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Séance 145

Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.

Vous pouvez commander ce livre directement sur la boutique de Publie.net (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (Amazon Place des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-534-3, distribution Hachette Livre.

Proposition d’écriture :

Pousser la mémoire des lieux et des corps en avant des mots qui la fixent. Les mots ne sont plus dès lors que des rythmes spatialisés qui insufflent à la langue une vie pantelante. La simplicité de cette écriture tient à son évidence rythmique, le vers ne ponctue pas, il fait voir la capacité de ponctuation d’un mot, sa respiration.

Des fois que je tombe, Renée Gagnon, Le Quartanier, 2005.

Présentation du texte :

Des fois que je tombe, le recueil de Renée Gagnon, est composé de sept suites de poèmes tendus et troués d’une intense gravité, autour des thèmes du risque, du doute, de la peur, du déséquilibre et de la perte. On y entend la voix discontinue d’une femme, hachée et minimale, parole vive qui progresse par secousses et soubresauts, une voix inédite, inouïe, souvent hors d’haleine, hors d’elle-même, qui se mesure à l’incommunicable, de ce corps nu, cru, en sursis, ce corps de douleur qui se cherche, qui se met en péril, et dont le questionnement hésite entre douleur et conscience, va et vient en quête d’un peu d’air, d’inspiration. Le souffle court. Pour habiter les mots.

Des fois que je tombe a remporté le prix Émile-Nelligan 2005.

Extrait :

« lui qui n’a froid

pas déjà

part loin

je n’ai rien après, pas un mot

eau je porte fatigue

à quand nuit lourde

imagine soir grêle et je

comprends maintenant ce qui tombe

dans ma bouche

n’y a plus la peau

et chaque nuit compte j’additionne

corps fendu

qu’on ramène tes jambes seconde

avec le feu

(me souviens : du mot des langues, du sang)

le soir ne finit pas j’ouvre mes tables

si je pouvais

pendre les jours

oublier que terre est solide

terre j’enverrais veines au poste

puis le reste - main frêle, cou, estomac

le reste suivrait

vraiment marcherait »

Des fois que je tombe, Renée Gagnon, Le Quartanier, 2005, pp.9-10..

Présentation de l’auteur :

Née en 1978, elle vit à Montréal. Elle a complété une maîtrise en littérature à l’UQAM. Elle a publié des poèmes dans diverses revues, dont C’est selon et Fusées.

Liens :

Site de l’éditeur du livre de Renée Gagnon : Le Quartanier

Prix de la Fondation Nelligant

Un texte de Renée Gagnon sur Sitaudis

Interview de Renée Gagnon sur Radio-Canada


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