Corinne Lovera Vitali écrit depuis seize ans, son écriture chemine entre littérature adulte et jeunesse, mais sa voix singulière dépasse les genres et les classifications. Depuis l’an 2000 elle a notamment publié chez Gallimard et au Rouergue, mais également écrit des livres très courts et des livres illustrés, des textes en revues papier et en ligne, (...)
« Certains lieux sont particulièrement actifs, révélant des parties de nous-mêmes que nous ignorions ; c’est ce que j’appelle leur « génie », m’appuyant sur la tradition latine. Souvent c’est parce qu’ils sont façonnés par l’homme, qu’ils sont la matérialisation d’une culture ou d’une époque. Parfois un grand artiste, un architecte par exemple, les a façonnés ; (...)
Se réveiller cette nuit-là en sursaut, en sueur, ouvrir la fenêtre de sa chambre pour faire entrer un peu d’air frais et chasser la pesante atmosphère de la pièce chargée d’électricité, entendre d’étranges bruissements suspects en contrebas de mon immeuble, s’agitant dans la cour plongée dans une intrigante pénombre bruissant de soubresauts (rôdeurs ? (...)
« La surface la plus passionnante de la terre, c’est, pour nous, celle du visage humain ».
Georg Christoph Lichtenberg Collage de Nicola Kloosterman
Un rendez-vous avec l’imprévu, c’est impossible me dira-t-on. Mais c’est comme pour les rêves, la ville ça se travaille. Pour connaître une ville, il faut l’arpenter. Pour y rencontrer de vieux amis, (...)
C’est une image, non c’est un trouble passager qui a tout d’abord retenu mon attention. Une image éphémère, elle disparaît aussi vite qu’elle est apparue, au point de me faire douter de son existence même. On a tous en soi de ces images. Des épiphanies. Il faisait très doux, le ciel couvert de nuages compacts laissait percer à jour épisodiquement des (...)
Françoise Héritier est ethnologue et anthropologue. Elle a succédé à Claude Lévi-Strauss au Collège de France, inaugurant la chaire d’« étude comparée des sociétés africaines ».
Dans Le sel de la vie, [4] ouvrage que m’a conseillé Anne Savelli il y a quelques semaines, Françoise Héritier répond à une carte postale que lui adresse son médecin et ami, le (...)
« Un jeune homme de cette ville est éperdument amoureux de vous ; depuis un mois entier, il cherche vainement l’occasion de vous l’apprendre. »
Musset, Les Caprices de Marianne, acte I, scène 1
Cette musicalité d’un poème entendu dans ton enfance, tu la croyais totalement oubliée, effacée, comme le sens de ce poème lui-même, dans ce flux de la mémoire, (...)
Rue Jean-Pierre Timbaud, Paris 11ème.
Voir autrement
Fermer les yeux. C’est un geste anodin. Il y a cette femme que je croise tous les jours au même endroit. Je ne l’ai pas tout de suite remarquée. Le plus souvent on n’y pense même pas en effectuant ce geste. C’est un réflexe. Il arrive un moment où plus rien ne peut nous soulager. Mais un regard (...)
Décors de façade : pièges à fantômes. Rue de Boulainvilliers, Paris 16ème
Certains arrondissements ont des aspects insolites, les façades aux allures de décors : impasses, trompe l’œil, publicités murales, angles d’immeubles en biseau, à la poursuite des fantômes qui hantent les immeubles étroits, en forme de pointe à l’angle des rues. « Formant un (...)
L’importance des premières rencontres n’est plus à prouver, l’heure du rendez-vous qui approche, la tension monte, avec elle la peur de ne pas faire bonne impression, de ne pas être à la hauteur, donner de soi une image faussée, trompeuse, éloignée de la réalité. L’image que l’on a de soi. L’approche est tremblante, hésitante, le cœur battant plus fort, (...)