Du mardi 11 au vendredi 14 avril, Marine Riguet organise au département Métiers du Multimédia et de l’Internet un workshop « Écritures et nouvelles technologies ». J’y anime une série d’ateliers d’écriture et de création numérique pendant trois jours, tout comme Serge Bouchardon, Roderick Coover, et Annabelle Verhaeghe. Ce workshop sera l’occasion de questionner les nouvelles pratiques d’écritures artistiques dans leurs dimensions à la fois techniques et corporelles, au confluent de la recherche, de la création et de l’enseignement.
Le vendredi 14 avril a eu lieu la journée d’étude « Écritures numériques : la parole au corps », organisée à l’IUT de Troyes avec le soutien du CRIMEL de l’Université de Reims, réunissant autour de Marine Riguet, Gaële Theval, Anthony Rageul, Roderick Coveer, Marc Jajah et Mélodie Faury.
Restitution de l’ensemble des travaux
Vidéos réalisées par les étudiants lors de mon workshop :
Fin 2018, des chercheurs de Nvidia ont créé une intelligence artificielle capable de générer de toutes pièces des photos réalistes de personnes qui n’existent pas. Pour arriver à ce résultat, ils se sont appuyés sur un système de machine learning qui met deux réseaux neuronaux en compétition. Le premier, le générateur, produit des images à partir des données qui lui sont fournies, tandis que le second, le discriminateur, signale celles qui sont trop proches des images qu’on lui a transmis. La tension entre ces deux réseaux neuronaux produit une boucle d’apprentissage, avec pour effet l’amélioration du réseau neuronal génératif (generative adversarial network ou GAN).
Sur le site This Person Does Not Exist, un portrait apparait , on peut recharger la page autant de fois qu’on le souhaite pour créer des portraits d’individus qui n’existent pas, ils seront automatiquement remplacés les uns après les autres avant de disparaitre à chaque rafraîchissement de la page pour réapparaître sous d’autres formes. Toutes les images disponibles sur le site Which Face Is Real développé par l’Université de Washington, sont générées à partir de This Person Does Not Exist
Je proposerai un atelier sur notre identité numérique dans lequel les étudiants réaliseront une vidéo de portraits fictifs en forme d’autobiographie collective.
Chaque étudiant composera un court film mêlant son portrait personnel en vidéo, aux portraits de personnes inventées, créés par une intelligence artificielle, en bande son on pourra entendre des passages lus de leurs récits autobiographiques. La vidéo finale regroupera l’ensemble de leurs créations pour former un portrait de groupe.
Pour l’élaboration de leurs récits autobiographiques, nous travaillerons autour de la notion d’autobiographèmes, à partie du livre d’Édouard Levé : Autoportrait.
Le livre Autoportrait d’Édouard Levé est un recueil de fragments qui présente un autoportrait de l’auteur sous une forme originale. Chaque fragment est une phrase commençant par "Je" et donnant une information ou une caractéristique sur l’auteur, de manière factuelle et souvent surprenante. La particularité littéraire de ce livre est donc la forme adoptée pour l’autoportrait, qui se veut précis, froid et distancié, évitant tout commentaire ou réflexion sur l’auteur.
« L’autoportrait de l’auteur est fait des fragments rassemblés des portraits de tous ses personnages, ou de tous ses lecteurs. Ou encore que c’est son propre portrait que le lecteur découvre, quand il tourne la dernière page du récit, comme on écarte le dernier voile qui couvre un miroir. »
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[1] Michel Lafon, “Je me rappelle (années 70)”, Recherches & Travaux, 75 | 2009, 15-20.