Bettina Rheims consacre son travail artistique à la représentation de soi et à la féminité. La série de portraits de 23 femmes réalisée en 2013 pour Londres Bonkers – A Fortnight in London est désormais visible chez Camera Work, à Berlin.
La galerie se trouvait sur notre chemin aujourd’hui, en retrait de la Kantstraße, à Berlin.
« J’aime la chair, je suis une photographe de la peau. » Bettina Rheims a une certaine vision du corps féminin, elle a développé une approche et un style très personnels qui lui permettent d’aborder avec une grande intimité des femmes très différentes, célèbres ou inconnues. « À la clarté essentiellement triviale de la photographie, écrit le romancier Serge Bramly avec lequel la photographe a notamment publié Rose, c’est Paris, Bettina Rheims superpose les ombres de sa Nuit obscure, créant ainsi une tension entre factice et réel ; et si elle photographie surtout des femmes, ce n’est peut-être au fond, en se divisant en mille autoportrait. »
Bettina Rheims pose son regard sur cette vingtaine de mannequins, d’actrices et de figures du monde de la nuit britannique : Amber Le Bon, Harriet Verney, Mary Charteris, Portia Freeman, Morwenna Cobbold-Lytton...) dont elle tire l’essence toute british avec la complicité du styliste Sascha Lilic.
Les portraits grand format présentés dans cette exposition montrent des femmes que leur réputation et leur médiatisation à outrance réduisent au titre de It Girls (jeunes filles qui attirent une attention médiatique très importante (en général de façon subite, et parfois temporaire), habillées par les plus grands couturiers, en jouant avec les codes et les stéréotypes de leur représentation, détournant ces clichés, et interrogeant la différence entre les images publiques de ces jeunes femmes et leurs personnalités individuelles, leur corps mis à nu, sous les déguisements ou les accoutrements érotiques, où elles paraissent étrangement elles-mêmes, entre force et fragilité.