. Le personnel de la société a été visiblement très étonné et très touché de notre passage dans ce lieu où le profane et le sacré font bon ménage.