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Séance 46

Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.

Vous pouvez commander ce livre directement sur la boutique de Publie.net (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (Amazon Place des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-534-3, distribution Hachette Livre.

Proposition d’écriture :

Mettre des mots sur ses morts, les achever pour qu’on en parle plus. Continuer sa propre usure en usant des mots. Arracher les masques, l’un après l’autre, rien ne demeure que le crâne et la nuit qu’il enferme, ce crâne dont il faut soutenir le regard aveugle.

Pensées des morts, Ludovic Degroote, Tarabuste, 2002.

Présentation du texte :

Pensée des morts de Ludovic Degroote entame un dialogue entre poèmes et réflexions sur les morts, leurs mémoires, et tous leurs maux, les mots : « sales petits morts qui ont laissé des mots partout. » Un dialogue non sans un certain humour noir et une langue sèche qui fait jouer les mots, les fait littéralement sauter en l’air et retomber à terre comme de simples osselets. Avec ce bruit si particulier. Celui d’une page qu’on tourne.

Extrait :

1

« achever mes morts, qu’on n’en parle plus

gravats de mots gravats de sens

anticipant l’écho de ces pierres tombales

au milieu de la mousse qui les efface

ils affichent leur morgue jusque dans leurs mains »

p.15

« notes, fragments, poèmes, bouts de tout, mais en serrant les dents comme un crâne, bien serrer les dents pour lâcher le moins, le moins le mieux, on a beau penser à sa santé, trop de forme vous tue

sales petits morts qui ont laissé des mots partout

comment tirer une forme non tronquée d’un tel état de décomposition, d’où une forme libre si forme libre possible en cas de non tronquerie ou non décomposition de soi-même

Ils en sont venus aux vers »

p.45

« je pense à eux

eux moi eux

dans leur caisson étanche qui

fait flaque

d’eux-mêmes vidés

suintants et décomposés

liquéfiés par le dessous

augmentés d’eux-mêmes

qu’est-ce qui nous reste

quand on ne sent plus rien »

p.51

« j’ai peur du froid

de mots sans espace

dans une bouche dure

et sans mâchoires

de mots qui ne montent plus

jusqu’à la salive

qui s’enfoncent dans le ventre »

p.70

Pensées des morts, Ludovic Degroote, Tarabuste, 2002.

Présentation de l’auteur :

Ludovic Degroote est né en 1958 et habite l’agglomération lilloise.

La digue, éditions Unes, 1995.

Barque bleue, éditions Unes, 1998. Ciels, éditions Unes, 2000. Sans se retourner, Le Pré Carré, 2000. Langue trou, éditions des Sept Dormants, 2001. Pendant, éditions de l’Oiseau-Noir, 2002. Pensées des morts, éditions Tarabuste, 2003.

Liens :

Courte présentation de Ludovic Degroote sur le site du Centre International de Poésie de Marseille

Présentation de Ludovic Degroote dans le cadre du Prix des découvreurs de Boulogne-sur-Mer

Atelier d’écriture sur Marelle autour de l’ouvrage 69 vies de mon père de Ludovic Degroote


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