Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.
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Proposition d’écriture :
Au bord de la déroute, au bord des limites où toute compréhension se décompose. Fragments, éclats, bizarreries, monde parsemé de signes et points, comme pour attirer notre attention. Une parole roulant sa syntaxe affolée et sa générosité euphonique, dans un état d’alerte constant, dans une ivresse de savoir hésitant entre le jubilatoire, le désespérant et l’amoureux saisissement en face de la beauté et de la violence du monde. Un mélange très personnel d’intuition, de possession, de passion. Un discours scandé, un texte qui arpente, digresse, ne cherche surtout pas à réduire la réalité ou la pensée à quelques pensées, mais tient à reproduire leur désordre, leur complexité, leurs rythmes de surface comme leurs pulsations profondes.
Aa : Journal d’un poème, Caroline Sagot Duvauroux, José Corti, 2007.
Présentation du texte :
« Ce qui s’articule alors, entre la quotidienneté du vivre ; la lessive à faire, les amis, les lectures, les nouvelles du monde ; les manigances d’Hypnos et de Thanatos et l’absolu des intuitions d’Héraclite, écrit Richard Blin dans Le Matricule des anges, est une présence singulière au monde, une façon de rendre le poème à l’alphabet, de désorienter la pensée et d’inquiéter le sens. « Toute parole est-elle oraculaire avant d’être sensée ? » Et Caroline Sagot Duvauroux de fouiller dans l’énigmatique, le non-dit, l’indéfini. À la jointure du crime et du pardon comme à celle du jour et de la nuit, elle enfonce sa lame et sa lampe, en quête de secrets qui rendent faibles et forts à la fois. « Sans espérer nous n’atteindrons pas l’inespéré. »
« Ce n’est pas exactement ma vie que je raconte bien que tout soi vrai, mais un processus. Où je suis aujourd’hui, Héraclite n’a pas encore inventé l’être. Et l’émoi ne m’intéresse plus que moi. Tout procède par minuscules conversions d’évènements minuscules qui nomment et dérobent l’urgence, au moment de peindre ou d’écrire, au centre de l’importance décisive et gigantesque du contexte : vivre, ici, cependant que le monde que nous sommes. »
Extrait :
« Déconstruction à l’infini s’agit plus de / Accélération chute cataracte amoncellement / Tas / On a foncé dans quelque chose / Une promesse ? s’est-elle fendue / Ça se fracasse là-bas L’eau puissante ? Ce n’est pas le froid qui préoccupe le feu c’est le vide / On patauge dans le vide / Les fragments c’est un début / Nous y sommes / Moi dedans / Héraclite sédiments métamorphiqués par pression moi température toi chimie le reste / Sauf toi et moi sauf lire et écrire / Tout le reste a disparu / C’était tout, le reste / S’est carapaté l’infini tout le reste / Moi dedans / La patauge / Avec PTC, l’histoire des sédiments et la chute des météorites / Rien n’est grave disent aujourd’hui les scientifiques / Pesant tout ça »
Présentation de l’auteur :
Caroline Sagot Duvauroux vit dans la drôme où elle peint et écrit. A publié chez Les ennemis de paterne Berrichon une série de plaquettes entre peindre et écrire, dont : La peur est bleue, Une boussole pour Annie, Les laissées et La tuade avec Jean-Paul Héraud, Le récit d’il neige avec Ena Lindenbaur. Elle publie principalement aux éditions José Corti. Depuis 2002.
Liens :
Présentation de Caroline Sagot Duvauroux sur le site des éditions Corti
Présentation de l’auteur sur le site de Poezibao
Article de Richard Blin sur Aa de Caroline Sagot Duvauroux
Caroline Sagot Duvauroux : Vol-ce-l’est, texte du poème sur Remue.net
Un article sur le livre de Caroline Sagot Duvauroux paru sur Sitaudis