Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.
Vous pouvez commander ce livre directement sur la boutique de Publie.net (une manière de soutenir la maison d’édition et ses auteurs) ou en ligne (Amazon Place des libraires, etc.) — et bien évidemment chez votre libraire en lui indiquant l’ISBN 978-2-37177-534-3, distribution Hachette Livre.
Proposition d’écriture :
Des moments qui se suivent et qui parfois ne se ressemblent pas. Une histoire commence avant de dévier vers une autre. Amas de sensations, d’impressions si courtes, des flashs de mémoire, des épiphanies. L’ensemble forme un journal écrit ou dessiné plus que surprenant.
J’ai tout mon temps, François Matton, P.O.L., 2004.
Présentation du texte :
Le livre se présente comme un journal. Mais c’est un journal un peu particulier au format inhabituel (à l’italienne), composé uniquement de petits dessins légendés. Un journal en images. Et ce n’est pas tout ce qui le rend particulier. Car un journal en image on a déjà vu ça. Là ce qui est différent est dans le rapport qu’entretient le texte avec l’image. Et l’image avec le texte. En fait, on n’arrive pas à savoir qui vient en premier. C’est un journal du quotidien. Un quotidien recomposé. La phrase est courte. « J’ai tout mon temps. » « Si je m’applique sérieusement je peux disparaître. » « Cette fois c’est sans espoir. J’ai fait d’affreux cauchemars. »
« De ma fenêtre la rue est triste. » « Je remonte le temps. Je n’ai plus d’âge. » « C’est une question de vie ou de mort. » « Je m’entends respirer. »
« Au fil du texte comme au film des dessins, écrit Gérard Lefort, dans Libération, ce qui paradoxalement se dilue, c’est une certaine idée obsessionnelle de soi. »
Les textes sont entièrement construits et propulsés par un mouvement intérieur. Dans les vignettes de François Matton on retrouve les tropismes de Nathalie Sarraute, ces sortes de mouvements difficiles à déceler, à définir, parce qu’ils n’entrent dans aucune catégorie psychologique, des états de conscience aussi fulgurants que banals. Ce sont des mouvements qui poussent le langage, donnent naissance au rythme de la phrase, et constituent des sortes de petites actions dramatiques, qui se passent tout à fait de personnages nommés, de temps chronologique défini. Et c’est bien là la fascination si particulière de l’ouvrage de François Matton. Ce rapport au temps.
Extrait :
« Je suis venu vivre dans la forêt / à la suite d’un chagrin d’amour / au début je ressentais la nature / comme une mère bienveillante / qui me pressait contre elle pour me consoler / quand j’ai réalisé son vrai dessein / il était trop tard pour fuir. »
J’ai tout mon temps, François Matton, P.O.L., 2004.
Présentation de l’auteur :
François Matton est né à Paris en mars 1969. Dessinateur, peintre, poète. Le travail de François Matton est basé sur une pratique régulière du dessin prenant appui sur son environnement quotidien aussi bien que sur des documents très variés. Ces dessins sont ensuite rejoués dans différents dispositifs où ils prennent une dimension narrative : projections au mur, dans le cadre d’une exposition, écriture, dans le cadre d’une édition.
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