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Ateliers d’écriture à Enghien-les-bains

J’anime en mai deux ateliers d’écriture à l’invitation de la Médiathèque George Sand d’Enghien-les-bains. Les textes très courts (entre 100 et 140 caractères), écrits lors de ces séances, seront utilisés dans le cadre de l’installation interactive Ghosts, pendant le festival des Bains numériques, du 5 au 13 juin au Centre d’Art d’Enghien-les-Bains.

Atelier d'écriture à Enghien-les-bains

Ghosts est une sculpture numérique proposée par un collectif d’artistes anglais nommé Squidsoup. Ce projet explore la notion de communication numérique, la longévité de l’information et la possibilité de marquer l’expérience d’autrui de sa propre trace.

Ghosts joue avec l’idée que les messages textes (chat, email, sms...) existent dans l’instant et non dans la durée. En créant des sculptures permanentes à partir de ces fragments de pensées et de ces idées éphémères on confère à chaque message un nouveau contexte et un nouvel objectif. Comme tous les visuels se créent au fur et à mesure que les participants y laissent des messages, ces derniers constituent la base de l’expérience des futurs utilisateurs.

Ces ateliers d’écriture proposent un travail sur les fragments de pensées et les idées éphémères qu’induit la communication textuelle à l’ère du numérique (email, chat, SMS, tweets, etc...). Les textes sont calibrés dans la limite des140 signes comme pour les SMS et les updates sur Twitter). Twitter est un outil de réseau social et de microblogging qui permet à l’utilisateur de signaler à son réseau ce qu’il est en train de faire. Il est possible d’envoyer et de recevoir ces updates (mises à jour) par l’Internet, par messagerie instantanée oupar messagerie numérique. On appelle ces updates des tweets (gazouillis en anglais). La particularité des tweets : ils sont courts, d’une longueur maximale de 140 caractères, ce qui permet de mettre à jour son Twitter de manière brève et spontanée.

Cette démarche semble radicalement importante, écrit François Bon. Savoir en quoi, à rebours, cette écriture questionne notre rapport à l’écran, à notre permanent échange numérique, puisque justement c’est via le numérique et l’écran que, lui dans le tunnel, on garde contact avec les autres.

Ateliers :

Atelier d'écriture à Enghien-les-bains

Plusieurs approches au sein d’un même atelier d’écriture :

1. Travail sur les Photomatons, Vincent Tholomé (conception graphique & mise en page Éric Jacques), éditions Les Carnets du Dessert de Lune, 2002. « Un poème à la minute est un poème où on écrit un vers par minute. On détermine à l’avance combien de vers il contiendra et donc combien de minute son disposera pour écrire son poème. On réfléchit pendant une minute à son premier vers puis on l’écrit et on passe le temps restant de la minute suivante à réfléchir au second vers puis on l’écrit lorsque le temps imparti est passé. Puis on réfléchira le temps restant à la minute de son troisième vers, qu’on écrira lorsque le temps imparti sera passé. Et ainsi de suite. Jusqu’à ce que le temps qu’on s’était ,donné pour écrire un poème à la minute soit passé. On prendra grand soin d’écrire un objet verbal qui tienne. Ce qui sera noté sera n’importe quoi pourvu que ça tienne et que ça ait été élaboré durant le temps exact qu’on s’était octroyé. D’autres considérations seraient à faire sur le poème à la minute. Et notamment sur la coïncidence de la mesure du temps qui passe et le temps qu’on s’octroie pour écrire un poème. On écrit dans un maintenant qu’on se donne. On écrit toujours au présent. Tout cela pour dire quelques autres suites encore et ne pas clore le débat. »

À noter : Deux approches littéraires intéressantes sur le net autour de la forme courte : Le [blog d’Éric Chevillard :

L’autofictif et Le Carnet de Marc Pautrel.

2. Un travail sur le journal irrégulier d’écoute de flux sonores en temps réel d’Esther Salmona.

3. Un travail autour des SMS de Philippe Rahmy : les « SMS de la cloison », formes de l’urgence, paru aux éditions publie.net en 2008.

Ce qui est ici impératif, écrit François Bon, c’est justement que la posture radicale de l’auteur, le écrire est intransitif de Maurice Blanchot, n’a plus à être démontré. Il l’est de fait, par les livres existants.

Ce qui se dit, alors, peut requérir de très haut la seule liberté laissée : plus de carnets, plus d’ordinateur, et le temps sans limite de la douleur, la paralysie – il reste ce téléphone et l’écran où on grignote lettre à lettre. Et la littérature s’en satisfait, reste intégralement littérature.

4. Travail sur En un jour, diffusé sur
publie.net  : le 20mars 2007 : 11 heures et 18 heures minutes d’échanges par chat entre Pierre Ménard et Esther Salmona. Expérience d’écriture par échange direct sur contrainte de temps, la durée du jour définit la durée de l’échange, le contraint à ses frontières. Les heures s’inscrivent en regard des phrases échangées, des bifurcations, les temps de silence s’inscrivent tout pareil.

Les textes écrits lors des ateliers proposés à la Médiathèque George Sand d’Enghien-les-Bains sont lisibles sur le blog que j’ai créé pour l’occasion.


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