Deux ans après mon intervention sur "Média en quête d’identité" un travail sur le livre numérique (et non numérisé ou autrement homothétique...), où j’avais animé entre autre un atelier sur l’écriture de l’instant, je reviens donc en Ardèche, à Saint-Apollinaire-de-Rias, dans le cadre de la Fête de la Sciences 2011, où je suis invité pendant trois jours pour animer un workshop sur le thème territoire et numérique : au lieu de se souvenir.
L’idée de ce workshop est née à la lecture de ce magnifique article de Karl Dubost sur son site La Grange.
« La transmission du lieu implique la narration, qui elle-même prend corps dans la voix des hommes. Nous n’étions pas là, nous n’avons rien à transmettre, nous ne pouvons plus recevoir. Les voix sont éteintes, les histoires ont été avalées et avec elles, les mémoires. Au lieu de se souvenir, il nous reste l’empreinte numérique qui disparaîtra un jour de ces histoires semi-figées d’un passage dans une ville. »
Rencontre ouverte, vendredi 14 octobre, à 18h
Rencontre tout public, présentant le principe du workshop - outil universitaire entre séminaire et atelier - et d’autres nouveaux outils. Où seront aussi abordés, l’état actuel du numérique et ses évolutions en cours...
« Quand le rêve ne vient même plus en renfort et qu’il reste une terre vide et asséchée et aride il faut quand même dire oui (accorder une valeur à la vie n’est peut-être rien d’autre qu’un instinct). C’est sur cette terre-là que je vis et à cette terre-là que je puise.
Dans mes heures creuses les choses se font et se défont. Elles ne sont pas un vide à remplir d’une substance à démêler, à me rendre mobile. »
Les heures creuses, Véronique Gentil, Pierre Mainard, 2007.
Le workshop, samedi 15 octobre, de 9h à 12h et de 14h à 17h :
Le principe du workshop est de proposer un travail d’ateliers, fait de moments de découvertes, de travaux variés (lectures de textes, visionnages d’œuvres, écoutes audio) et de processus d’écritures (graphique, textuelle), ainsi que la réalisation d’un travail (individuel ou collectif ou en petits groupes) débouchant sur une production transmédia (livre, publication, blog, vidéo, série photo, audio, etc.).
Atelier d’écriture numérique, de création, débouchant sur une "Petite Œuvre Multimédia", basé sur montage d’images et de vidéos avec réalisation sonore, un travail sur le territoire et notre mémoire, lieu et lien qui nous y unit.
Comment décrire le paysage où l’on se trouve ? Qu’est-ce que l’on voit quand on décrit ce que l’on a sous les yeux ? Si l’on ferme les yeux qu’est-ce qu’on entend qu’on ne voyait pas ? Qu’est-ce qu’on découvre ? Qu’est-ce qu’on invente ? Une écriture sonore et visuelle de l’espace perçu mais aussi de l’espace mental, intérieur : le paysage de notre perception, nos sensations. Tension vers la poésie, s’enfoncer dans le paysage, avec des textes courts, passerelles entre peinture et promenade, photographie et souvenirs. Sensations sur les saisons, le temps qui passe, le travail des jours et des nuits, la marche dans la campagne, la création, la pensée. Le lieu et le lien qui nous y unit, dans le temps et dans l’espace.
Temps de réflexion à partir des réalisations, du vécu du workshop, dimanche 16 octobre, de 9h à 12h :
Une réflexion sur les techniques, les nouveaux « produits » et usages, les pratiques et enjeux, en fonction des contenus et du sens.
Mise en commun, recul, débat, synthèse, préparation collective d’outils et modalités de transmission du travail ultérieur.
J’ai ouvert un blog intitulé "Au lieu de se souvenir" pour commencer à préparer le workshop et y présenter, comme sur mon site, les résultats de l’atelier.
La réflexion autour du livre numérique menée depuis quelques années dans ce petit village de l’Ardèche et disponible sur le site réalisé sous SPIP est assez exemplaire, un véritable travail de veille qu’il faut souligner et encourager, qui prend parfois la forme d’un labyrinthe numérique foisonnant de perspectives et d’ouvertures (Écriture numérique, lecture numérique, culture numérique, entre autre) sur toutes ces questions centrales pour la littérature, la création, et dans nos vies quotidiennes.
Ne pas oublier de consulter également la réflexion menée par Ophelia Escriu sur son blog Écritures numériques , série d’essais, d’investigations pour tenter d’appréhender les premières déferlantes de l’ère du numérique. Repérage et analyses de pratiques passionnants.
Comptes-rendus et photographies sur le site des Rias, par Nicole Bertholon, Fatima Mana et Jacqueline Cimiaz.