
« Le volcan du mont Fuji existe-t-il, se demande François Bon en présentant Fuji San de Jacques Roubaud sur Publie.net, ou bien n’est-il qu’un artefact qui permet le voyage dans l’histoire de la poésie japonaise, si extrême que le réel a bien peu d’importance par rapport à ce voyage intérieur qu’elle induit ?
Le texte, c’est une autre histoire, qui tourne le dos à la précédente. Elle est dans le train rapide qui parcourt le Japon du sud au nord, le Shinkansen. Avec ce moment où apparaît, épure telle qu’Hokusaï la donnait, sur fond de paysage industriel, grues et parkings, chantiers, le très pur mont Fuji : réalité symbole, réalité que pour cela même Roubaud réfute. »

Lors de notre voyage express à Osaka, aller-retour depuis Tokyo dans la journée, mais quelle journée, je me suis souvenu de ce voyage de François au Japon, et j’avais lu [Tokyo ordinaire->https://le-tripode.net/livre/jacques-roubaud/tokyo-infra-ordinaire de Jacques Roubaud bien avant de venir. À l’aller j’ai pris quelques photos du Mont Fuji sur fond de paysage industriel défilant à vive allure. Au retour, la nuit commençait à tomber, j’ai filmé comme j’ai pu, lent travelling entre deux nuages, atmosphère brumeuse de fin de journée qui file, l’apparition fantomatique du Mont Fuji : « projection vidéo faite à but promotionnel et touristique sur les vitres du train » affirme Jacques Roubaud.
Dans l’appareil photo numérique de François Bon, il y avait une suite de photos du volcan prise depuis le Shinkansen, avec, sur la dernière, un aigle.
Dans la mienne on distingue une colombe... Reste le voyage.
En écoutant Fuji San de Patti Smith, c’est encore une autre histoire qu’on entend :

