Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.
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Proposition d’écriture :
Transmettre le ressenti brut de la langue, la parole, l’écriture, à la vitesse des mots. Dans une sorte de rumination, de mastication verbale, en prenant systématiquement à revers les règles habituelles d’expression, en jouant sur des redondances de séries, afin d’introduire d’infimes décalages, et de prendre distance avec ce que l’on écrit : une critique qui s’inscrit dans la langue elle-même.
À la bétonnière, Arno Calleja, Le Quartanier, 2007.
Présentation du texte :
La poésie d’Arno Calleja est une poésie de l’accumulation, faussement plate, toujours rythmée, elle joue principalement sur la redondance de séries que modulent des décalages parfois imperceptibles. Une poésie critique, plaçant la critique dans la langue elle-même, dans une langue évidant toute évidence du monde. Poésie à la surface des mots, poésie qui glisse sur le langage : « ...je n’utilise pas la parole pour autre chose qu’elle-même / je ne peux utiliser que les mots désignant les choses que j’ai dans le corps / je n’utilise pas mon corps pour autre chose que lui-même / je ne suis pas autre chose que mon corps / je n’utilise que les choses existantes au dedans de mon corps / je fais du dehors avec le dedans de mon corps... »
Extrait :
« je sais comment avancer les mains dit l’amamant et je sais comment prendre les objets mais je ne sais pas comment dire les mots que personne ne peut prendre les mots et leur faire dire leur signification de mot ça personne peut prendre le mot et lui presser le citron pour qu’il découille sa phrase non ça personne peut dit l’amamant et c’est pourquoi mieux vaut faire le geste que dire le mot dit l’amamant et si tu fais l’amour touletan dit l’amamant si tu fais l’amour touletan tu seras jamais mort parce que pendant l’amour tu aspires l’énergie de l’autre et au plus tu fais l’amour au plus tu aspires une énergie incroyable qui te donne encore plus l’envie de faire l’amour touletan et au plus tu aspires l’énergie sexuelle de l’autre au plus tu deviens une sorte de chose suprasexuelle blindée que l’autre il a plus assez de force pour te reprendre l’énergie que tu lui as pris en faisant l’amour avec et alors jamais plus i pourra récupérer son énergie l’autre et alors touletan i te courra après pour faire l’amour avec toi pour essayer de se récupérer son énergie dit l’amamant et c’est pourquoi je fais les choses de geste sans dire les mots et c’est pourquoi légen adorent quand je le fais dit l’amamant légen adorent me voir le faire et savoir que je vais le faire et déjà ils adorent ils adorent attendre que je le fasse et quand je le fais devant eux ils sont en adoration et il n’est pas triché de dire qu’ils m’ont en adoration à condition que je le fasse dit l’amamant »
À la bétonnière, Arno Calleja, Le Quartanier, 2007.
Présentation de l’auteur :
Arno Calleja est né en 1975. Il vit à Marseille. Il écrit dans les revues Action Poétique, CCP, Facial, Los Flamencos No Comen, Hypercourt, If, Poésie Critique, Stalker. Il a publié merci d’accélérer, dans, quelqu’un cherche, aujourd’hui vous avez, tout le monomonde monologue aux éditions Précipitées, et le bain et la tas aux éditions du caillou. Et À la bétonnière, aux éditions Quartanier.
Liens :
Jectile, le blog d’Arno Calleja
Arno Calleja : la recherche du temps présent
Qu’en penses-tu ? Un texte publié dans "Les Cahiers de Benjy"
Un texte publié dans la revue "Hypercourt" publiée aux éditions ère (fichier pdf)