| Accueil
Séance 338

Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.

Vous pouvez commander ce livre directement sur la boutique de Publie.net (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (Amazon Place des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-534-3, distribution Hachette Livre.

Proposition d’écriture :

Dérouler une série de vignettes, de paysages arrêtés dans des décors qui ont la netteté vacillante des rêves, portée par un travail méticuleusement sonore sur le vers. Saisir non pas l’être rêvant pour qui le monde réel disparaîtrait, mais ce qui résiste à cet évanouissement, refuse qu’on en ait fini avec lui, comme la neige qui continue sa blancheur même dans la nuit. Écrire un texte qui ne rêve pas à comment arrêter une histoire avant le cauchemar, avant la catastrophe, à ce que ce soit ça qui disparaisse plutôt que soi.

Frédéric Renaissan, Éric Sautou, Flammarion, Collection poésie, 2008.

Présentation du texte :

« Ce qui berce l’enfant et peut effacer les traces atroces, ce sont des images. Non pas des visions, mais plutôt des sortes de vignettes de l’enfance. L’illustration de couverture elle-même, conçue par l’auteur, ne dit pas autre chose : le cadre est celui d’une étiquette que l’on colle sur les livres ou cahiers d’école, et on y voit un minuscule personnage marcher sur une ligne discontinue certes, mais ascendante. Plus d’une fois la voix du poème parle justement de marcher, d’avancer, « un cartable à la main ». Plus d’une fois il se console avec des jeux d’enfance :

j’avance de mon pas sur l’eau

trouve la pierre jette dans l’eau parce que je vois au fond de l’eau parce que là-bas c’est insulté

Rarement la détresse enfantine aura été si bien dite en aussi peu de mots, décrit Ariane Dreyfus dans la très belle analyse qu’elle fait des poèmes d’Éric Sautou : l’enfant joue avec cela même qui lui fait mal, et on ne sait si en le faisant il se délivre du souvenir ou le réactive. Mais au moins le poème propose un refuge qui dure un peu. »

Un homme ou un enfant arpente ces contrées et se parle à lui-même, comme à l’instant où l’on sombre dans le sommeil, énumérant les objets qui l’entourent et se dérobent à ses gestes, les rues vidées de leurs ombres humaines, les lettres" du mot de poésie qui ne tient de personne". Méditation somnambulique dont la mélancolie va bien au-delà de la simple tristesse, la poésie d’Éric Sautou paraît à la fois accablée de lumière et soucieuse d’une nuit originelle.

« Les livres d’Éric Sautou dans leur fragilité montrée (aussi bien dans ce qui est peut-être dit que dans les façons du dire -si peu de choses, et pas tant de mots), écrit James Sacré, se construisent et se donnent en une remarquable continuité de formes et de formulations. J’ai plus haut évoqué le tressage de ses motifs ; le traitement des titres et l’enchevêtrement des divers livres est un autre exemple de cela. Quelque chose dure, qui semble inépuisable, depuis le premier livre. »

Extrait :

« BERCEUSE

donnez dans les mains s’en est allé

comme ici se balance

à pencher vers les choses

de quels arbres au-dessus je m’endors

venez

bercez comme un ballon

musique feuille à feuille venez

comme un lointain le paysage

et se balance encore venez

chambre dans la seule

chuchotées

sombre

d’où sombre ici le tas de feuilles

à la musique en rêve

pour quelqu’un ne vient pas »

Frédéric Renaissan, Éric Sautou, Flammarion, Collection poésie, 2008.

Auteur :

Eric Sautou est né le 22 septembre 1962. Il a collaboré à diverses revues et est l’auteur d’une demi-douzaine de livres : ’’Frédéric Renaissan’’, Flammarion (2008). ’’La Tamarissière’’, Flammarion (2006). Aux éditions Tarabuste : ’’Le capitaine Nemo’’, 1998. ’’Rémi’’, 2003. Aux éditions Le Dé Bleu : ’’Le nom des fleuves’’, 1999. ’’Un oursin’’ (dans la collection Le farfadet bleu ), 2004. Il a participé aux anthologies suivantes : ’’Autres territoires’’, éditions Farrago/Léo Scheer, 2003. ’’49 poètes, un collectif’’, éditions Flammarion, 2004.

Liens :

Lecture de Frédéric Renaissan d’Eric Sautou par Ariane Dreyfus sur Poezibao

Le Nom des fleuves, de Eric Sautou paru au Dé bleu sur Le Matricule des Anges

Extrait de "La Tamarissière" sur Poezibao


LIMINAIRE le 04/10/2024 : un site composé, rédigé et publié par Pierre Ménard avec SPIP depuis 2004. Dépôt légal BNF : ISSN 2267-1153
Flux RSS Liminaire - Pierre Ménard sur Publie.net - Administration - contact / @ / liminaire.fr - Facebook - Twitter - Instagram - Youtube