Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.
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Proposition d’écriture :
Explorer, longtemps après, les lieux de son enfance, refaire le chemin à l’envers et laisser l’écriture glisser au rythme du film qui se déroule, le mouvement d’une barque sur l’eau, le rituel d’un trajet (à pied, à vélo, en voiture), ce que l’on y voit dans sa répétition, et le mouvement sans retour du cours de ce flux de souvenirs, leurs sensations, leur dérive poétique revisitant ces images surgies du passé, sur une vie qui a eu lieu et qui regarde à présent, celle du narrateur.
Les Eaux étroites, in Œuvres complètes, Julien Gracq, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, II
Présentation du texte :
Lorsqu’il publie Les eaux étroites Julien Gracq, auteur du Rivages des Syrtes, ne parvient plus à écrire de romans depuis quelques années. La forme même de ce livre, court récit souvenir d’une promenade faite et refaite mille fois dans son enfance, en barque le long d’une rivière, permet à l’auteur de faire repasser sous ses yeux tout un pan de son passé, et c’est l’occasion pour lui de convoquer au fil de l’eau, la mémoire d’un paysage d’antan qui nous survivra, avec une légèreté, une liberté qui nous laisse rêveur et sous le charme.
Extrait :
« Pourquoi le sentiment s’est-il ancré en moi de bonne heure que, si le voyage seul - le voyage sans idée de retour - ouvre pour nous les portes et peut changer vraiment notre vie, un sortilège plus caché, qui s’apparente au maniement de la baguette de sourcier, se lie à la promenade entre toutes préférée, à l’excursion sans aventure et sans imprévu qui nous ramène en quelques heures à notre point d’attache, à la clôture de la maison familière ? La sécurité inaltérée du retour n’est pas garantie à qui se risque au milieu des champs de force que la Terre garde, pour chacun de nous, singulièrement, sous tension ; plus que par le « baiser des planètes », cher à Goethe, il y a lieu de croire que la ligne de notre vie en est confusément éclairée. Parfois on dirait qu’une grille en nous, plus ancienne que nous, mais lacunaire et comme trouée, déchiffre au hasard de ces promenades inspirées les lignes de force qui seront celles d’épisodes de notre vie encore à vivre. »
Les Eaux étroites, in Œuvres complètes, Julien Gracq, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, II
Auteur :
Julien Gracq est né à Saint Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire) le 27 juillet 1910, sur les bords de la Loire, et mort le 22 décembre 2007 à Angers. Il fréquente d’abord un lycée de Nantes, le célèbre lycée Henri IV à Paris puis l’École Normale Supérieure et l’École libre des Sciences Politiques. Normalien agrégé d’histoire, Julien Gracq commence à enseigner alors qu’il écrit sa première fiction Au château d’Argol. Il exerce sa fonction de professeur sous son vrai nom Louis Poirier, et utilise celui de Gracq pour ses activités littéraires. Il est notamment l’auteur de Le rivage des Syrtes pour lequel il obtient le prix Goncourt 1951. Prix qu’il refuse, écœuré par un certain milieu mondain intellectuel qu’il caricature dans son pamphlet Littérature à l’estomac.
Un balcon en forêt (1958) traite de l’histoire des hommes, les deux volumes de Lettrines (1967-1974) sont composés de textes brefs, d’impressions de voyage à l’étranger ou en France, de souvenirs d’enfance, de réflexions sur des lectures que complèteront en 1980 En lisant, en écrivant puis en 1988, Autour des sept collines. En 1992, il publie les Carnets du grand chemin. Les eaux étroites (1976), La forme d’une ville (1985), sont également consacrés à des souvenirs d’enfance et de jeunesse.
Liens :
Le site de l’éditeur José Corti