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Séance 35

Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.

Vous pouvez commander ce livre directement sur la boutique de Publie.net (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (Amazon Place des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-534-3, distribution Hachette Livre.

Proposition d’écriture :

« Ce qu’il faudrait peut-être c’est donner dans un volume réduit d’écriture et par conséquent avec peu de phrases l’impression que les quelques choses, avec des herbes, deux trois arbres, peut-être un visage, dont je vais parler (je les connais depuis toujours dans la lumière lente et les prés du village) qu’elles donnent l’impression de presque rien en même temps que ça soit pourtant comme un espace et du temps grands. »

Si peu de terre, tout, James Sacré, Le dé bleu, 2001.

Présentation du texte :

Le poème comme un lopin de terre qu’on cultive patiemment, qu’on laboure avec ardeur, qu’on travaille jour après jour. "C’est vrai aussi que les deux activités, écrire, cultiver, prennent forme dans la même argile originelle (toujours là d’ailleurs, nul secret perdu)." Quand on sème on n’est pas toujours sûr de la récolte que l’on obtiendra. La poésie c’est pareil. Et c’est la vraie force de cette poésie, elle n’est pas fermée sur elle-même. Elle observe, elle commente, elle se souvient, elle est à l’écoute des autres, elle bafouille quand elle ne sait plus, elle se répète, elle perd la mémoire également, elle s’interroge aussi et se remet en question.

"Quelque chose a comme un goût de catastrophe, Écrire s’empêtre à la fin dans le radotage. La raison, si c’est la langue ou l’air du temps, On sait mal. En même temps que du courage s’affaisse Des mots s’accumulent pourtant, qui font le volume du poème, L’impression que plus rien n’allait s’y prend à mesure à du plaisir ; A cela qui s’effondre, dans la banalité du sens Et l’effritement des figures du monde, Le rythme fait comme une rime heureuse. (Les mots soudain comme un ciel familier.) Écrire est-ce que c’est pas quand même, Plutôt qu’inventer des anges, S’égarer dans le toujours même bleu silencieux ?

Le soleil, la terre, l’herbe, le vent. Voilà les mots qui reviennent le plus souvent dans cette poésie qui par de nombreux aspects (le principal étant sans doute son attention sensuelle aux saisons, au temps qui passe) est cousine des haïkus japonais. Sa brièveté et sa volonté d’aller au cœur des choses renforcent également cette exotique parenté. L’humilité de cette poésie est touchante. C’est toute une vie qu’on lit dans les traces du passé qu’il évoque. Une écriture qui s’est nourrie de la terre de son enfance. Un parcours en quelques lignes. Lignes de vie ivres de vie. Son chemin à la trace.

Extrait :

« Sans doute que c’est pas rien le soleil Sa grande fureur de feu parfois comme un sourire, Comme un sourire sans faire exprès. Soleil mais qui s’en va, c’est pas vrai ! Caresse ou colère, visage sans faire exprès Soleil qui s’en va qui revient Mais qui dit rien. »

Si peu de terre, tout, James Sacré, Le dé bleu, 2001.

Auteur :

James Sacré est né le 17 mai 1939 à Cougou, village de Saint-Hilaire-des-Loges en Vendée. A partir de 1965, il vit aux Etats-Unis où il enseigne dans une université du Massachussets. Il vit à nouveau en France, à Montpellier, depuis 2001.

Liens :

bibliographie sur le site de l’encyclopédie Wikipédia

James Sacré, une boulange de lyrisme critique. Sur le site de Jean-Michel Maulpoix

James Sacré, sur le site de Poezibao


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