Invité le mardi 5 juillet au soir, à Orléans, au 108 (108, rue de Bourgogne), par Livre au Centre à présenter mon travail (Qu’est-ce qu’internet change au récit du monde ?) pour sa sixième conversation réalisée en partenariat avec “le 108″ et la librairie Les Temps Modernes., je suis resté pour assister au stage d’écriture web que menait François Bon le 5 et le 6.

Ce que François Bon expérimente depuis peu à Poitiers, ou ici à Orléans, en parfaite logique avec sa propre démarche littéraire qui au quotidien s’écrit numérique, c’est la mise en place de ses ateliers d’écriture directement au format blog. Tout en continuant de s’appuyer sur des pistes d’écriture contemporaine en prise directe pour écrire le monde.

Deux jours intenses d’ateliers dans la soupente chaleureuse de labomedia, entre les câbles et les ordinateurs démontés de façon pièces détachées, pendant lesquels François Bon a proposé un atelier d’écriture dense, relayé en direct par l’intermédiaire des blogs créés et hébergés sur la plateforme Livre au Centre.

Suite de propositions littéraires enchaînées : les listes de Sei Shonagon, les Ciels de Leslie Kaplan, les objets de Francis Ponge, les Slogans de Soudaïeva/Volodine), les rêves de Jacques Roubaud.

Atelier Google Street View

Se concentrer sur un lieu précis, et utiliser toutes ressources web pour le documenter : en quoi cela change le récit ?

Photographier sans appareil, écrire et créer autour des images de Google Street View. Suite à mon article Pourquoi vouloir voir le monde en vrai ? et à mon appel à l’envoi de photographies de vos voyages virtuels, j’ai créé un groupe sur Facebook ainsi qu’un site Le Tour du jour en 80 mondes, pour que l’on puisse simplement publier en ligne ses photos ou ses textes. Le titre de ce groupe est un hommage au magnifique livre de Julio Cortázar écrit en 1972.

Atelier Slogans sur Google Docs

C’est un travail sur la langue, le vertige de la langue, l’autonomie de la langue, et ses variations.

Le texte écrit en ligne

Ce qui est passionnant dans ce genre d’atelier c’est l’expérience que l’on tente, on ne peut jamais vraiment savoir ce que ça va donner avant. Notre rapport à l’écriture évolue, mais pas seulement. La lecture du texte en train de s’écrire à plusieurs en ligne aussi. Ce texte il faut en permanence en reprendre la lecture au début, mouvant, instable, en perpétuelle évolution. C’est la posture même du lecteur qui change dans cette expérience.

Variations du texte qui engendre la fiction

L’atelier du double rêve de Jacques Roubaud, tel que le décrit François Bon sur son site, qui cite l’ouvrage de Jacques Roubaud, La forme d’une ville change plus vite, hélas, que le cœur des humains, paru chez Gallimard, en 1999 : « Donc : une scène quotidienne brève, racontée avec la plus grande précision qu’il peut tenir dans nos huit lignes. On ne cherche pas à en faire du fantastique, on ne cherche pas à dérégler nous-mêmes le réel. Par contre, nous aussi allons produire deux versions du même texte. »

Et dans un deuxième temps, aller produire des variations chez les autres, dans les commentaires des blogs des participants.

Expérimenter la publication immédiate en blog, apprendre en écrivant directement sur internet, avec les outils web et sa diffusion immédiate, ce qu’elle induit, entre autre les commentaires qui sont comme autant de réactions en chaîne qui parfois débordent même l’espace de l’atelier, via le réseau et les appels à contribution, pour prendre la forme d’une écriture collective sur le net.

Les cahiers web des stagiaires sont en ligne sur le site de François Bon.