Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.
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Proposition d’écriture :
Écrire un poème singulier, tout à la fois mythe de la puissance ancestrale du poème, chronique d’un peuple imaginaire dont on ne précise ni le nom, ni le lieu, ni l’époque et description d’un paysage mental – celui-là même où toute pensée lève ses questions. On ne s’empare pas de la puissance d’un tel monde, on en invente et en réfléchit l’état.
Un pré - chemin vers, Yves di Manno, Flammarion, Collection Poésie, 2004.
Présentation du texte :
« Poète, essayiste, traducteur (Ezra Pound, William Carlos Williams, George Oppen...), Yves di Manno renoue avec son cycle ethno-poétique, inauguré par Les Célébrations (Bedou, 1980). Il faut entendre par cette appellation une tentative de retranscription, dans le poème d’aujourd’hui, des puissances rituelles, ou funéraires, ou éthiques, de certaines civilisations passées ou de tribus. Un Pré, sous-titré " Chemin vers ", s’attache ainsi à l’énergie des ritualisations et aux liens qu’ils ont avec le sacré, des périodes de fertilité de la terre et de la femme (qui sont unes) aux moments propices à la chasse, à la séduction, aux transes, aux messages venus du ciel. Si l’on ignore de quelle terre vient ce que décrit Yves di Manno (on pense à l’Afrique, parfois à la forêt amazonienne), ce n’est pas ce qui importe.
Mais plutôt la façon dynamique que l’auteur a de convoquer cette réserve de données, de les rendre sensibles jusqu’à la violence de leur surgissement : " On fend les écorces en deux/ la sève qui s’écoule/ est recueillie dans des coupelles. /// Aux cinq rochers dressés en demi-cercle/ correspondent cinq étoiles au ciel/ cinq épis disposés sur l’autel/// : les cinq doigts du nourrisson/ dont on a tranché la main/ portée en amulette ". En huit parties, Un pré fouille le corps fumant de ces ailleurs, aussi mythiques que pulsionnels, en des poèmes finalement presque calmes. C’est l’effet de distanciation réussi de ce livre, comme hors du temps. » Emmanuel Laugier, le Matricule des Anges n° 049, Janvier 2004.
Extrait :
« Parler ne sert à rien : ils étendent les toiles
dessinent l’araignée
copient l’empreinte
d’une patte d’oiseau Dans l’herbe une couleuvre rampe
la flèche file à travers ciel
la main dépèce un lièvre. Une femme accroupie colorie une assiette
des keunes gens d’herbe sèche. Un poinçon grave un signe
dans le cuir d’un licou. »
Présentation de l’auteur :
Né en 1954, poète. Traducteur (sous divers pseudonymes) de littérature populaire, maître d’œuvre de la nouvelle édition des "Cantos" d’Ezra Pound parue en 2002, il a traduit entre autres de William Carlos Williams, Robert Duncan, George Oppen Jerome Rothenberg. Il collabore à diverses revues, dont Action Poétique. Il dirige par ailleurs la collection Poésie/Flammarion, où il a accueilli une cinquantaine de titres depuis 1994. Il a publié de nombreux ouvrages, essentiellement de poésie, parmi lesquels "Les Célébrations" (Bedou, 1980), Champs (Flammarion, 1984-1987), "Le Méridien" (Unes, 1987), "Kambuja" (Flammarion, 1992) et "Partitions" (Flammarion, 1995). Ses récits complets ont été réunis en 1997 sous le titre Disparaître, chez Didier Devillez, à Bruxelles. Il est également l’auteur de digressions critiques concernant la poésie du XXème siècle : "La Tribu perdue" (Java, 1995), "endquote" (Flammarion, 1999) ainsi que de deux ouvrages romanesques : "La Montagne rituelle" (Flammarion, 1998) et "Domicile" (Denoël, 2002).cSes textes ont été traduits (en allemand, anglais, arabe, danois, espagnol, néerlandais, serbo-croate...) dans diverses revues et anthologies étrangères.
Liens :
Le site de la collection Flammarion/Poésie