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Au jour le jour #43

XLIII

Le RER s’arrête à Combs-la-Ville. Lecture d’un livre à l’aller. Nous mangeons avec Alice et Caroline chez mes parents. Osso-buco et pâtes fraîches. Îles flottantes. Bordeaux. Partie de cartes enjouée. Lecture d’un livre au retour. Pas de télé ce soir. Je lis L’Alligator albinos de Xavier Person d’une traite avec l’impression d’y retrouver certains thèmes d’époque de mes récentes lectures (Camille de Toledo, Sarah Chiche, Paul B. Preciado, Marielle Macé).

Le froid entre dans l’appartement. Je m’avance sur les enregistrements de mes prochains podcasts. Un homme consulte son compte sur son téléphone devant le guichet automatique de la banque. Je le dérange pour sortir de l’argent. Large flaque d’eau près du trottoir. Je filme en m’agenouillant. La coque de ma caméra tombe à l’eau. J’achète des flans à la boulangerie.

Livraison des liseuses. Les annonces de fin des problèmes techniques du métro ligne 2 me font sourire. Je trouve une place assise. En sortant, un léger souffle fait trembler les arbres de l’avenue. Pluie de gouttelettes d’eau, rideau translucide. En repartant, je m’octroie une pause au café en plein soleil devant le cimetière du Père-Lachaise. Je regarde les passants dans la rue d’un air détaché. Premier contact.

J’avance contre le temps. Programmation des prochains événements de la bibliothèque, mise en forme de nos outils de communication. Un vieux monsieur fait un malaise au sous-sol de la bibliothèque. Les pompiers doivent venir pour l’accompagner à l’hôpital. Discussion avec ma collègue Laura sur les usages des outils d’intelligence artificielle.

Je me rends à pied à la Maison des Métallos pour voir l’installation sonore de la compagnie El Conde de Torrefiel, Un lugar sin límites (Un lieu sans limites) . À l’accueil on m’informe que c’est fermé. Vous pourriez le signaler sur votre site, dis-je, à quoi l’homme me répond en guise d’excuse : On l’a fait hier ! Demain est un autre jour. Je rentre chez moi sous un léger crachin : Images des personnes croisées. Un homme juché sur sa trottinette électrique me regarde en passant à toute vitesse, l’impression de retrouver Pierre dans son visage et l’étincelle de son regard. Un petit garçon d’origine mauricienne, au milieu d’un groupe d’enfants rentrant du Centre aéré répète en boucle comme un mantra : Pokemon, Pokemon, Pokemon…

Un garçon se pavane fièrement dans un costume dans lequel il paraît chevaucher un tyrannosaure à côté de son père qui promène leur chien en laisse. Séance d’aide individuelle informatique à la bibliothèque encore très positive. Caroline est bien arrivée dans la Drôme pour le week-end archives avec les filles d’Anne-Marie Garat.

Le vent souffle. Les ampoules brillent sur l’inox du plafond, la musique rap à fond, porte ouverte, léger froid, Döner Kebab, un salut en guise d’au revoir, soudain transporté à Berlin. Seul à la maison devant la finale de la coupe du monde de rugby.

Au jour le jour : bloc-notes quotidien

Bastia, le 28 octobre 2015

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