Drums & Guns
SPIELTRIEB
J’ai vécu trop longtemps. Je suis confus, dit le vieillard. Nous vivons et voilà tout. De moins en moins. Tout en plus et pire. Ça va vite, Cette parole qui dit tu, de l’un à l’autre. D’une silhouette à l’autre. Qui parle de solitude ? Un travail en amont qui appelle un effacement. C’est comme des copeaux. J’ai beaucoup aimé les copeaux. C’est le lieu du combat qui déchire. Pour ces esprits fatigués de tout, reste alors l’instinct du jeu, l’ultime forme possible de notre existence. Parle parle parle que je contemple ta voix. Rien entre les dents, rien sous la paupière, vers l’intérieur, rien rétine ouverte, rouge arraché. Nous ne sommes pas loin s’en faut. Ne leur donne pas davantage prise, cela se comprend. Dresser la liste de ses ennemis. La vie s’appuie dans les formes. Chaque chose à la lumière du jour se voile à l’idée que la rue, si ce n’est sa présence, est déserte. Quelque chose de pareil et pourtant chaque forme tournée dans un tourment singulier. Vider ses poches. Le lit est gonflé de peluches. La vie s’appuie dans les formes. Jouer c’est provoquer l’inattendu, une affaire de fêlés, et parfois la fêlure donne de sacrées surprises. Penser à un ami à qui on ne pense pas assez. Dessiner des soleils. Ainsi nous naviguions parfois sans le dire. Un truc simple, intelligible et drôle. Un fond sonore mais pas exactement. Car je n’ai mal que quand je respire, tu vois. Tout est là. Malheureusement chacun d’entre nous n’a pouvoir que de parler son seul langage. À quoi bon vouloir être un autre qui nous fascine par ses mots ? Ce qui est censé se passer, se dérouler, se jouer en nous. Je m’éveille brusquement agrandi ou dans un puits, jeté dans le monde parmi les autres sans le secours de ce qui n’existe pas. Avec juste ce qu’il faut de clin d’œil au canular pour payer de mine. C’est beaucoup de choses l’émotion, l’émeute, le mauve accentué autour du tilleul. Quelque chose qui fait corps avec notre fragilité essentielle. C’est si beau une page blanche.