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Jacques Josse : Les Lisières

Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.

Vous pouvez commander ce livre directement sur la boutique de Publie.net (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (Amazon Place des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-534-3, distribution Hachette Livre.

Proposition d’écriture :

Raconter en quelques paragraphes, quelques séquences vives, animées, souvent situées dans le brouhaha des bars ou la lisière des villes, la rencontre des cassés de la vie, mais aussi des écrivains enchanteurs croisés au fil de nos périples ou de nos lectures, et leur rendre hommage. Saisir au vol, avec une écriture nette, sans fioritures ni emphase, avec des éclats de beauté touchant juste, condensant toute une vie en un éclair, en donnant à ces récits la force de ce qui sans cela serait relégué à la page des faits divers et conférer ainsi, à ces hommes, une présence toute fraternelle.

Les Lisières, Jacques Josse, Apogée, 2008.

Présentation du texte :

Les Lisières est un ensemble constitué de huit textes conçus autour de la mémoire du hameau natal où Jacques Josse ne cesse d’aller puiser et d’un présent beaucoup plus ancré dans la réalité urbaine. Quelques lignes suffisent à l’auteur du Café Rousseau pour nous transporter de Bruges à Rennes où il vit et qu’il sillonne peu avant le lever du jour, faisant continûment route vers la zone industrielle. Il lui arrive aussi, sans crier gare, de partir (à Brest, Paris, Tanger) et de flâner (c’est sa façon de déjouer le temps) sur les traces de Jack Kerouac ou sur celles du philosophe Jules Lequier avançant un soir de février 1862 dans la mer...

« C’est à cette même heure " où la solitude prend l’eau " que Josse débute son hommage à Kerouac au cœur de Les Lisières. Le recueil, qui offre un éventail plus large du travail de l’auteur, débute par deux récits secs comme un coup de fusil. Puis s’ouvrent les hommages : Kerouac précède le philosophe Jules Lequier mort d’amour un siècle plus tôt, ressuscité par Jean Grenier et Louis Guilloux. Les pages qui disent cet homme sont d’une beauté noire. À elles seules, elles valent qu’on s’accoude au comptoir de Jacques Josse pour faire avec lui ces « rencontres amicales et houblonneuses » avec ceux-là même qui nous ont quittés. Et auxquels on boit, évidemment. »

Extrait :

« Cet homme sort d’un bar. Il ajuste son pas. L’adapte au rythme de la foule. Il se sait d’ici et de nulle part. Ou de partout si l’on préfère... Certains soirs, la distance qui sépare Le Valparaiso à Saint-Malo (intra-muros) du Den Dijver à Bruges lui semble disparaître en un clin d’œil. Pour un peu, le vent du nord portant, il pourrait même capter, mêlées au vacarme des vagues qui cognent pierres et murets aux abords du Sillon, quelques notes légères, claires et précises, directement sorties du ventre du beffroi. Il sourit, s’en amuse... Se reprend aussitôt et chasse l’idée d’un revers de main. Il lui préfère l’émotion du regard. Elle seule permet de saisir, en une seconde, telle ou telle silhouette entrevue par hasard dans un reflet de vitre... C’est pour cela qu’il aime tant se fondre dans l’anonymat mouvementé des rues et scruter tous ces visages tendus, en attente, eux aussi, d’un signe pour enfin se dérider, sourire au cheval qui passe, percer un bock chez Maës ou baiser les lèvres de Martha, la brune qui voltige, des verres de Palm plein les mains sur les pavés mouillés de la Hallestraat...

Il se déplace, se faufile entre cris et couleurs, portant à l’épaule un sac contenant tout un fourbi de peintre. C’est à cela - plus qu’à sa dégaine proche de celle de L’Homme qui penche - que je l’ai d’abord repéré, puis suivi dans son périple, le perdant durant quelques instants et le retrouvant plus tard, pieds joints face au large, murmurant à la nuit tombante qu’il s’en faut parfois de peu pour qu’il ne balance, d’un coup (« allez, vlan, n’en parlons plus ») ses vieux rêves à la trappe. »

Les Lisières, Jacques Josse, Apogée, 2008. Auteur :

Jacques Josse est né en 1953, et travaille au tri postal à Rennes. Le titre de son recueil de poésie Vision claire d’un semblant d’absence au monde est emprunté à un poème de Danielle Collobert.

Éditeur, il a animé la revue Foldaan (1980-1987, huit numéros, 1000 pages) avant de créer en 1991 la maison d’édition Wigwam, où poésie et peinture sont étroitement liées. Ainsi a-t-il publié entre autres Matthieu Messagier, James Sacré, Antoine Emaz ou encore Daniel Biga. Il codirige avec François Rannou la collection « Piqué d’étoiles » aux éditions Apogée.

Liens :

Présentations des œuvres de Jacques Josse sur le site de Lieux-dits

Brèves de Bruges, extrait de l’ouvrage Les Lisière de Jacques Josse sur le site de Remue.net

Entretien de Jacques Josse et Mathieu Bosseau Article du Matricule des Anges

Les éditions Wigwam de Jacques Josse Jacques Josse sur Remue dont il est membre du comité de rédaction

Dormants de Jacques Josse sur Publie.net Sur les quais de Jacques Josse sur Publie.net


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