
Il faut sortir pour cela avoir une raison de sortir, de commencer une journée. Pour écrire c’est la même chose. Un livre devient un autre lieu à chaque fois que nous le lisons. Pouvoir se délecter en pensée de chaque seconde qui nous en sépare. Le silence est une forme de courtoisie. Séparé de toi, arraché à toi par des cours d’eau, par des villes, par des touffes d’herbe, par les circonstances, par des jours et des nuits. Je crois même qu’on ne se rend pas compte de la vérité et de la profondeur de cette évidence. Pendant ce temps dans une autre partie de la rue le voyage continue. Certains jours, on croit voir apparaître des formes dans les nuages. C’est comme raconter un film à un aveugle, commenter l’intrigue et l’image. Accélérer. Ralentir. Tourner sur soi-même pour que le monde autour devienne flou.