Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.
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Proposition d’écriture :
Mettre des mots sur ses morts, les achever pour qu’on en parle plus. Continuer sa propre usure en usant des mots. Arracher les masques, l’un après l’autre, rien ne demeure que le crâne et la nuit qu’il enferme, ce crâne dont il faut soutenir le regard aveugle.
Pensées des morts, Ludovic Degroote, Tarabuste, 2002.
Présentation du texte :
Pensée des morts de Ludovic Degroote entame un dialogue entre poèmes et réflexions sur les morts, leurs mémoires, et tous leurs maux, les mots : « sales petits morts qui ont laissé des mots partout. » Un dialogue non sans un certain humour noir et une langue sèche qui fait jouer les mots, les fait littéralement sauter en l’air et retomber à terre comme de simples osselets. Avec ce bruit si particulier. Celui d’une page qu’on tourne.
Extrait :
1
« achever mes morts, qu’on n’en parle plus
gravats de mots gravats de sens
anticipant l’écho de ces pierres tombales
au milieu de la mousse qui les efface
ils affichent leur morgue jusque dans leurs mains »
p.15
« notes, fragments, poèmes, bouts de tout, mais en serrant les dents comme un crâne, bien serrer les dents pour lâcher le moins, le moins le mieux, on a beau penser à sa santé, trop de forme vous tue
sales petits morts qui ont laissé des mots partout
comment tirer une forme non tronquée d’un tel état de décomposition, d’où une forme libre si forme libre possible en cas de non tronquerie ou non décomposition de soi-même
Ils en sont venus aux vers »
p.45
« je pense à eux
eux moi eux
dans leur caisson étanche qui
fait flaque
d’eux-mêmes vidés
suintants et décomposés
liquéfiés par le dessous
augmentés d’eux-mêmes
qu’est-ce qui nous reste
quand on ne sent plus rien »
p.51
« j’ai peur du froid
de mots sans espace
dans une bouche dure
et sans mâchoires
de mots qui ne montent plus
jusqu’à la salive
qui s’enfoncent dans le ventre »
p.70
Pensées des morts, Ludovic Degroote, Tarabuste, 2002.
Présentation de l’auteur :
Ludovic Degroote est né en 1958 et habite l’agglomération lilloise.
La digue, éditions Unes, 1995.
Barque bleue, éditions Unes, 1998. Ciels, éditions Unes, 2000. Sans se retourner, Le Pré Carré, 2000. Langue trou, éditions des Sept Dormants, 2001. Pendant, éditions de l’Oiseau-Noir, 2002. Pensées des morts, éditions Tarabuste, 2003.
Liens :
Courte présentation de Ludovic Degroote sur le site du Centre International de Poésie de Marseille
Présentation de Ludovic Degroote dans le cadre du Prix des découvreurs de Boulogne-sur-Mer
Atelier d’écriture sur Marelle autour de l’ouvrage 69 vies de mon père de Ludovic Degroote