Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.
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Proposition d’écriture :
Tentative de saisir sa voix juste, sa propre voix. L’exercice de connaissance de soi sur rien et à partir de rien, qu’on entreprend pour soi, que l’on s’adresse comme premier lecteur, est d’une extrême difficulté : reprises, approches de divers sens par diverses formes, approches de diverses formes par divers sens, contradictions, inversions, suspens, jeux, nœuds, combinaisons, fragments à compléter, à poursuivre ou à abandonner. L’ensemble forme un amoncellement de toutes sortes de dépôts en travail. Un cahier de bord d’écriture.
Tas II, Philippe Grand, Eric Pesty éditeur, 2007.
Présentation du texte :
Composé de 176 pages, Tas II est divisé en deux parties, construites en contrepoint l’une de l’autre. La première partie, intitulée À cherche, est constituée principalement de fragments. La seconde partie, Autres pierres-de-tête, fait transition avec la forme du Tas.
Tas II est un grand tas de feuillets, de cahiers, d’un travail commencé en 1984 et poursuivi jusqu’à ce jour. Ce tas pourrait s’apparenter à une sorte de cahier de bord, de journal d’écriture. Ce qui est donc donné à lire ici est en quelque sorte un entretien entre soi. Tentative de saisir sa voix juste, sa propre voix : contradictions, inversions, suspens, jeux, nœuds, combinaisons, fragments à compléter, à poursuivre ou à abandonner. L’ensemble forme une sorte de sédimentation, un amoncellement de toutes sortes de dépôts en travail.
Exercice de connaissance de soi sur rien et à partir de rien. Tentative d’appréhender le rien, inséparable d’une méditation sur le sens, sur ses paliers et son inachèvement. L’appréhension du rien est ici, aux antipodes de toute forme de nihilisme, un principe dynamique : il induit le sens, en effet jamais fixé, toujours à interroger, du parcours que décrira l’écriture.
Extrait :
« J’écris la chose pour y remédier, la prends noire en conscience.
Entrer dans cette conscience ne l’annule pas.
Elle y est et non plus rien.
Je remédie à deux néants.
Je le refuse comme il vient parce qu’il ne vient pas
tout entier d’un coup mais casse en route, loin enroulé.
Il reste au fond toujours un bout.
... je saccagerais le premier jet pour n’être pas frustré
de la correction. Amour de manie.
braqué sur le réel tu enregistres
du plus en plus lointain, l’avancée du rêve
dans sa graduelle aphonie.
L’écoute contamine.
Une pensée en chasse une autre.
Un aspirateur pense, une goutte d’eau.
Le silencieux ne s’abstient pas.
Il pense dans celui qui le pense. »
Tas II, Philippe Grand, Eric Pesty éditeur, 2007, pp.55-56.
Présentation de l’auteur :
Philippe Grand né en 1960 à Rennes. Il vit dans le Rhône. Il est l’auteur d’un texte continu, comportant un millier de pages écrites entre 1984 et 2001. Ce texte s’est décomposé au cours de sa rédaction en sept séquences : Nouure (1984-1989), Tas II (1989-1992), Tas III (1992-1995), Tas IV (1996-1997), Tas V (1997-1998), Tas VI (1999) et Fantaisies comprenant entre autres chapitres Tas VIII et Tas IX (1999-2001).
Liens :
Présentation du livre TAS II sur le site de Lekti-écriture
Un inédit de l’auteur sur le site de l’Arald