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Séance 180

Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.

Vous pouvez commander ce livre directement sur la boutique de Publie.net (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (Amazon Place des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-534-3, distribution Hachette Livre.

Proposition d’écriture :

« Laisser parler – capter ces voix qui montent de partout – donner une forme (et une forme qui résiste) au magma, au bric-à-brac – univers dont est fait l’être que nous sommes un moment sur la terre. Revient pour moi toujours l’inépuisable question du qui suis-je, par là, de l’origine et du devenir, beaucoup de passé nous parcourt encore, beaucoup de futur nous parcourt déjà. C’est l’expérience du « métis » qui m’habite. Voilà la réalité qu’il faut parvenir à soulever, morcelée et unifiée, immense et minuscule. C’est ce visage fait de tout que j’appelle un sans-nom, d’autres l’appellent peut-être poème. »

D’ici, de ce berceau, Hélène Sanguinetti, Poésie / Flammarion, 2003.

Présentation du texte :

Une naissance, peut-être, aurait eu lieu dans un pays sans nom : sur ce berceau des fées se seraient penchées, à l’ouverture, et des voix se seraient élevées, vagabondes, magiciennes, archaïques intemporelles - voix de sœurs, de passantes, de marmots, d’amants, d’ancêtres... hélant des femmes, paysannes ou magiciennes, jamais jeunes toujours vieilles, enfants, passants, ancêtres...

Tour à tour aérienne et scandée, chuchotante ou criée - à l’image de ses strophes qui s’élancent et refluent à l’assaut de la page - la partition d’Hélène Sanguinetti fait alterner une série d’adresses dont la parole monte on ne sait d’où, apostrophant des êtres lumineux et sombres, les yeux tournés sur une mer ou vers un ciel seuls susceptibles de les absoudre, à défaut de les sauver.

Extrait :

« Filles,

à vos mémoires criblées de pluie derrière la grille de l’hôpital, aux va-et-vient dans l’armoire en fer sous les pâtes de fruits, à ce peigne toujours mouillé, à vos jupes qui ne tiennent qu’à vos doigts, vos bijoux. Vos cheveux sur l’oreiller. N’attendez pas d’être nuages, la lucarne pleine de nuit, les petits mots sucrés précipités, qui clôturent la bouche

Elle appelle elle appelle elle appelle Lucie

aux beaux yeux, la disparue aux fesses promptes, par tous les noms qu’on donne à la petite sœur, Cachée, Figue, Barbeuse, Agglutinée, Ô Lugia, je suis couchée vieille et démente. Je compte jusqu’à 7, je multiplie par 7, j’envoie un 7 dans ton dos, un coureur et un danseur, un 7 en flamme dans l’oreille, comme hier. »

D’ici, de ce berceau, Hélène Sanguinetti, Poésie / Flammarion, 2003, p.48.

Présentation de l’auteur :

Hélène Sanguinetti est née le 3 mars 1951 à Marseille, Hélène Sanguinetti vit et travaille en Arles. Elle écrit depuis toujours mais n’a proposé ses textes à la publication que très récemment : D’ici, de ce berceau, Flammarion, avril 2003. De la main gauche, exploratrice, Flammarion, janvier 1999. Elle a participé à plusieurs revues en France et aux USA.

Liens :

Lettre d’Hélène Sanguinetti pour le Prix des découvreurs

Présentation du livre Alparegho, Pareil-à-rien d’Hélène Sanguinetti

Poème d’Hélène Sanguinetti sur le site de remue.net

Ouvrage d’Hélène Sanguinetti sur Publie.net


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