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Séance 121

Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.

Vous pouvez commander ce livre directement sur la boutique de Publie.net (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (Amazon Place des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-534-3, distribution Hachette Livre.

Proposition d’écriture :

Ecrire la vie avec des mots qui bougent. Célébrer les fastes d’une ville et la beauté des femmes dans une subtile alternance de tonalités, de rythmes et de styles, portés par une ferveur jubilatoire, une exubérance de l’expression, une orchestration rutilante. Divisé en plusieurs mouvements comme une partition. Un canto. Un texte musical.

Canto, Paul Nizon, traduction de l’allemand par Georges Pauline, Editions Jacqueline Chambon, 1998.

Présentation du texte :

Canto est une œuvre inspirée par le séjour de Paul Nizon à Rome. Devant les splendeurs de la ville éternelle, le jeune narrateur, trop tôt chargé de famille, qui n’atteint à la plénitude de l’être que s’il assouvit sa passion de l’écriture, s’agrippe à la syllabe au vol capricieux pour que quelque chose existe sur quoi il puisse tenir. Il se libère ainsi de ses entraves, de l’étroitesse provinciale de Berne, son lieu d’origine, et se révèle à lui-même dans une Rome dont il découvre les richesses, sans pourtant réussir à étreindre la ville. C’est la problématique de l’œuvre que cet écrivain parisien de langue allemande, avec un passeport suisse en poche, développe avec maestria depuis plus de quarante ans, de roman en roman.

Extraits :

« « Qu’avez-vous à dire ? » Voilà la question qu’on me posait. Rien, que je sache. Point d’opinion, point de programme, point d’engagement, point d’histoire, point d’affabulation, point de fil d’un récit. Rien, si ce n’est cette passion au bout des doigts : écrire, former des mots, des lignes, cette espèce de fanatisme de l’écriture qui est mon bâton de route et sans lequel, pris de vertige, je m’écroulerais purement et simplement. Ni thème de vie, ni thème littéraire, matière seulement qu’il me faut, par le moyen de l’écriture, consolider, afin qu’il existe quelque chose sur quoi je puisse poser les pieds. »

Canto, Paul Nizon, traduction de l’allemand par Georges Pauline, Editions Jacqueline Chambon, 1998, p.20.

« Une petite, petite, petite, petite place fleurie. Dans la lumière ferme, décidée, sérieuse du soleil, un matin de printemps. Nôtre, dans le passé. Une sorte d’éventaire portatif garni de fleurs sur le ventre en pierre d’une placette. Quand j’étais petit. Dans cette ville d’autrefois, ma ville natale.

A cette époque je rentrais de l’école à pas pressés. Mes regards couraient devant moi, mes regards s’accrochaient. A l’espèce d’éventaire portatif avec ses fleurs, immanquablement. A ce massif de fleurs que les jardiniers ornaient sans cesse de variétés différentes : coussins chatoyants piquetés de mille corolles. Les tramways roulaient dans leurs rails au milieu de la rue et les ménagères trottinaient des deux côtés. Sur les trottoirs. Encore une heure avant que midi sonne. Un cadeau, cette heure dans cette ville bien rangée. Dans la lumière du soleil d’une matinée de printemps. Quelques jardins montraient timidement leurs arbres en fleurs. Bouquets de Pâques faisant signe au fils qui vient de recevoir la Confirmation : adieu et reviens-nous. Arbres rachitiques derrière des grilles ou devant la pierre rugueuse, grisâtre ou verdâtre, de maisons banales. Dans le lit de la rue, le tramway passait ou n’était pas là. Dans ce lit de cette rue du temps de paix avant la guerre. »

Canto, Paul Nizon, traduction de l’allemand par Georges Pauline, Editions Jacqueline Chambon, 1998, pp.68-69.

Présentation de l’auteur :

Né à Berne en 1929, Paul Nizon vit à Paris. En France, l’essentiel de son oeuvre est publié par les éditions Actes Sud et Jacqueline Chambon. En Allemagne, ses livres sont édités par Suhrkamp. De multiples prix littéraires lui ont été décernés en Suisse, en France et en Allemagne. "L’Année de l’amour", roman ; "Stolz", roman ; "Dans le ventre de la baleine", nouvelles ; "Immersion", récit ; "Canto", roman ; "Marcher à l’écriture", essai ; "Goya", essai ; "Dans la maison les histoires se défont", roman ; "L’Oeil du coursier "précédé de "Mes ateliers", récits ; "L’Envers du manteau", journal ; Thesaurus Oeuvres “autofictionnaires” ; "Chien", confession à midi, récit ; "Adieu à l’Europe", récit.

Liens :

Entretien avec Paul Nizon par Nathalie Jungerman de la Fondation La Poste

Présentation de l’oeuvre de Paul Nizon par Wilfred Schiltknecht

Dossier consacré à Paul Nizon sur le site d’Arte TV

Entretien avec Paul Nizon paru dans la revue Vacarme


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