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Séance 115

Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.

Vous pouvez commander ce livre directement sur la boutique de Publie.net (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (Amazon Place des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-534-3, distribution Hachette Livre.

Proposition d’écriture :

Interroger l’entrecroisement et les trames multiples du discours que le poème forme en avançant dans sa propre matière langagière. Sortir de sa forme et de son cadre pour donner à voir l’informel. Il n’est pas tant question de représenter la réalité (qui n’est qu’une représentation), mais bien de présenter l’énergie, la tension qui la traversent et nous avec. Parler d’un sujet en mouvement et atteindre à la présence au travers de toute réalité, au travers de l’image elle-même.




Figurations de l’image, Anne-Marie Albiach, Flammarion, 2004.

Présentation du texte :

Révélée au début des années 70 (elle est née en 1937) par la maison d’édition Orange Export Ltd., écrit Emmanuel Laugier, et presque immédiatement reconnue par sa propre génération, le travail poétique d’Anne-Marie Albiach inaugure, par un vers dispersé sur la page, la tentative de fiction de ce qui se situe « au-delà de la Voix », selon ses propres mots. Ce sera encore ce qu’endure son nouveau livre, Figurations de l’image. Marquée par Edmond Jabès, surtout par la sobriété avec laquelle il pose la question du Livre et, sans doute, par André du Bouchet, pour le travail si précis sur l’espace physique de la page et de sa respiration, Anne-Marie Albiach s’en distingue néanmoins en interrogeant l’entrecroisement et les trames multiples du discours que le poème forme en avançant dans sa propre matière langagière.

Poète peu prolixe, aux livres rares et lentement construits, traductrice de Zukofsky, sa nouvelle ouverture d’un lieu (Jabès) sera celle de la force d’abstraction du poème. Toutefois, elle n’a jamais cessé de parler de l’écriture comme d’un corps, un corps qui chute ou disparaît, ou s’étend. Mais elle " opère au scalpel dans un lexique dégraissé " (Jean Frémon), elle évite que la théâtralisation du corps, de l’écriture, s’épanche et en dise de trop. Figurations de l’image continue à dessiner l’espace contradictoire et réservé d’un théâtre de la Voix, espace d’où elle peut s’élever d’avoir été interdite, coupée par ses syncopes. Sans nier une dimension mystique, cette poésie, tendue comme une géométrie, contourne l’évidence du dire, pour toucher dans les mots l’« éblouissement/ circonscrit ou aléatoire de la récidive et l’air/ s’irradie : bouche fermée. »

La première partie de l’ouvrage d’Anne-Marie Albiach, réunit plusieurs textes, parus au fil des années antérieures. L’essentiel du volume est constitué par un long poème composé récemment : L’excès.

« La page, écrit Dominique Grandmont à propos d’Anne-Marie Albiach, n’est plus le seul lieu du partage entre le noir et le blanc (qui symboliseraient le silence et la parole), mais fonctionne comme un écran qui excéderait ses propres limites et sur lequel l’antique strophe aurait volé en éclats. »

Extrait :

« Délinéation du désir

Discours, murmure récidivé

la représentation :

étendue insonore du vocabulaire

l’espace,

le froid empreint les contours

le témoin donne le thème

face au discrédit

cette fraîcheur trouble à l’œil

Le simulacre ouvre la plaie

pesanteur

reniement, bestiaire

la paroi

où l’alphabet de l’enfance

sous le regard étranger

les parallèles du nombre leurs articulations

il s’avère

du verbe
une entaille

une duplicité attentive

la chute d’un corps fait défaut

altération des genres

le déplacement aléatoire

intervalle

 : les objets

affluent sur la table à marée basse »

Figurations de l’image, Anne-Marie Albiach, Flammarion, 2004, p.38.

Présentation de l’auteur :

Née en 1937, auteur entre autres de Flammigère (Siècle à mains, 1967), État (Mercure de France, 1971), Mezza Voce (Flammarion, 1984), Anawratha (Spectres familiers, 1984), "Figure vocative" (Fourbis, 1991), Anne-Marie Albiach a durablement marqué le champ poétique contemporain. Figurations de l’image apporte un nouvel éclairage sur cette énigme dont le poème est pour elle l’objet.

Liens :

Un article sur le livre d’Anne-Marie Albiach dans "Le Matricule des Anges"

Un hommage à l’auteur par Laure Limongi sur son blog

Présentation du livre "Mezza Vocce" par Jean-Michel Maulpoix

Fiche bibliographique d’Anne-Marie Albiach sur le site du cipM de Marseille


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