Cet atelier figure dans l’ouvrage Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture, édité chez Publie.net en version numérique et imprimée : 456 pages, 24€ / 5,99€.
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Proposition d’écriture :
Décrire le héros fétiche de son enfance, à partir de différents documents réels ou imaginaires, fragments hétéroclites, à collecter et à agencer de manière à faire apparaître en creux son propre portrait sous le palimpseste de celui de son personnage préféré.
Pas Billy the Kid, Julien d’Abrigeon, Al Dante, Collection Niok, 2005.
Présentation du texte :
Julien d’Abrigeon écrit un livre sur Billy the Kid. « Mes héros me construisent comme moi en tant que héros. » Un livre, tout en fragments, questions, enquêtes et digressions sur ce personnage, ce héros et son époque et s’interrogeant, à travers leux, sur les rapports entre la pensée, le langage et l’écriture des histoires. Un livre qui fait penser à ceux de Thomas Braichet et Laure Limongi, publiés tous deux chez le même éditeur.
Le livre de Julien d’Abrigeon se présente ainsi, à tâtons, il se compose et décompose devant nos yeux, comme un puzzle. En plein milieu de sa recherche, l’auteur avoue son impuissance. Un livre existe qui porte presque le même titre et repose sur le même sujet que le sien. C’est poignant. A la fois banal et pas banal. Les plagiats par anticipation sont légions. Mais là c’est un peu différent. La classe au-dessus. Ce livre est magnifique. Simple, efficace. Une biographie-collage sur la figure du hors-la loi, Billy the Kid, ce héros moderne qui n’existe pas en dehors de sa légende : « Non pas une histoire à mon sujet vue par leurs yeux. Trouver le début, la petite clé en argent pour la débloquer, la déterrer. Voici un labyrinthe pour commencer, pour se perdre. »
Ce n’est pas une citation de Julien d’Abrigeon. C’est Michael Ondaatje qui écrit cela. Les premiers romans d’Ondaatje qui ont pour titres Billy the kid, oeuvres complètes (1970), Les Blues de Buddy Bolden (1976), Un air de famille (1982) et La Peau d’un lion (1987) , sont des ouvrages hybrides, à la croisée de la fiction, du texte poétique et du documentaire. Ils ont pour thème la quête de soi, une quête qui s’appuie, ici, sur des photos de familles jaunies par le temps, ailleurs, sur le parcours emblématique de héros oubliés de l’histoire culturelle et sociale américaine. Ce sont des récits ludiques, faits de collages narratifs et de séquences lyriques, que Michael Ondaatje qualifie de « puzzles dont le lecteur est invité à recoller lui-même les morceaux ».
Réaction de Julien d’Abrigeon : « Je pense sérieusement arrêter Billy. Mettre un arrêt définitif. Arrêter le massacre. Je crois que je vais cesser de construire mon héros car il est déjà en place. Bloqué au fond de la mine, je dois creuser de nouvelles galeries. »
Voilà tout est dit. Ambitieux programme. Faire son trou. Creuser son sillon.
« Mes héros me construisent comme moi en tant que héros. »
Peut-on écrire un livre qui a déjà été écrit ? Peut-on s’intéresser au même sujet ? Peut-on lui donner la même forme, aborder le travail sur le langage de la même manière. En s’attardant sur le même personnage ? Le même héros ? « Je construis les héros que je recherche. Je recherche des héros pour me construire. Je ne rencontre pas mes héros alors je les recherche, je les construis. »
C’est bien ce qui est au centre de l’œuvre de Julien d’Abrigeon. Penser le monde qui nous entoure sous la forme d’un palimpseste. « On imprime, la marque, en creux. » Le livre de Julien d’Abrigeon est un texte émouvant et drôle, troublant et attachant, en somme éphémère et figé.
En réaction à une lecture d’une critique parue dans le magazine "Lire" un texte énervé publié également sur Sitaudis : À l’Ouest du nouveau.
Pas Billy the Kid, Julien d’Abrigeon, Al Dante, Collection Niok, 2005.
Extrait :
« Billy the Kid n’est pas le vrai nom de Billy the Kid. Il est en fait le fruit d’une greffe entre The Kid, le surnom qu’on lui donnait enfant, et Billy, son prénom.
Billy n’est pas le vrai prénom de Billy. Billy est en fait le dérivé hypocoristique de Bill.
Bill n’est pas non plus le vrai prénom de Billy mais le diminutif de William.
Billy the Kid était en fait connu sous le nom de William H. Bonney.
Mais William H. Bonney n’est pas le vrai nom de Billy the kid. William H. Bonney est un des pseudonymes de Billy the Kid. un cryptonyme, en fait. »
Pas Billy the Kid, Julien d’Abrigeon, Al Dante, Collection Niok, 2005, p.7.
Présentation de l’auteur :
Julien d’Abrigeon est né en 1973 à Aubenas. Membre fondateur du collectif BoXoN, créateur et animateur du site T.A.P.I.N. qui présente la plupart des poètes actuels.
Diverses publications en revues (BoXoN, Doc(k)s, cqnc, Ouste, 4/5, Maison atrides...) et sur internet (ubu.com, epc-buffalo, e-critures...). Nombreuses lectures-actions publiques (dont cipM (Marseille), TNT (Bordeaux), Le Noroît (Arras), Les instants Chavirés (Montreuil), Public< (Paris), Médiathèque (Roanne), Les subsistances (Lyon), Rennes, etc.).
Liens :
TAPIN : le site animé par Julien d’Abrigeon, du collectif Boxon
La page du livre sur le site de l’éditeur Al Dante
"La performance poétique n’existe pas", un texte de Julien d’Abrigeon mis en ligne par Sitaudis