Hier soir, je découvre une série de tweets de Joël Ronez au moment où je m’apprête à rédiger le récit de ma promenade avec Caroline, remontant jusqu’à chez nous depuis la Gare de Lyon, où nous étions venus accompagner notre fille Alice pour son départ une semaine en colonie de vacances. Joël Ronez commence le livetweet de ce qu’il nomme avec humour son égo-concept de #soundDay : « partir se balader dans Paris en twittant en écoutant que Soundcloud . » Nos deux parcours partent du même endroit, la Gare de Lyon et l’une de ses toutes premières photos sur la station de bus du Boulevard Diderot est une des rares choses que je voulais photographier mais que je n’ai finalement pas prise en photo.
Notre balade, de la Gare de Lyon jusqu’à chez nous, dans le 10ème arrondissement, de 10h30 à 12h est très différente de celle de Joël Ronez, qui elle s’est déroulée de 20h à 22h30 le long de la Seine. Mais j’aime assez l’idée de ces deux itinéraires au point de départ identique et leur récit en ligne avec photos et musique.
Remontée boulevard Diderot vers la Seine, il reste peut être un quart d’heure de soleil à quémander sur les berges.
Face gare de Lyon, une façade baigne. Fausse gare sans parvis, sans accès, sans abords. Vers la Seine.
Des années durant ce vieil immeuble à la pointe de la Bastille était resté abandonné, fenêtres fermées, murs tagués, aucun acheteur à cet endroit stratégique et malgré la construction de l’Opéra juste à côté. Sans doute pour une histoire de procès, de succession problématique. Et lorsque l’immeuble est enfin vendu et qu’un nouveau bâtiment est construit à sa place, c’est un ersatz d’Opéra Bastille couleur caca d’oie que l’on bâtit, et la structure métallique qui recouvre l’immeuble tient aussi mal que les plaques de marbre de son illustre voisin.
Les voyageurs de l’été sont moins laids, moins troufions, moins pressés, plus insouciants. La meilleure période de l’année pour cet endroit.
Station de bus de l’espace, en test. Une étagère de partage de livres en pleine rue...
Au-dessus du Passage du Cheval blanc, découvrir que les tags s’adaptent à l’environnement urbain, ici plutôt en mode vertical.
L’institut médico-légal est separé de la chaussée par une barrière de chantier, une tranchée, le métro, des grillages. #ambiance #soundDay
L’incroyable building quai de la râpée, avec sa porte monumentale coulissante Cegelec de 33,9m, 80 tonnes, et 817m2
Le dimanche, l’été, certaines rues sont désertes, pas une voiture ne circule et très peu de passants, tous concentrés en quelques endroits stratégiques de la ville, dans ce quartier par exemple, tout le monde fait son marché sur le Boulevard Richard Lenoir. La rue Amelot est déserte.
Quai de la Râpée, le long de la Seine, un tag en négatif (par effacement des suies automobiles) par se plaindre du gazole.
La péniche de l’Armée du Salut, dans un style berlinois pathétique, d’autres bateaux qui ne voguent jamais avec 1 tente bon marché
La péniche de l’Armée du Salut, dans un style berlinois pathétique, d’autres bateaux qui ne voguent jamais avec 1 tente bon marché
Au croisement de la rue Amelot et du Passage Saint-Sébastien. S’étonner, et se réjouir secrètement, que certaines verrues urbaines, qui sont parfois comme sur un visage où l’on est habitué de la voir, gênante et dans le même temps incontournable, impossible à enlever, ne soient pas détruites, et tout simplement gommées. J’aime ses aspérités qui font l’originalité d’un visage ou d’un lieu. Son histoire. Je me souviens d’un tag qui est resté longtemps sur le mur gris du Passage Saint-Sébastien, et que l’on voit encore sur Google Street View : Vive l’autogestion.
Je remarque surtout, en prenant la photo, ce mot écrit en rouge dans la fenêtre murée et grillagée : SONS.
Un escalier à gauche du pont d’Austerlitz mène aux herbes folles en contrebas, et au chantier. Marches disjointes et ultra-raides.
Dans la ville déserte, croiser ces visages collés ou peints directement sur les murs nus. La ville nous regarde. La ville nous observe.
Je vois leur visage se retourner vers moi et cette lueur de surprise dans leurs yeux en me voyant ici, effet miroir garanti. C’est ce visage qui me reste en mémoire, qui garde trace de mon visage, sous un voile de mystère et d’étonnement. Les berges devant la gare d’Austerlitz en totale réforme. Ça risque d’être le spot de l’automne, tout cet espace en émancipation.
La promenade future passe sous la cité de la mode, c’est assez réussi. la péniche Belle Vallée en face pourrit de sa house lounge
Espace public.
Marcel Ophuls, sur @f_inter cet été, http://bit.ly/LHkUeQ Revoir "mes années américaines". #soundDay
Le soleil, peut-être.
Au croisement de la rue Amelot et de la rue Oberkampf, juste derrière le café Le centenaire. Sans rien renier de la singularité de son geste. Sans doute comme tranche napolitaine, avec plusieurs couches de goût. Un troisième film qui n’existait pas, fait de la superposition mentale des images de l’un avec celles de l’autre, via une bande son identique. Il ne tardera pas à faire jour.
Un petit air de Spree, mais petit.
Fin de chantier, des ustensiles, des boîtes d’écrous, des charriots élévateurs attendent demain matin ; des péniches de tristes dineurs.
Sous les voies ferrées, avec ça :
Au croisement de la rue de Crussol et de la rue Amelot, cet immeuble dont on a décoré le rez-de-chaussée, et qui se trouve ainsi mis en valeur. On le voit de loin, il attire le regard. L’impression d’une image en noir et blanc sur laquelle sont plaquées des couleurs vives et bariolées.
Du mal à reconnaître Jacques Chirac, c’est pourtant bien lui qui est dessiné sur le fronton de cet immeuble, mais l’esquisse de son visage lui donne un air bonhomme qu’on ne lui connaît pas. L’air désolé aussi.
Ruelle de la planchette, arrière court d’un terrain vague. L’esprit de Dugommier n’est pas tout à fait Ibiza.
Shall we dance, Chatelet, by Romain Vallee, devant la mairie du 12eme face a la barre Daumesnil
Fenêtre fermée, grillagée, passage du jeu de boules (plutôt ceux des jeux vidéos du reste dont on trouve encore beaucoup de boutiques dans le quartier, mais toutes fermées ce dimanche). Oiseau en cage.
Diamants sur Canapé, le teaser, par Julien Cernobori
My new sounds : Angle de la rue de Charenton et de l’avenue Daumesnil
En arrivant à la maison avec Caroline, surpris de découvrir sur le lit de notre fille Alice, le livre dont elle a visiblement relu quelques passages la veille au soir avant de partir pour une semaine en colonie de vacances : le tome 18 de la série C’est la vie Lulu ! dont le titre est : J’ai peur de partir en colo.
Message subliminal laissé à l’adresse de ses parents (qui pourtant ne l’ont pas forcé à partir puisque c’est elle qui souhaite aller en colo, contrairement à sa plus jeune sœur) ? Geste humoristique pour taquiner gentiment ses parents ? Mode d’emploi pour se rassurer sur ce que l’on va vivre, même si l’on sait que cela va bien se passer et que l’on est très heureuse de partir ?