Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.
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Proposition d’écriture :
Faire remonter des souvenirs lointains, souvenirs amoureux, souvenirs des lieux de l’enfance et des parents, des voyages aussi, pour constituer le matériau de l’écriture, en bifurquant du réel au ressenti du réel, du détail à l’émotion du détail, de la ressouvenance au désabusement ironique de la ressouvenance. Dans des textes où se succèdent divers mètres, de l’heptasyllabe à l’alexandrin, et des formes strophiques anciennes, dont la ballade.
Immense existence, William Cliff, Gallimard, 2007.
Présentation du texte :
« Immense existence qui vient de paraître, écrit Xavier Houssin dans Le Monde, offre un étonnant prisme de regards en arrière. Amours, amants de rencontre, bourlingages hors du temps, géographie lointaine et villes portuaires. Ce sont juste des poèmes auxquels je tenais, explique-t-il, rassemblés presque instinctivement. » « J’écris très lentement et j’essaie d’être le plus exact possible, écrit William Cliff. Plus vous êtes exact plus vous dîtes des choses hors de ce qui est dit puisque nous sommes tous différents ».
Extrait :
« Le sommeil du père
mon père se plaignait souvent de courbatures
il poussait des jurons en se frottant le dos
ou soudain écrasé par excès de fatigue
il tombait en sommeil comme un sac n’importe où
les jambes écartées menton sur la poitrine
il dormait effondré sous le poids du travail
et parfois même à table poussant son assiette
et le front sur ses mains il tombait endormi
alors très doucement nous ôtions sa serviette
sous son front et ses mains nous ôtions le couvert
nous débarrassions la table furtivement
sur la pointe des pieds nous désertions la salle
afin qu’il prenne comme il faut tout son repos
nous le laissions le front appuyé sur la table
où il dormait vaincu comme une bête morte
mais plus tard nous entendions crier dans la salle
il hurlait parce que le sommeil le quittait
son corps courbaturé partout lui faisait mal
ses doigts restaient en marques rouges sur sa peau
il sortait fâché du sommeil : c’était si bon
d’être parti ainsi loin de tous ses soucis !
et jurant maugréant il allait chez Marie
à la cuisine boire un coup de café noir
puis il sortait il démarrait on entendait
les pneus sur le gravier la peur était finie
nous reprenions nos jeux nos guerres fratricides »
Immense existence, William Cliff, Gallimard, 2007, pp. 99-100.
Présentation de l’auteur :
William Cliff (pseudonyme de Albert Imberechts) est né le 27 décembre 1940 à Gembloux, en Belgique, quatrième enfant d’une famille de neuf. Etudes de Philosophie et Lettres à Louvain. Mémoire de licence sur le poète catalan Gabriel Ferrater (influence déterminante). Raymond Queneau accueille ses premiers poèmes et l’encourage. Professeur de français, Cliff voyage beaucoup. En Catalogne, bien sûr, et en Espagne. Dans toute l’Europe occidentale. En Inde, en Égypte, en Turquie. En Amérique, du Nord et du Sud.
Liens :
Présentation du livre de William Cliff sur Poezibao
Présentation de William Cliff sur l’encyclopédie Wikipédia
Dossier sur William Cliff dans le magazine Le Matricule des anges