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Séance 106

Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.

Vous pouvez commander ce livre directement sur la boutique de Publie.net (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (Amazon Place des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-534-3, distribution Hachette Livre.

Proposition d’écriture :

Ecrire un poème à partir des formules présentes dans les lieux publics (affiches, plaques et divers panneaux de signalisation (interdiction, obligation, indication, information), toutes ces bribes de textes et leurs superpositions dans nos perceptions quotidiennes. Des rêves urbains mis à plat dans une suite de mots brusquée, à grande allure, avec dérapages contrôlés de sens et de syntaxe, des effets de prolifération parallèle, d’entrelacements subtils, entre abstraction et petits événements quotidiens, un bout d’image dans l’œil en passant.

Les Commodités d’une banquette, Anne Portugal, P.O.L., 1985.




Présentation du texte :

« Le problème posé dans ce livre est celui de l’interdit et de sa transgression, centre du travail de poésie dans la langue. Les formules qui enjoignent ou interdisent dans les lieux publics développent des tentations de fuite et de débordement dès qu’intervient la syntaxe. L’écriture naïve qui les compose révèle les brèches de tous les effets de sens dont chacun s’empare à loisir, et qui ne peuvent être maîtrisés puisque ces formules sont livrées dans un idéal état de grâce. »

A. P.

Extraits :

« 1. aux mutilés de guerre

le monument

de la république

l’effigie du buste des Incas

la gourmette du greffe l’os frontal qui se bat

le bras que vous voyez près du lit à côté

est d’Agrippa et moi je suis un peu sévère

du reste

ai-je jamais trépassé

ai-je jamais dit que je me sentais mieux

assis

2. aux aveugles civils

en postulant un drame très relatif

vous résistez

vous habitez chez vos parents

près du mur d’Osque

la ruine

ça fait longtemps que je vous vois

tapiner

Pierre ou Jean il m’entraîne

je sens au-dehors de la ville

aux invalides du travail

(Pierre le colombophile)

j’aimais le vol de ma colombe

j’y mettais l’orange

à l’annulaire je la baisais

par grand vent souriait-elle

par grand vent le pied sur

l’ange du soleil et toi Saint-Jean

j’enroulai du miel à mon corps

avec des plumes

et puis

par la fenêtre

la nouvelle

adieu Paris

et aux infirmes civils »

Les premières pages du livre (au format pdf)

Les Commodités d’une banquette, Anne Portugal, P.O.L., 1985.

Présentation de l’auteur :

Anne Portugal est née à Angers (Maine-et-Loire) en 1949. Elle vit et travaille à Paris. Elle a publié ses textes dans de nombreuses revues et est l’auteur de nombreux livres, parmi lesquels Les Commodités d’une banquette, P.O.L, 1985. De quoi faire un mur, P.O.L, 1987, Fichier, Éditions Chandeigne, 1992, Le plus simple appareil, P.O.L, 1992, Dans la reproduction en 2 parties égales des plantes et des animaux, avec Susanne Doppelt, 1999, P.O.L., Voyer en l’air, 2001, L’Attente, et Définitif Bob, 2002, P.O.L.

Liens :

La fiche de l’auteur sur le site de son éditeur P.O.L.

Anne Portugal dans l’Anthologie permanente de poezibao

Un article sur "Définitif Bob" de Xavier Person paru dans "Le Matricule des Anges"

Anne Portugal dans la revue Vacarme


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