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Au jour le jour #33

XXXIII

La brume revient à Marseille mais s’estompe rapidement. Matinée tranquille à la maison. On s’habitue vite, même si ce qui motivera vraiment le retour c’est justement de retrouver sa maison, son lieu à soi.

Sur le départ. Le Dugommier est fermé pour l’Assomption, nous montons jusqu’à Café l’Écomotive devant l’escalier monumental de la Gare Saint-Charles. La gare est toujours une poubelle a ciel ouvert. Un SDF vient nous demander de l’argent. N’ayez pas peur, nous dit-il pour nous rassurer avant de nous dire je vous aime en s’éloignant avec sa monnaie dans la main. Train flambant neuf. Pluie d’orage en arrivant à Paris. Tonnerre. Ravis de retrouver Alice qui rentre tout juste du travail.

Jour férié. Nous hésitons à sortir nous promener. Le temps se couvre et finit par nous en dissuader. Journée à la maison à lire, écrire.

Reprise du travail à la bibliothèque. J’apporte des navettes achetées à Marseille, je sais que mes collègues les apprécient. Il ne fait pas trop chaud c’est agréable. Les rues désertées. Moins de voitures. Un peu de public à la bibliothèque. Quelqu’un a apporté du Latte di mandorla. Souvenir d’enfance. Caroline me fait écouter un entretien de Michel Chaillou. Ses mots résonnent fort en nous : « Je suis somnambule d’un rêve qui ne m’appartient pas. » Nous regardons La nuit du 12. « C’est important, les mots. »

Travail sur mes prochains podcasts. Je sors m’acheter à manger. Coup de fil à mes parents. La voix de ma mère enjouée me parle de leurs vacances à l’Isle-sur-la-Sorgue. Je descends les valises à la cave. Je sors me dégourdir les jambes. Chaleur écrasante que les volets fermés ne pouvaient pas me laisser prévoir. Paris Plages le long du Bassin de la Villette. Bon enfant. Je prépare à manger pour ce soir. Je finalise les enregistrements de mes épiphanies pour L’aiR Nu.

Chaleur écrasante. La clim de la baie informatique coule à grandes eaux. Nous épongeons le sol et créons avec les collègues un entonnoir à partir d’une bouteille d’eau pour dévier le ruissellement de l’eau vers une poubelle en contrebas avant que le technicien vienne réparer. Message sur le répondeur de Damien pour son anniversaire. Bières en terrasse avec Caroline, Magali et Lucie. Restaurant Thaï rue Parodi. Pas d’air. Nous rentrons au ralenti. Un peu comme ces flashs qui te donnent l’impression de vivre l’instant et de le revivre dans le même temps. On appelle ça la paramnésie je crois.

Manger un croque-monsieur au Café des Dames sous la pluie. Fraîcheur rassérénante. Les tâches qui s’ajoutent à ma tout-doux liste des choses à faire. Ne pas se laisser dépasser. Mise en page du programme d’octobre. Nous sommes toujours en août. Le ciel redevient bleu. Cela suffit à ma joie. Je souris aux rares personnes qui entrent aujourd’hui à la bibliothèque, réponds à leurs demandes, les guide dans leurs recherches. On appelle çà le sens de l’accueil.

Au jour le jour : bloc-notes quotidien

Granville, le 19 août 2018

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