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Séance 226

Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.

Vous pouvez commander ce livre directement sur la boutique de Publie.net (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (Amazon Place des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-534-3, distribution Hachette Livre.

Proposition d’écriture :

Acheter un carnet et s’attacher à décrire une situation, un mouvement inscrit dans l’espace et le temps, par exemple en suivant des inconnus dans la rue, à leur insu, en notant leurs déplacements, pour le plaisir de les suivre et non parce qu’ils nous intéressent particulièrement. Une recherche suscitée par le désir où le point de vue fixe le jeu, l’aventure et non le simple récit de la filature. Un puzzle à recomposer afin d’en recréer l’unité, traduire l’interrogation de décrire un événement en le suivant à distance, et la cohérence de cet imposant work in progress. Un art de la situation.




Traité du délassement, David Christoffel, Éditions revue Hapax, 2007.

Présentation du texte :

« 10 février 2002, 1 heure 08 : j’ai perdu ce texte depuis, je l’avais séparé du reste du bloc-notes. Il y était question de délassement. Écrit pour honorer l’acquisition du bloc-notes, c’est à vouloir faire bon usage des feuillets propres qu’est venu le projet de suivre Nocturne de Patrick André, dont Ève Loreau m’a parlé l’après-midi du 10 juin 2000. » « Il y a des écritures dont l’opacité est mobile de fiction, écrit Guillaume Fayard, par chimie endorphinienne et beau paralogisme. David Christoffel articule une parole de politologue des humeurs dansées, à reprendre des faits en tonalités morales affectivo-pensées, élans harmoniques sur des penchants à la glose dont la jovialité, la musique, le rythme, toujours étonnent. On pourrait aussi parler de greffe de chantabilités à prises rapides sur une langue journalistique, de hantabilités qui s’effondrent les unes dans les autres, bavardées tenues... La prose coupée de D.C. (Direct Current ?) surfe sur la vague d’une positivité presque foncière qui est la manifestation d’une tournure d’esprit, d’une motilité intérieure (mais traversée par le négatif). D.C. ressemble plus à son écriture que la plupart des poètes qu’il m’a été donné de rencontrer ; on a l’impression de l’entendre sur la page, tonifiant la lecture par une adresse (dextérité et interpellation du lecteur) qui est un de ses traits spécifiques, focalisée à hauteur de ce qu’elle peut constamment nous surprendre – comme dans la danse c’est le déséquilibre qui suscite la production de sens, la narration, et l’émotion. »

Extrait :

« Feuillet 1

1 heure

Nocturne en signature

indique sa pré-écriture je reçois du construit, c’est du préparé qui là apparaît. Entendu (ou sournoisement sinon si- élégamment), le tract en appelle. P.A. revient bien à la ville, avec de nouvelles amertumes, et des blessures laissées là / pour attirail poétique / venir écouter le texte semble une vérification / tenir toute la nuit fait planer : de l’ambition /rendre le texte à
7 heure annonce, excite la précision, motive : de l’avancée.

Feuillet 2

l’interception de l’appel, ma première, avait des thématiques, s’y remettait, y revenait, s’y plombait : écrasant, en éprouvant la nécessité : les espoirs connus désespérés, excitants cependant, du protocole : un appel à l’heure,
peut-être plusieurs. Il a parlé de flux, contrarié le dimanche, organisé pour le contrarié. J’agis donc en journaliste, me demandant si ma station scribouillarde devant la cabine ne fait pas : empêchement de tout-venant, décrochant les appels. P.A. m’est trop peu incon connu juste assez peu connu (=juste assez) »

Traité du délassement, David Christoffel, Éditions revue Hapax, 2007.

Présentation de l’auteur :

Né en 1976 à Tours, vit à Clichy. Auteur d’opéras parlés, tels que La flûte dite enchantée (1997), Le Déchante-Merdier (1999), ou Les Heureux alibis au label Signatures / Radio France (2005), David Christoffel s’intéresse aux rapports entre la poésie et la musique. Il développe des activités de radio, de composition, de poésie au lycée, de clarinette, de spam, de colloques internationaux, d’enseignement en prison, de soirées électorales, de critiques et recensions, de musique de film, de concerts de flûte à bec en maison de retraite... Chroniqueur pour la Banque de programmes de Radio France, ses poèmes intègrent régulièrement des paroles, des éléments radiophoniques.

Liens :

Le site de David Christoffel

Critique de Guillaume Fayard sur Sitaudis

Présentation de David Christoffel sur le site du cipM

Poèmes inédits, critiques et sons sur le site de Sitaudis


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