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Dans l’atelier d’Albert Maignan

Du 11 mars au 7 mai, la Fondation Taylor en partenariat avec le Musée de Picardie présente Dans l’atelier d’Albert Maignan, une exposition dédié à cet artiste de la fin du XIXème siècle.

Albert Maignan, artiste surtout connu pour ses compositions historiques, a légué à la Fondation Taylor,
 [1] qu’il présida, sa maison-atelier de la rue La Bruyère et au musée de Picardie ses collections archéologiques et son fonds d’atelier, véritable laboratoire de son œuvre qui retrouve le temps de cet hommage les murs où elle fut créée. Il fit rehausser en 1878 cet hôtel particulier qu’il tenait de son beau-père, le peintre Charles-Philippe Larivière, afin de pouvoir bénéficier d’un espace suffisant pour travailler ses grands formats pour les décors que l’artiste réalisa dans Paris – de la Gare de Lyon, pour le restaurant parisien Le Train bleu à l’Opéra-Comique, du Sénat à l’Hôtel de ville, l’exposition nous fait découvrir toute la virtuosité de cet artiste-phare de la fin du 19ème siècle.

Après avoir été évacué du musée de Picardie à la suite de la chute d’une torpille, Les voix du Tocsin, tableau grand format qui marqua un tournant dans la carrière de l’artiste, a été roulé en 1918, après avoir été évacué du musée de Picardie à la suite de la chute d’une torpille. Il est resté invisible depuis, en attente de restauration après un siècle d’absence des murs du musée. Cette restauration sera réalisée entre mars et juillet 2016, à la vue du public, à l’endroit même où Maignan élaborait ses œuvres.

Le tableau est peint dans un poétique camaïeu de gris. L’opération de restauration a permis de constater, grâce à une étude en lumière rasante, deux compositions se superposant.

Une photo de Maignan posant devant son grand tableau en cours de réalisation montrait en effet une composition très différente de celle du tableau définitif, correspondant à toute une série de dessins préparatoires conservés au musée et qui ne semblaient pas avoir été retenus pour la version finale.

« (...) le moment était venu de délimiter mes imaginations dans des formes réelles. Là commencent les labeurs, les doutes, les inquiétudes, dans ce cas là, je me mets devant mon papier, je traîne le fusain dans de vagues directions, peu à peu l’enchevêtrement des lignes arrive à dessiner une forme vague, ce ne sont pas même des masses, mais plutôt des directions de masse, j’ai un tel besoin de définir l’arabesque de mon tableau que c’est la première trace d’existence qui s’indique dans l’embryon de mes compositions. Cela fait, je m’installe à distance, regardant mes gribouillis, les yeux mi-clos, je cherche à y superposer le tableau rêvé que j’ai dans la tête comme on superposerait un calque sur une ébauche à peine indiquée afin d’en préciser les formes trop rudimentaires. »

 [2]

[1La Fondation Taylor, association des artistes peintres, sculpteurs, architectes, graveurs et dessinateurs a été crée par le baron Taylor en 1844.

[2Journal d’Albert Maignan, à propos des Voix du tocsin, 27 novembre1886 (BNF, NAF 14701)


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