Il est souvent plus simple de faire que de justifier pourquoi on ne fait pas. L’allure est régulière, marcher dans la rue, jamais à vide, place gardée pour nos accumulations. Ainsi les livres successifs, loin d’être des opuscules indépendants, font corps, sont, chacun, les parties d’un tout. Quelque chose à dire, à formaliser. Quelque chose du bruissement de la langue ou du murmure. Peut-être même plutôt que de parler de rythme, dire : cadence. Nous scintillons dans l’ivresse. Ce n’est pas un autre pays, c’est un autre instant, un composé de croisements. Avec le temps j’ai compris que je n’étais plus attiré par ce qui brille dehors, par l’illusion des rencontres vaines, la valse des conversations censées changer le monde, l’artifice des échanges vaniteux. Les phrases ne disent plus rien, n’agissent plus, l’idée même de faire des phrases ne dit plus rien, et c’est le bavardage qui meuble le vide. Seul, pour autant qu’on puisse en juger. Nous l’avons tout de suite reconnu, et fait entrer.
Les lignes de désir est un projet de fiction, un récit à lecture aléatoire, un entrelacs d’histoires, de promenades sonores et musicales, cartographie poétique de flâneries anciennes, déambulations quotidiennes ou voyages exploratoires, récits de dérives aux creux desquels se dessinent les lignes de désir.