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Les lignes de désir

L’innocence s’acquiert au fil de l’instinct. La mémoire choisit, elle retient ou efface, le souvenir appelle et l’oubli nous aveugle. Sa bouche ressasse, elle essuie les traces. Ici, pour vous, je passe et moi ici j’ai peur. Pas le droit de chercher par vous-même la vérité des faits. Le pli marque donc une limite interne. Il faut l’entendre dans le sens de courir à sa suite ou de suivre son cours. Sa spontanéité savante et ingénue répond au mouvement d’habitude, sans recherche et sans précaution. Dans l’instant éphémère, l’émotion familière mais toujours renouvelée. Mais qu’est-ce qui donne ici ce sentiment d’évidence ? Point de départ de la réminiscence, ce lieu du repos est celui à partir duquel naissent les souvenirs. Il fait signe d’écouter. J’aimerais tellement pouvoir lui dire non, lui dire que je choisis, qu’il n’y a rien que moi. On attend que les choses passent avec le temps, on se cache pour disparaître de son encombrement. D’un coup d’épaule redresser le jour qui penche trop.

Le lac de Padule près d’Oletta en Corse, août 2011

Un signe d’attention. Un moment fissuré. Seulement le temps que l’espace au-dessus de nouveau se courbe, sol qui bombe docile. Mais pourquoi le dire ? Lisez toujours et vous le saurez. Il y avait, pâlissant parfois, mais éternellement distincte, la couleur dorée. Rien encore, mais tissé parmi la foule des nébuleuses. Comprendre, mais l’abrupt, le sans nom, dans un chemin sans visage. Les souvenirs, des hiéroglyphes, et les pensées qui apparaissaient de temps en temps, dans ses yeux, aussi problématiques que les taches dans le soleil. Dévoré de l’intérieur, le temps se dévore. On pensera aussi à la vanité. La question du pourquoi. Cette position plutôt qu’une autre. Tous ces visages qui n’ont jamais vraiment disparu mais qui nous accompagnent depuis des années. Un projet fou. Et ce serait encore mieux qu’il le soit davantage. Ce peut être impressionnant. Maintenant, maintenant, en profondeur. Là aussi l’histoire est compliquée, encore obscure. Les nommer ou les dissimuler en conséquence.

Le lac de Padule près d’Oletta en Corse, août 2011

Le projet de fiction des lignes de désir suit son cours (48 textes écrits sur les 365 prévus (j’ai abandonné l’idée de produire 1001 textes de 1001 signes, me rendant compte que c’était vraiment trop difficile et risquait de compliquer le projet), il a même ses jours derniers un tournant capital par rapport à la dimension protéiforme de son versant éditorial (notamment par rapport à l’aspect mobile du projet, avec la mise en place d’une application iPhone/iPad). Et puis je travaille désormais directement à l’écriture des textes sur mon iPad, à partir de l’application Daedalus qui offre un véritable confort de travail, ce qui me permet de pouvoir travailler n’importe où n’importe quand sur ce projet, de l’organiser au mieux (la pile des feuilles de Daedalus, l’impression qu’elle a été conçu spécialement pour ce projet de lecture aléatoire).

http://leslignesdedesir.tumblr.com/

Pour suivre le projet en marge, rendez-vous sur le site Tumblr des Lignes de désir.


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