Dans la rue, elle notait les bribes de phrases qu’elle saisissait sur le vif, un travail de capture ressemblant selon elle à mon activité photographique. Je suis très touché par ton côté rebelle, animal blessé. Elle répétait ses phrases inlassablement comme son travail d’actrice le lui avait appris à le faire, jusqu’à ce qu’elles se transforment en une (...)
Épithalame (Crosne le 29 avril 1995 - Venise, mai 1995)
Mariée, ma dame, ma Dulcinée, ma chimère incarnée, Daphné inondée de lumière, chandelle illuminée, mon adorée, mon aimée, mon héroïne nimbée, placée au ciel, accorde-moi ce charme, ce cœur à l’âme, aide-moi à perdre le Nord, emplie-moi, aime-moi donc... Le premier, la dernière... Dormir loin d’elle, (...)
Où es-tu ? Là, t’es où ? Tu es là à me parler à l’autre bout du téléphone, et me voilà transporté, je t’entends comme si tu étais là, à mes côtés, toute proche, sans doute est-ce pourquoi je répète cette question dans le vide, où es-tu ? Sans entendre ta réponse, où es-tu ? sans l’attendre, où es-tu ? Car au fond je sais bien que tu es absent, lointain, en même (...)
Aucune ressemblance entre deux visages ne peut rester crédible à l’attention méticuleuse d’un observateur aguerri, le semblable est assez peu répandu dans la nature, les vrais comme les faux jumeaux se ressemblent mais regardez-y de plus près, prenez le temps d’observer leurs visages et vous verrez, avec le temps, comme pour le jeu des sept erreurs, (...)
"Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée." Les fenêtres, Charles Baudelaire, "Le Spleen de Paris". Jardin des plantes. Paris 5ème
Il y a des lieux cachés dans la ville, les trouver c’est sortir des sentiers battus, se perdre parfois, volontairement ou (...)
Tas de feuilles mortes sur un banc, pyramide précaire, où es-tu ? Parc des Buttes-Chaumont, Paris 19ème
Nous nous sommes assis sur ce banc, nous nous sommes embrassés bien sûr, je me souviens de l’histoire que tu m’as racontée à cet endroit, le paysage qu’on a sous les yeux, qui s’ouvre devant nous, changeant selon les saisons. Nous avons regardé (...)
En attendant le métro. Métro Gare d’Austerlitz, Ligne 6, Paris 13ème
Ce moment où tu vas te retourner, ce sera toi devant moi, tu me souriras, j’oublierai tout ce temps passé loin toi, à t’attendre seul, à la maison ou à traîner dans les rues de Paris, parti à ta recherche, arpentant tous les endroits où nous sommes allés, tous les lieux que nous (...)
Le MacGuffin c’est l’élément moteur qui intervient dans le développement d’un scénario, d’une histoire. C’est presque toujours un objet matériel, généralement mystérieux, sa description est vague et sans importance. Le principe date des débuts du cinéma mais l’expression est généralement associée au cinéaste Alfred Hitchcock, qui l’a redéfinie, popularisée et (...)
Le visage et ses distances nécessaires. Faire bonne mesure. Limite de discrétion. Dans les banques et certains magasins, ces marques signalétiques au sol qui délimitent une zone à ne pas dépasser, ne pas franchir. Au-delà de cette limite votre proximité devient suspecte, gênante, cette intrusion peut troubler, interférer dans la bonne marche de notre (...)
Ce texte a été écrit à partir de la série photographique d’Agathe Lippa : Ombres urbaines.
C’est comme cela que nous nous sommes rencontrés, dans ces circonstances précises, sur un quai de métro, je marchais derrière toi à quelques mètres en retrait, à bonne distance pour te voir et en même temps ne pas être visible, je n’étais pas sûr de t’avoir reconnue (...)