Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.
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Proposition d’écriture :
Ecrire le journal de bord d’une errance au cours de laquelle on s’immerge totalement dans un lieu et l’on construit son récit à partir d’écoutes, de documents retrouvés, de paroles libérées. Un manuscrit enfoui, une lettre oubliée, un journal local d’époque. Partir à la rencontre des souvenirs, fouiller les mémoires, hanter les archives des sous-préfectures. De ces informations éparses, tirer une substance en fonction du principe des coïncidences. Dessiner une histoire qui devient matière vivante d’écriture. Les héros, obscurs figurants de l’histoire ou gloires internationales, se croisent, les époques se télescopent et les événements se répondent selon une logique qui échappe aux manuels d’histoire.
L’Europe en capsaille, Patrick Beurard-Valdoye, Al Dante, 2006.
Présentation du texte :
« Sur le paquebot, l’artiste Kurt Schwitters profite d’une croisière, histoire de se changer les idées, tandis qu’Hippolyte Celton, aux commandes de son dundee chargé de maquereaux, s’apprête à subir une tempête. L’après-midi, il y a eu ce fameux match France-Allemagne. Sur la côte, un observateur préoccupé : Saint-Pol-Roux. Le poème, révélant des faits parfois troublants, vise une reconstitution selon plusieurs points de vue, élaborée à partir d’éléments d’archives, de témoignages et de repérages. » C’est ainsi que Patrick Beurard-Valdoye présente ce bref volume d’une quarantaine de pages. Capsaille est un terme de marine qui signifie naufrage. Suicide de l’Europe avec la montée du nazisme.
« Les mots ne sont pas là pour seulement sonner, écrit Dominique Quélen. Certains sont extraordinaires et pour ainsi dire pélagiques. On ne les connaît pas. On ne les avait jamais vus ni entendus. Ils étaient là. (Paroles dégelées – on pense à Rabelais – qui viennent éclater en bulles à la surface, longtemps après.) Ceux que nous connaissons s’en sont nourris. A aucun moment ils ne font de figuration. Pas d’exotisme, pas d’hermétisme. Pas de nostalgie non plus. Patrick Beurard-Valdoye plonge au fond de la mer pour retrouver de l’ancien, mais parce que « les poètes dans l’exercice de leur fonction ne logent pas à l’auberge de jeunesse » (Mossa, p.253). L’Europe en capsaille livre a été écrit dans le cadre de la résidence de l’auteur à Beauséjour, Maison de Poésie de Rennes.
Extrait :
« À la tombée du jour Schwitters
distinguait les formes récives sombres
d’Ouessant son contrefort Keller
aux allures de château en ruine
qui voit Ouessant voit son sang
il devinait le goulet de Brest
où la côte s’interrompait
éteinte d’épais nuages. »
L’Europe en capsaille, Patrick Beurard-Valdoye, Al Dante, 2006.
Présentation de l’auteur :
Patrick Beurard-Valdoye est né dans le Territoire de Belfort. Il vit à Paris et dans le Beaujolais. Lors d’une séjour en Irlande en 1974, il décide de se consacrer aux arts poétiques. A la suite d’un séjour à Berlin, en 1982, il entreprend le cycle des exils. Il a donné de nombreuses lectures, performances ou récitals de ses poèmes en France, en Allemagne, en Belgique, en Norvège, au Danemark.
Liens :
Conservatoire du littéral, un texte de Dominique Quélen sur Sitaudis
Présentation du livre sur Remue.net
Présentation de l’auteur sur le site de son éditeur Al Dante