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Une affiche publiée par les éditions Contre-mur

Mon affiche Les accolades éditée par Contre-mur est arrivée, tirée à 500 exemplaires, elle est imprimée en offset noir sur papier ivoire 120 gr. Format A1 (60 cm X 84 cm), vendue pliée en 8 au format A4. pour 2 €.

Lancement officiel le samedi 15 novembre à la librairie Le Lièvre de mars à Marseille, 21 rue des trois Mages.

« Un homme se propose la tâche de dessiner le monde. Au fil des ans, il peuple un espace d’images de provinces, de royaumes, de montagnes, de baies, de navires, d’îles, de poissons, d’habitations, d’instruments, d’astres, de chevaux et de personnes. Peu avant de mourir, il découvre que ce patient labyrinthe de lignes trace l’image de son visage. »

Cette phrase de Borges m’obsède depuis fort longtemps, j’ai souhaité travailler à l’élaboration d’une affiche qui mette en valeur un texte sur ce thème écrit en fonction de ce format, les dimensions de l’affiche, et dont la lecture se déroule en plusieurs temps et différents niveaux, visuelle (sous la forme d’un visage qui se dessine à travers les textes qui s’entremêlent, de différentes tailles et valeurs de gris), et textuelle (un poème pêle-mêle de fragments de phrases prélevées dans les marges des livres que j’ai lus et qui m’accompagnent de longue date).

J’ai toujours annoté les livres imprimés que je lisais, j’ai toujours écrit d’ailleurs dans les marges des livres que je lis. Comme je le rappelais il y a quelques années dans mon coming out, je me souviens d’une exposition dans la bibliothèque municipale de la ville de banlieue où j’ai grandi et qui avait exposé dans la hall d’entrée un ensemble d’ouvrages annotés (la moitié d’entre eux je les avais lus et j’avais griffonnés mes notes, pense-bête, dans leurs marges). Ce fut la première exposition de mes textes. Et c’était dans une bibliothèque. La bibliothèque audio de lectures versatiles Page 48 n’était rien d’autre du reste qu’un prolongement sonore et poétique de mes propres lectures et les poèmes liminaires écrits dans ce cadre et que Publie.net a diffusé sous le titre en avant marge.

J’écris ce qu’il y a entre. Les vides, les silences, les aspects aléatoires et lacunaires de la mémoire, les instants en suspens, les absences et l’attente, ce qui nous fait hésiter, la distance entre nous, un mot à la place d’un autre, tous nos écarts et les traces qui en restent, tout ce qui nous unit, dans ce qu’il y a de plus intime, de plus personnel, à l’origine, et que seuls, les mots des autres remaniés, agencés en différentes manières et confrontés à d’autres me permettent d’exprimer au plus juste, au plus près. Je ne raconte pas d’histoire, j’écris en marge et ce sillon que je creuse est fragile.

Dans les manuscrits du Moyen Âge, il n’est pas rare de rencontrer, dans les marges, des indications relatives à l’établissement du texte, notes de l’auteur ou d’un copiste, mais aussi des témoignages de lecture du texte sous forme de notes manuscrites, de dessins ou de signes à l’encre. Ces marques sont généralement des traces de lecture. Pour attirer l’attention sur plusieurs lignes de texte, des traits de plumes sont tracés verticalement dans la marge à peu de distance de la ligne de justification. Ils dessinent souvent un visage de profil à l’encre brune. Appelés accolades ou festons, ils se résument parfois à une ligne qui réunit l’extrémité de plusieurs mots pour guider et attirer l’attention du lecteur sur un passage du texte. [1]

Pierre Le Pillouër annonce ainsi la parution de l’affiche sur Sitaudis :

« En cliquant sur le site de Contre-mur, on peut voir l’image reproduite d’une très grande beauté plastique, une des réussites de la maison.

La disposition du texte évoque d’abord un calligramme très abstrait (mais surtout à cause du titre), un labyrinthe en spirale à partir duquel le jeu sur la taille de la police et l’impression plus ou moins grasse des caractères finissent par dégager de la figure au sens propre, tête ou oreille. D’ailleurs le champ lexical du texte évoque souvent

visage, regard, paupières, lèvres

Une sorte de devise revient également, fragmentée ou non :

je préfère ne pas vivre à ne pas vivre la vie qui me plaît »

Contre-mur est une association créée en 2009 par Caroline Scherb et Nicolas Tardy, dont le but est la promotion de la littérature contemporaine, à travers des éditions ainsi que l’organisation d’événements publics liés aux auteurs édités.

Contre-mur contacte des auteurs afin de leur passer commande de textes inédits et autonomes publiés sous forme de posters de format A1 imprimés en noir sur papier ivoire 120 gr. Ceux-ci sont vendus pliés en 8 au format A4 pour 2 €.

Plus de renseignements sur le site de Contre-mur.

Comme je le précisais dans ma présentation des éditions Contre-mur, après cette nouvelle et dernière série de posters, les éditions Contre-mur tourne la page de l’édition imprimée pour aborder le numérique et lancer une collection de livres de poésie sous ce format.


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