Pendant quinze jours, nous avons traversé le Japon, passant par Osaka, Hiroshima, Miyajima, Okayama, Nara, Himeji, Kobe, pour terminer notre périple à Tokyo.
Ce n’est pas la première que nous nous rendons au Japon, c’est la huitième fois pour Caroline, la quatrième pour moi, mais ce séjour représente un tournant dans notre approche du Japon, avec l’envie d’y passer un temps plus long que ces brefs mais passionnants séjours. C’est aussi la première fois où nous parvenons à créer ensemble un carnet de voyage pendant notre séjour sur place : Image du monde flottant.
Pour l’occasion, nous avions choisi de sélectionner chacun chaque jour quatre photos dans l’ensemble des photographies prises par l’autre et d’écrire un texte accompagnant chacune de ces photos.
Promenade sonore à travers Osaka :
Une direction à prendre. Lever les yeux au ciel. Les fils se déploient comme une toile d’araignée, un réseau à ciel ouvert au dessus de nos têtes. On ne sait pas ce qui se construit, ou ce qui se répare. Aucun vestige, aucune ruine ne peut supplanter l’image, inventée parfois, forgée en soi avec le temps, à partir des histoires qu’on nous a raconté, des livres lus et des images vues depuis notre enfance, qui est notre mémoire intime d’un événement qu’on n’a pas vécu. Tout se mêle dans la confusion de la perspective. À intervalles réguliers, une ouverture s’opère. Ne pas renoncer à son désir, et entrer dans le temps. On cesse soudain de voir le monde comme une juxtaposition de choses séparées, et l’on cherche à relier ce qui est disjoint. Dans mon rêve une biche me salue. On entend les rires des enfants dans la cour. Partager l’horizon et la lumière. Sérénité et équilibre. Une suite d’émotions, d’échos fugitifs, et de corps fuyants. Invitation au voyage.